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De la comédie au drame – quinze nouveaux long-métrages russes tous genres confondus et ayant connu un succès dans leur pays d’origine seront projetés dans le cadre de cet événement depuis longtemps devenu une véritable tradition marquant le dernier mois automnal dans la Ville lumière, puisqu’il s’agira ni plus ni moins que de sa 17e édition.
Dans le port de Cape-Town
« D’abord on a l’impression qu’il s’agit d’une réponse tardive à Pulp Fiction de Tarantino, mais à la fin on réalise que c’est un Vonnegut ! », partage un internaute ses impressions de cette tragi-comédie criminelle du réalisateur Alexandre Vélédinski qui reprend le nom de la version russe de la célèbre chanson en yiddish Bei Mir Bist Du Shein rythmant l'œuvre dès les premiers instants.
Plusieurs époques, plusieurs histoires, plusieurs pays et une multitude de flashbacks – ce film racontant une brève rencontre survenue en 1945 dans l’Extrême-Orient russe et la vie de ses protagonistes plus d’un demi-siècle plus tard a de quoi susciter la confusion. Mais la clé de la porte menant à l’unité d’action et de temps – la date du 22 juin, anniversaire du début de la Grande Guerre patriotique – ne tardera pas à être saisie par le spectateur attentif. Affiches collées aux murs, émissions diffusées à la télé, tant d’éléments à ne pas négliger pour assembler toutes les pièces du puzzle.
Si certains ont reproché à ce film d’être sorti trop tard, estimant qu’il aurait été plus organique si paru sur les écrans pendant les années 1990, l’œuvre elle-même semble réfuter une telle thèse. Si par endroits, les passages intertemporels sont gommés, n’est–ce pas pour prouver que tout est lié et que le hasard est tout simplement inexistant ?
Une Grande fille
Ce film de Kantemir Balagov n’a plus besoin d’être présenté – distingué par le prix de la mise en scène au concours Un Certain Regard, lors du 60e Festival de Cannes, il a en outre été retenu pour représenter la Russie aux Oscars.
C’est l’histoire de deux jeunes combattantes cherchant après-guerre à retrouver la paix au milieu des ruines de Leningrad.
« Iya et Masha ont un secret commun lié à un enfant. Sauf qu’au moment où Masha arrive l’enfant n’est plus là. Le malheur de la perte n’est ni le centre ni le point culminant émotionnel, mais le début de la voie, le nœud de l’intrique », écrit à son propos le critique cinématographique russe Anton Doline.
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Ayka
Qualifiable de Moscou ne croit pas aux larmes contemporain, Ayka de Sergueï Dvortsevoy est un fragment de la lutte pour la survie d’une sans-papier kirghize qui se fraye, dans un Moscou enneigé, un chemin vers son rêve, un petit atelier de couture, alors que sa vie est tramée d’échecs et de dettes.
Cette ode au désespoir, comme ont décrit ce film certains commentateurs, présente en effet aux spectateurs l’une des facettes de la vie d’une grande ville que, volontairement ou pas, l’on essaie de ne pas remarquer. Or, le film en fait tomber le voile.
« Pas besoin de penser au réalisme, on a l’impression que le film parle de la jeune femme kirghize que tu viens de croiser dans la rue, qui travaille comme nettoyeuse, vendeuse ou emballeuse », commente le film l’internaute iluxin1567.
Mais la fin ouverte et les larmes purificatrices de l’héroïne radoucissent un peu l’épilogue, laissant pénétrer une lueur d’espoir dans l’univers sombre de l’existence d’Ayka.
Pour son incarnation de l’héroïne principale, Samal Yeslamova a d’ailleurs reçu le Prix d’interprétation féminine du 59e Festival de Cannes.
Pour découvrir le reste du programme de la Semaine du nouveau cinéma russe à Paris, suivez le lien vers le site officiel.