Les sept meilleurs films consacrés à la réalité russe

Faute d’amour d'Andreï Zviaguintsev (2017)

Faute d’amour d'Andreï Zviaguintsev (2017)

Andrey Zvyagintsev / Non-Stop Production / FetisOFF IllusiON , Why Not Productions, Les Films du Fleuve, Senator Film и Arte France Cinema, 2017
Nostalgie, souffrance, conflits existentiels et destins humains brisés - le cinéma russe, comme la littérature, est particulièrement intéressé par ces sujets. Revenons sur les films les plus populaires de ces dernières années, basés sur des drames sociaux.

Arythmie de Boris Khlebnikov (2017)

À quoi s'attendre : un drame sur les employés de l'une des professions les plus difficiles de la Russie moderne.

Katia et Oleg sont un couple de médecins mariés, ils ont la trentaine. Oleg travaille dans une ambulance et boit pendant son temps libre. Katia sauve la vie de ceux que son mari apporte en ambulance et, chez elle, elle rumine sur sa profonde fatigue d'une telle vie - elle veut divorcer.

Le film est un double portrait complexe de personnes proches, dont la vie est déchirée sous le poids de la fatigue accumulée l’une pour l’autre au cours des années et du sacrifice de soi afin de sauver d’autres vies.

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Parmi les travailleurs médicaux, Arythmie a connu un immense succès : personne n’avait auparavant décrit leur monde avec une telle précision dans le langage cinématographique. Cependant, le grand public était lui aussi présent – on a raconté que dans certaines salles, le public éclatait en sanglots à l’unisson.

Combinat Espoir de Natalia Mechtchaninova (2014)

À quoi s'attendre : l'atmosphère de la ville la plus septentrionale du monde, où l'espoir est aussi rare que le soleil.

Norilsk est une ville du cercle arctique où presque toute la population adulte travaille dans un complexe industriel local. Les jeunes gens tuent leur temps libre en buvant de la vodka au bord d'un lac « technique » toxique. Il n'y a plus rien à faire ici. La jeune médecin Nadia et sa vie, articulée autour du dilemme « fuir ou rester » sont au centre du drame. Mais il n’y a pas d’argent pour un billet, et les parents et amis qui l'entourent se contentent de dire : « Personne n’a besoin de toi ailleurs ! ».

Le film de Mechtchaninova a été présenté au festival de Rotterdam. En Russie, il a proclamé une nouvelle étape dans le cinéma - lorsque les acteurs à l'écran ont finalement parlé comme dans la vraie vie. Pas de littérature, seulement du folk hardcore.

Vivre de Vassili Sigarev (2012)

À quoi s'attendre : le voyage des morts dans le monde des vivants.

Chacun des dix personnages du film est au bord du bonheur, mais ce dernier restera inaccessible. Tout le monde devra faire face à la mort à cause d'un tragique accident. Certains doivent accepter la mort, d’autres devront rester face à face avec leur chagrin.

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Les questions principales du film sont « Y a-t-il une vie après la mort d’êtres chers ? Et si oui, comment y revenir ? ». Sigarev évoque toutes les options possibles et l'actrice Yana Troïanova, qui interprète l'héroïne dont le fiancé est décédé, le fait avec une telle franchise qu'il est physiquement douloureux de la regarder.

La parabole cinématographique de Sigarev a remporté le prestigieux prix FIPRESSI de la fédération des critiques cinématographiques de Wiesbaden. Les critiques comparent le visionnage à la pratique de sports extrêmes. À bien des égards, parce que tout en regardant, notre corps produit une bonne dose d’adrénaline.

Le chasseur de Bakour Bakouradze (2011)

À quoi s'attendre : la magie du film « lent ».

Un fermier vit dans le désert russe avec sa femme et leur fils handicapé. Leur vie est très lente et monotone. À un moment donné, il engage deux femmes de la colonie locale pour travailler et tombe amoureux de l'une d'entre elles...

Bien que le film ait un début très romantique, il est aussi loin que possible des intrigues amoureuses et d’un sujet acerbe. La véritable histoire ne commencera que quarante minutes avant la fin de l’histoire de deux heures, mais laissera un puissant « arrière-goût ». Selon le critique Evgeni Goussiatinsky, Bakouradze est le seul réalisateur capable de filmer les grands espaces russes sans clichés.

Conte de l’obscurité de Nikolaï Khomeriki (2009)

À quoi s'attendre : l’histoire d’une Cendrillon moderne, qui ira dans les ténèbres pour y trouver la lumière.

Guelia est sous-lieutenant dans la police. Chaque jour au travail, elle voit comment les gens restent aveugles aux problèmes des autres et vivent (métaphoriquement) dans le noir. Il n'y a pas de bonheur dans sa vie personnelle non plus - elle est seule et rêve du grand amour.

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Cependant, dans cette histoire, le bon prince, sur qui Guelia compte tant, ne viendra pas. La version moderne de l'histoire de conte de fées a une morale différente : dans la vie de chacun de nous, nous avons tout ce qu’il faut pour sortir de l'obscurité la plus impénétrable, même dans la solitude. Vous devez juste être inflexible dans votre désir de trouver la lumière.

L’Usine d’Iouri Bykov (2018)

À quoi s'attendre : un drame social fort.

La crise couve dans une usine qui produit des dalles de béton. Une crise des relations humaines. L'oligarque local ferme son usine, où il n'a pas payé de salaire depuis trois mois. Trois cents personnes restent à la rue, mais seulement six décident qu'elles ne peuvent pas être traitées ainsi.

Ainsi commence, selon Bykov lui-même, son « film de guerre philosophique musclé sur des paysans collectifs sapés en cuir et avec des mitraillettes ». La question de l'inégalité sociale résonne tout au long du film et passe bien entendu sur le plan de la métaphore applicable à l'ensemble de la Russie d’aujourd'hui.

Faute d’amour d'Andreï Zviaguintsev (2017)

À quoi s'attendre : les souffrances de l'amour perdu.

Un jeune couple en instance de divorce menace de temps à autre d'envoyer leur enfant commun dans une famille d’accueil. Ils sont tellement occupés par leurs querelles, leurs vexations et leurs relations extraconjugales qu'ils ne remarquent pas immédiatement que leur fils Aliocha a disparu. C'est ainsi que commence l'histoire d'une apocalypse familiale, où chacun est habitué à blâmer quelqu'un d'autre pour ses malheurs, et jamais lui-même.

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Comme les précédents films de Zviaguintsev, Faute d’amour a constitué un film événement : il a reçu le prix du jury au Festival de Cannes, le César du meilleur film en langue étrangère a été nominé pour un Oscar et un Golden Globus. Les critiques disent qu’il s’agit aujourd’hui du film le plus « irréprochable » de l’éminent réalisateur, qui a réuni de la meilleure façon possible toute la palette de Zviaguintsev : une caméra impassible, des détails réglés au millimètre près, une histoire déchirante, et des allusions sans nombre.

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