Mais la gloire légendaire du gladiateur qui osa défier l'énorme machine du pouvoir fut ressuscitée dans une autre mise en scène, celle de Iouri Grigorovitch, qui avait alors 40 ans, en 1968. En coopération avec le décorateur Simon Virzaladze, il chorégraphia un spectacle associant la puissance des phalanges d'esclaves révoltés semblant déferler dans la salle aux monologues confessionnels où Spartacus, qui souffre pour accepter dans le doute de prendre la responsabilité de la vie de centaines d'hommes, fait face au consul romain Crassus, cruel et raffiné. Iouri Grigorovitch leur mit en scène des danses à virtuosité inégalée dans le monde moderne du ballet. C'est grâce à cette chorégraphie que leur rivalité, aussi bien historique que professionnelle, bouleverse toujours le monde entier.