Les dix plus grands films soviétiques des années 1970

Leonid Gaïdaï, 1973/Mosfilm; Eldar Riazanov, 1977/Mosfilm
Les comédies cultes de Leonid Gaïdaï et d’Eldar Riazanov, les drames de guerre perçants et la fiction d’Andreï Tarkovski tant aimée par le public.

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La Gare de Biélorussie (1970)

Un groupe d’anciens combattants ne s’est pas vu depuis 20 ans, depuis l’été 1945, lorsqu’ils sont arrivés à la gare de Biélorussie de Moscou après la guerre. Les hommes d’un certain âge se sont réunis pour une raison bien triste – la mort d’un de leurs frères d’armes. Ils décident de se poser, de discuter et de se souvenir de leurs combats d’autrefois chez une ancienne infirmière.

Le réalisateur Andreï Smirnov a réussi ce qui semblait être impossible. Il a réalisé l’un des meilleurs et des plus profonds films sur la Seconde Guerre mondiale sans montrer une seule scène de guerre. Et la chanson Nous ne voulons que la victoire de Boulat Okoudjava est devenue l’une des plus puissantes chansons sur la guerre.

Les Douze Chaises (1971)

L’aventurier Ostap Bender se rend dans une petite ville, où il rencontre l’ancien noble Ippolit Vorobianinov. Avant sa mort, sa belle-mère a avoué avoir caché les diamants de la famille dans le revêtement de l’une des 12 chaises de l’ensemble de meubles. L’aventurier décide de l'aider contre un pourcentage. Cependant, il y a un hic : après la révolution, les chaises ont été vendues à l’unité, alors les héros les traquent séparément, vivant de multiples aventures au passage.

Cette comédie culte de Leonid Gaïdaï est une adaptation du célèbre roman Les Douze Chaises d’Ilia Ilf et d’Evgueni Petrov. En 1971, le film était premier au box-office soviétique, presque 40 millions de spectateurs l’ayant alors vu. Les citations du film se sont répandues dans le peuple et Ostap Bender a été le rôle vedette de l’acteur Artchil Gomiachvilli, qui est, pour beaucoup, devenu leur Bender « préféré », malgré plusieurs autres adaptations du roman.

Ivan Vassilievitch change de profession (1973)

Le génie scientifique moscovite Chourik invente une machine à remonter le temps. Il ouvre un portail vers le passé, et le Moscou soviétique accueille le tsar Ivan le Terrible. Au même moment, le XVIe siècle est visité par un cambrioleur et un concierge que tout le monde prend pour le tsar…

Cette autre comédie de Leonid Gaïdaï a été adaptée d’une pièce méconnue de Mikhaïl Boulgakov – Ivan Vassilievitch. L’année de sa sortie, elle a fait plus de 60 millions d’entrées, affirmant ainsi sa première place au box-office. Le casting n’était constitué que de favoris du public tels qu’Alexandre Demianenko, Saveli Kramarov et Iouri Iakovlev. L’œuvre en elle-même est une source de citations et de mèmes, et ses chansons sont toujours connues dans tout le pays.

Le nôtre parmi les autres (1974)

La guerre civile est terminée et cinq soldats de l’Armée rouge préparent l’envoi à Moscou de l’or confisqué aux riches dans le sud de la Russie. Toutefois, les tchékistes, les officiers blancs et les bandits se battent aussi pour cet or. Ils attaquent donc successivement le train qui transporte ces trésors. Il s’avère qu’un traître se cache parmi les tchékistes. Le héros principal, soldat de l’Armée rouge, en risquant sa vie, prend l’or et disparaît avec.

C’est le premier long-métrage réalisé par Nikita Mikhalkov, où il a également joué l’un des rôles principaux – le chef des bandits. Le film est un eastern, et l’on croit que Mikhalkov s’est inspiré des travaux de Clint Eastwood. C'est un film d’aventure rempli d’action, de scènes de bastons et de cascades. C’est aujourd’hui un classique cinématographique.

L’Ironie de sort (1975)

Jenia Loukachine, médecin de 36 ans à Moscou, et ses amis ont une tradition : la veille du Nouvel An, ils se rendant au bania (sauna russe). Éméchés, ils mettent par erreur Jenia, encore saoul, dans un avion pour Leningrad. Inconscient, il atterrit, et prend un taxi à l’aéroport, dictant au chauffeur son adresse moscovite, sans bien évidemment préciser le nom de la ville. Il s’avère que les quartiers résidentiels soviétiques sont si identiques d’une ville à l’autre qu’il existe la même rue et le même bâtiment qu’à Moscou, et même les clés de l’appartement de Jenia fonctionnent pour un même appartement à Leningrad. Il entre alors « chez lui » et s’endort, sans remarquer quoi que ce soit, car même les meubles étaient les mêmes partout en URSS. Néanmoins, la vraie propriétaire rentre bientôt et découvre un homme inconnu dans son lit…

Cette comédie d’Eldar Riazanov est sans exagérer devenue le film le plus festif qui est encore aujourd’hui traditionnellement rediffusé chaque année pour le 31 décembre. Les interprètes des rôles principaux – Andreï Miagkov et l’actrice polonaise Barbara Brylska, sont maintenant des idoles nationales. Plusieurs chansons du film ont été interprétées et doublées par la cultissime chanteuse Alla Pougatcheva. 

Ici les aubes sont calmes (1972)

L’adjudant-chef Fedote se voit prendre en charge cinq jeunes femmes volontaires qui viennent à peine de finir le lycée. Le destin de chacune est très différent, mais toutes sont réunies par la Seconde Guerre mondiale. Sous la direction de leur chef, en risquant leur vie, elles traquent les nazis dans les forêts et les marais. Et tout le monde n’y survit pas…

Le film de Stanislav Rostotski est devenu un classique de drame de guerre. Il est adapté de la nouvelle éponyme de Boris Vassiliev. Le magazine Sovietski ekran a reconnu Ici les aubes sont calmescomme le meilleur film de 1972. L’œuvre a reçu un important nombre de récompenses gouvernementales en URSS, le prix des participants de la Biennale de Venise et a été nominée à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère (cédant sa place au Charme discret de la bourgeoisie de Luis Buñuel).

Romance de bureau (1977)

La directrice d’un Institut de statistique à Moscou est très stricte. Elle n’a que 36 ans, mais tous les employés l’appellent la « vieille » derrière son dos. Parmi ses employés ordinaires, se trouve Anatoli Novosseltsev, un modeste père célibataire de deux enfants, qui espère une augmentation, mais est trop timide pour la demander à sa patronne. Tout à coup, son ami de longue date, qui vient de rentrer de l’étranger, devient adjoint de la « vieille ». Cet ami conseille à Novosseltsev de ne pas hésiter et de faire la cour à la directrice. Ses tentatives maladroites débouchent tout de même sur un succès…

À première vue, il semble qu’il s’agisse d’une comédie sans prétention sur les employés de bureaux. Toutefois, ce film d’Eldar Riazanov a battu les records d’entrées et a été particulièrement aimé des spectateurs. Le casting remarquable n’y est pas pour rien. Cela a été un autre rôle vedette d’Andreï Miagkov, déjà connu pour L’Ironie du sort, où il avait joué un timide semblable à celui-ci. La directrice a de son côté été interprétée par Alissa Freindlich. Les spectateurs ont par-dessus tout aimé les petits rôles épisodiques : la secrétaire-fashionista (Lia Akhedjakova) et la commère comptable Choura (Lioudmila Ivanova).

Moscou ne croit pas aux larmes (1979)

La fin des années 1950. L'ambitieuse et modeste Katia est arrivée depuis la province à Moscou pour conquérir la capitale. Elle n’a pas réussi à intégrer l’université, travaille à l’usine, et habite en colocation avec ses copines. L’une d’entre elles est chargée de surveiller l’appartement d’un professeur, et propose à Katia de se faire passer pour sa fille. Le mensonge va trop loin lorsqu’il s’avère que Katia est enceinte… 20 ans plus tard, Katia est directrice de l’usine, elle a son propre appartement et sa voiture. Cependant, elle n’est pas heureuse, et élève seule sa fille adolescente. Sa vie change lorsqu’elle rencontre un simple mécanicien…

Le film de Vladimir Menchov a remporté l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. La rumeur dit que c’est ce film qu’aurait regardé le président américain Ronald Reagan avant de rencontrer Gorbatchev pour mieux comprendre « la mystérieuse âme russe ». Il a atteint un grand succès auprès du public soviétique – il a fait 90 millions d’entrées l’année de sa sortie. Le film est encore populaire, et la chanson Alexandra est devenue l’hymne non-officiel de Moscou.

Stalker (1979)

Le héros principal, surnommé le Stalker, gagne sa vie en guidant les gens à travers la Zone, un endroit fermé, rempli d’anomalies, depuis la chute d’une météorite. Un jour, le Professeur et l’Écrivain le contactent pour y faire un tour. Le Stalker accepte, mais ne se doute pas de ce que ces personnes, à première vue ordinaires, ont pour idée…

Le film-parabole fantastique est le dernier qu’Andreï Tarkovski a réalisé en URSS. Le scénario est adapté de la nouvelle fantastique Pique-nique au bord du chemin des frères Strougatski, qu’ils ont fortement retravaillé avec le réalisateur. C’est l’une des œuvres les plus populaires de Tarkovski, qui a entre autres été récompensée par le jury du Festival de Cannes.

L’Équipage (1979)

Au début du film, on nous montre la vie privée des membres de l’équipage d’un avion : chacun a ses problèmes et difficultés familiales, mais tous sont réunis par une chose – ils montent tous à bord pour réaliser un vol international. Peu après le décollage, il s’avère qu’une fissure s’est formée dans le fuselage et que la cabine risque la dépressurisation. Les pilotes essaient de sauver les passagers, risquant leur propre vie. Cet exploit influe sur leur personnalité et leur caractère. Au retour, chacun devient un peu meilleur et résout ses problèmes.

L’œuvre d’Alexander Mitta est l’un des premiers films-catastrophes soviétiques (avec des éléments érotiques, qui plus est !), qui reste toujours d’actualité et ne perd pas en spectacularité. Le film soviétique est devenu le leader du box-office en 1980 et a été vu par 71 millions de personnes. Il est considéré que le tournage a été inspiré par le succès du livre Airport d’Arthur Hailey et son adaptation hollywoodienne.

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