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« Quel Russe n'aime pas la course rapide ? », écrivait Nicolas Gogol dans son roman Les Âmes mortes... Nous ajouterions : « Quel Russe n'aime pas la course rapide et la danse endiablée ? ». Pas une seule fête russe n'est imaginable sans chants et danses énergiques. Mais cette tendance n'est pas apparue récemment. Les Russes ont cela dans le sang.
L'interprétation et les mouvements de ces danses peuvent varier selon les régions, mais voici plusieurs types de base qui sont largement répandus dans toute la Russie depuis des siècles.
L'une des danses russes les plus connues est le khorovod, qui consiste à se déplacer en cercle en se tenant par la main. Cette danse est commune à toutes les nations slaves orientales, est généralement consacrée aux fêtes slaves (et païennes), et a une signification rituelle. Aujourd'hui, le routcheïоk, une modification du khorovod, est populaire parmi les Russes. Il s'agit d'une sorte de « jeu » où des danseurs en binômes courent dans le « tunnel » formé par deux files de personnes se tenant les mains en l'air. Les khorovods sont toujours populaires aujourd'hui et sont organisés par les enfants autour de l'arbre du Nouvel An.
Il existe également de nombreuses danses improvisées appelées pliaska, mot qui signifie d’ailleurs littéralement « danse ». Habituellement, les gens dansent lors d'une occasion festive ou d'un grand événement de marché. Les principaux mouvements sont les accroupissements, les claps dans les mains et les tapes des pieds. Les hommes et les femmes dansent sans se toucher, tandis que d'autres regardent, applaudissent et chantent. Les femmes se déplacent souvent en douceur, comme des cygnes, en tenant un mouchoir, tandis que les hommes dansent avec ferveur en effectuant des mouvements et des sauts de grande amplitude.
Certains sous-groupes ethniques ont leurs propres variantes de pliaska : par exemple, les cosaques dansent le joyeux et fringant kozatchok.
Les marins dansaient quant à eux le iablotchko, qui consistait principalement à s'accroupir et à pousser les jambes en avant. Cet élément montre symboliquement un aspect de combat.
Le XIXe siècle a été marqué par des innovations en matière de danse et de chant qui se sont avérées si populaires qu'elles ont commencé à être considérées comme « folkloriques ». Par exemple, les hommes dansaient beaucoup sur Kamarinskaïa, une chanson de Mikhaïl Glinka, et c'est ainsi que ce type de danse d’accroupissements a reçu son nom.
Une autre danse intéressante est la barynia (littéralement, « dame de la haute société »), une danse ironique et joviale qui a d'abord été une parodie d'un conflit entre une propriétaire terrienne et son serf. Au fil des ans, elle est devenue une danse énergique et joyeuse, généralement sur un air d'accordéon – comme dans cette vidéo de 1911.
Il serait enfin injuste de ne pas mentionner la quadrille russe, une danse qui prend ses racines à la cour royale française. Elle est arrivée en Russie au début du XVIIIe siècle avec Pierre le Grand qui a adopté en masse les habits, les manières et les cérémonies européennes. Néanmoins, la danse a ensuite atteint les classes inférieures et s'est transformée en une danse folklorique. Elle s’effectue souvent à deux, en changeant de partenaire et en traversant la « piste de danse ».
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Les paysans ont dansé dans leurs villages depuis l'époque païenne et jusqu'au milieu du XXe siècle. Cependant, dans les années 1930, les danses folkloriques ont connu une métamorphose. En effet, avant cela, ces mouvements de danse chaotiques faisaient partie de la vie quotidienne des paysans, mais ensuite, les autorités soviétiques ont transformé ces spectacles amateurs et les ont portés à un très haut niveau, en en faisant l'une des principales cartes de visite du pays lors des événements officiels en Occident.
Les premiers ensembles professionnels de danse folklorique ont été fondés en 1937 par le légendaire danseur et chorégraphe Igor Moïsseïev – et cette compagnie, qui s'appelle aujourd'hui Ballet Igor Moïsseïev, est toujours l'une des plus importantes du pays avec un programme chargé de tournées à l'étranger. Ils se concentrent non seulement sur les danses russes, mais aussi sur celles de tous les groupes ethniques soviétiques, ainsi que sur celles du monde entier – notamment la tarentelle sicilienne et les danses des bergers argentins gauchos.
Parmi les autres ensembles de danse folklorique les plus importants, outre le Ballet Igor Moïsseïev, figurent Beriozka, Gzhel et l'Ensemble Alexandrov des forces armées russes. Ils se produisent sur les plus grandes scènes de théâtre de Russie et avec un accompagnement de musique symphonique. L'étude de la danse folklorique est comparable à l'école de ballet. Si les danseurs de ballet ont des cours de barre dans leurs chaussons souples et leurs pointes, les danseurs folkloriques russes s'entraînent dans des souliers spéciaux semblables à ceux utilisés pour les claquettes.
C'est incroyablement compliqué et cela nécessite un corps robuste et une capacité de contrôle, ainsi qu'une parfaite précision des mouvements. Mais cela signifie aussi de travailler en équipe, lorsqu’il faut avoir non seulement une vision périphérique mais aussi des yeux derrière la tête pour voir ce que font les autres, et suivre de façon synchronisée alors que des dizaines de danseurs réalisent des mouvements d’une précision millimétrée.
Pour devenir danseur folklorique professionnel, il est préférable de commencer à danser dès le plus jeune âge, d’étudier dans une école de danse, puis au lycée théâtral dans un département de danse ou un lycée chorégraphique. Afin d’obtenir une place dans une troupe de haut niveau, il faut ensuite être le meilleur, tout comme dans le football. Mais vous pouvez toujours danser chez vous, dans votre appartement. N'oubliez pas pour cela de déplacer la table et les autres meubles !
En cliquant sur ce lien, retrouvez notre projet spécial consacré aux classiques du légendaire ballet russe.
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