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Monastère troglodyte
Le monastère de la Dormition de Pskov est également connu comme celui des Grottes de Pskov. Il est possible que celles où s’installèrent les premiers moines aient été naturelles. Elles abritaient cellules et catacombes.
On ne sait pas précisément qui et quand commença à vivre dans ces grottes. Peut-être des moines du monastère des Grottes de Kiev qui avaient fui un raid de Tatars de Crimée sur leur ville et s’étaient réfugiés dans le Nord de la Russie.
La date officielle de la fondation du monastère des Grottes de Pskov est 1473, année où un moine du nom de Jonas aurait creusé la première église troglodyte et l’aurait consacrée à la Dormition. Avec le temps, la communauté monastique grandit considérablement. Ce qui explique que les grottes s’étendent aujourd’hui sur plusieurs kilomètres. Une partie sert toujours de catacombes où reposent les reliques des moines reconnus comme saints.
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Véritable forteresse militaire
Le monastère s’est toujours trouvé sur la frontière nord-ouest de la Russie. C’est pourquoi il fut attaqué par l’Ouest à de nombreuses reprises. La menace qui pesa le plus longtemps sur cette fondation fut celle des chevaliers de l’Ordre de Livonie. Le château de Vastseliina se trouvait à une vingtaine de kilomètres seulement du monastère des Grottes.
Au XVIe siècle, les moines construisirent des remparts autour de leur fondation. La forteresse aux épais murs de pierre subit les assauts du roi de Pologne Étienne Báthory, des troupes polono-suédoises durant le Temps des Troubles, de détachements lituaniens jusqu’au début du XVIIIe siècle.
Le seul monastère qui ne fut pas fermé durant la période soviétique
En application du traité de Tartu de 1920, la République socialiste fédérative soviétique de Russie céda à l’Estonie le district de Pétchora de la région de Pskov. Ce fut ainsi que le monastère échappa à la fermeture. En effet, à la fin des années 1920, le pouvoir soviétique ferma tous les monastères.
Vingt ans plus tard, au début de la Seconde Guerre mondiale avait déjà éclaté, l’Estonie devint soviétique. Le pouvoir soviétique avait alors autre chose à penser que la fermeture des Grottes de Pskov. Après le déclenchement de l’opération Barbarossa, la région de Pskov fut rapidement envahiе par la Wehrmacht et le monastère bombardé à plusieurs reprises.
Après la guerre, plusieurs moines et un higoumène furent arrêtés et condamnés pour collaboration avec les occupants.
Durant de longues années de l’après-guerre, seuls deux monastères sur le sol soviétique étaient en activité : la laure de la Trinité, qui fut rouverte dans les années 1940, et les Grottes de Pskov qui ne furent jamais fermées.
Startsy
La Dormition des Grottes de Pskov est réputée pour la sévérité de sa règle et les exploits spirituels que réalisèrent ses moines.
Dans ses catacombes reposent les reliques de nombreux saints, à commencer par celles de Jonas. Au XVIe siècle, ce monastère connut un véritable essor sous la direction de l’higoumène Corneille. Il fut tué sur l’ordre d’Ivan le Terrible puis canonisé comme martyr de la foi.
Des miracles sont attribués à de nombreux autres moines. Le plus proche de nous est l’archimandrite Jean (Krestiankine). Il fut ordonné dans les années 1940, à une époque où cela était encore dangereux de l’être. Dénoncé, il fut arrêté et condamné à trois ans de travail dans les camps du Grand Nord. Après sa libération, il fut moine dans plusieurs fondations où il ne se trouva pas à sa place.
Ce ne fut pas le cas aux Grottes de Pskov où il passa plus de quarante ans et mourut. De son vivant, sa grande sagesse et sa profonde spiritualité lui valurent d’être considéré comme un saint. Des croyants venaient le consulter de tout le pays. Quotidiennement, il les recevait, les aidait par ses conseils et en bénissait certains.
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Témoignage sur la vie communautaire
Tikhon (Chevkounov), aujourd’hui métropolite de Simferopol et de Crimée, reçut la tonsure au monastère des Grottes de Pskov. Il connut le père Jean (Krestiankine) et d’autres moines vénérés pour leur sagesse. Il décrit la vie quotidienne à la Dormition dans son livre Les Saints Non Saints.
Le métropolite raconte également des anecdotes sur les relations entre la communauté monastique et le pouvoir soviétique, notamment celle qui se produisit un jour d’élections (voir ici).
Le hiérarque nous apprend aussi que plus de la moitié des moines qu’il a côtoyés étaient des anciens combattants de la Grande Guerre patriotique.
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