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May Nagahisa, Japon
Il y a peu, May Nagahisa a été transférée dans la catégorie des premiers solistes du théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg. Dans la hiérarchie des grades dans le ballet, c’est la seconde place, juste derrière le titre ultime de Prima Ballerina. Pour l’un des plus grands théâtres du monde, c’est une montée fulgurante : elle a fait sa première apparition sur la scène du théâtre Mariinsky à l’âge de 15 ans, ce qui est déjà extrêmement rare et, pour une étrangère, une première. May était alors une élève de l’Académie de Danse Princesse Grace, à Monaco, qu’elle a pu intégrer en gagnant le concours Youth America Grand Prix. Il semblerait que ce soit le destin qui l’ait menée au ballet de Monte-Carlo, dirigé par Jean-Christophe Maillot. Néanmoins, le chorégraphe français a lui-même admis que le potentiel de cette petite Japonaise était beaucoup plus important que ne l’exigeaient ses mises en scène, et l’a fait intégrer le « grand monde » du ballet.
Elle est arrivée à Saint-Pétersbourg à l’âge de 17 ans. Bien que l’Europe, l’Amérique et le Japon aient rivé leurs yeux sur elle après ses débuts sensationnels, elle a continué de danser comme si de rien n’était, et on évoquait ses petits solos d’Amour dans Don Quichotte ou de Papillon dans Le Carnaval comme s’ils étaient les rôles principaux de ces ballets.
Derrière l’apparente fragilité de la jeune fille se cache une technique solide et pointue qui lui a permis de jouer le rôle de Maria dans Casse-Noisette, Giselle dans le ballet éponyme ou encore Chirine dans Khosrow et Chirine.
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Bulgan Rentsendorj, Mongolie
À peine sortie de l’école, la nouvelle génération de danseurs est directement jetée dans le grand bain des premiers rôles de ballets. Bulgan Rentsendorj semblait cependant prête : elle figurait déjà parmi les meilleurs lors du concours international « Arabesque », l’un des plus épineux du monde du ballet. En compétition avec des solistes expérimentés, Bulgan a obtenu la deuxième place. Le concours « Arabesque » se déroule à Perm, ville qui, depuis les années 1960, forme les futures personnalités du ballet mongol. Bulgan y a d’ailleurs étudié pendant huit ans, avant d’envisager de rentrer en Mongolie. On lui a cependant proposé de rester à Perm, car le théâtre de la ville accueillait de nouvelles générations d’artistes.
Pendant son premier mois au théâtre, elle a joué le rôle d’Odette/Odile dans Le Lac des cygnes. Elle eut un tel succès que les rôles se sont ensuite enchaînés : pour la première saison, elle a appris la moitié du répertoire du théâtre. Pour la seconde saison, elle a été nommée Prima Ballerina. Lors de la première de La Bayadère, elle a dansé avec Maria Alexandrova, l’une des danseuses étoiles du Bolchoï parmi les plus talentueuses et les plus charismatiques. Bien que la saison ait été perturbée par la pandémie de Covid-19, elle s’est avérée fructueuse pour Bulgan : le théâtre de Perm a diffusé sur Internet les grands ballets classiques où elle a participé.
Tomokha Terada, Japon
Le danseur japonais est arrivé dans l’Oural il y a sept ans, sachant seulement qu’Ekaterinbourg abrite une troupe de ballet performant des œuvres de première classe et résidant dans un vieux théâtre. Diplômé de la Kirov's Academy of Ballet, à Washington, qui a amené la tradition du ballet russe aux États-Unis, il ne pensait pas que sa vie dans la capitale de l’Oural lui semblerait plus confortable qu’à Washington ou à Osaka, sa ville natale. Se retrouver au milieu d’une grande équipe qui a déjà ses propres traditions n’a cependant pas été une chose facile. Avec le temps, toutefois, le petit et vif jeune homme a fini par prendre la place de virtuose de la troupe.
Il a confirmé ce statut en remportant la médaille d’or du concours « Arabesque », à Perm, auquel avait également participé Bulgan Rentsendorj. Les spectateurs des ballets présentés par la compagnie sont toujours impressionnés par ce petit Japonais qui fait des bonds impressionnants quand il danse le gopak, interprétant la variation d’Ostap dans le ballet Tarass Boulba.
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Amanda Gomes, Brésil
La ballerine du Théâtre d’opéra et de ballet du Tatarstan est née à des milliers de kilomètres de Kazan, sa ville d’accueil, et des planches. Cependant, son enfance a coïncidé avec l’ouverture dans son pays d’une école du théâtre Bolchoï. Une fois entrée dans l’établissement, elle a étudié dans le programme de chorégraphie russe sous la direction de l’ex-ballerine du Bolchoï Galina Kravtchenko. C’est elle qui a mis Amanda et la direction du théâtre d’opéra et de ballet de Kazan en relation. La Brésilienne a donc intégré la troupe et en a gravi les échelons. Elle a gagné son titre de Prima Ballerina en remportant la médaille d’or lors du concours international organisé par le Bolchoï. Amanda est appréciée dans toute la Russie depuis son apparition dans l’émission Ballet du Bolchoï, où on la voit, de tournée en tournée, jouer Aurore dans La Belle au bois dormant, Laurencia dans le ballet éponyme ou encore une héroïne d’un conte folklorique tatar.
Marcello Pelizzoni, Italie
Tous les amateurs de ballet suivant l’émission Ballet du Bolchoï connaissent le nom de ce danseur italien, représentant de la Sibérie orientale. Le duo formé par Marcello et Anna Fedossova est l’un des préférés du public. Le jeune natif de Parme est arrivé en Sibérie après avoir étudié la danse à Moscou pendant quatre ans. En choisissant de travailler à Krasnoïarsk, il a obtenu ce dont rêve tout jeune diplômé : des apparitions sur scène fréquentes, des tuteurs personnels et des tournées internationales chaque année. Sa formation dans la capitale lui a permis de ne pas passer des années dans le corps de ballet : alors qu’il n’est qu’à sa troisième saison au théâtre, il a déjà interprété tous les « rôles de rêve ». Il a donc incarné Albrecht de Giselle, les princes de tous les ballets de Tchaïkovski (Le Lac des cygnes, La Belle au bois dormant, Casse-Noisette), mais il a aussi dansé dans Cendrillon, incarné Roméo dans Roméo et Juliette et Don José dans Carmen Suite. Il doit maintenant jouer dans une production oubliée de l’ère du romantisme, Catarina ou la Fille du bandit.
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