Du 25 au 28 avril, la capitale belge accueillera la foire d’art contemporain Art Brussels et cette édition verra la participation de deux galeries moscovites. Russia Beyond leur a demandé de dévoiler ce qu’elles y présenteront et pourquoi.
Ekaterina Iragui, Galerie Iragui
Ma galerie a pris part à Art Brussels en 2016, et durant l’automne 2018 nous sommes venus à Bruxelles pour participer à une autre foire. Lors de cette dernière, notre stand a été visité par les employés d’Art Brussels, qui nous ont alors invités pour cette nouvelle édition. Après avoir regardé avec nous le site de la galerie, ils nous ont proposé de présenter l’œuvre de Gueorgui Lititchevski. Après confirmation de notre participation, Gueorgui a donc créé le projet L’intelligence des fleurs spécialement pour Art Brussels 2019, et qui sera par conséquent dévoilé pour la première fois.
Nous serons présents dans la partie Discovery. Le projet de Lititchevski s’inspire du livre du même nom rédigé par Maurice Maeterlinck. Dans la capitale de la bande dessinée européenne, nous montreront une gigantesque BD sur tissu, dans laquelle se rencontrent Maeterlinck et Anton Tchekhov, actif propagandiste de l’œuvre de cet écrivain belge en Russie.
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Sergueï Popov, Galerie Pop/off/art
Notre galerie présente rarement des stands en solo sur les foires internationales, car il y a un très haut risque que l’artiste n’ait pas une résonnance suffisante et que ses œuvres ne soient donc pas vendues. C’est pourquoi traditionnellement un stand de foire est un compromis commercial de la galerie : plusieurs auteurs, tous différents. Ainsi, la dernière fois à Art Brussels, nous avons montré Erik Boulatov, Olga Tchernycheva, Vitali Pouchnitski, Oleg et Olga Tatarinstev, une équipe gagnante.
Cette fois nous avons décidé de prendre un risque et nous amèneront à Bruxelles Andris Eglitis, l’un des peintres baltes les plus hauts en couleur, lauréat du prestigieux prix Purvitis et participant de la Biennale de Venise (pavillon de la Lettonie).
Eglitis est un artiste extrêmement inventif. Il est relié aux Russes par une relation à un passé commun, à l’Union soviétique, à propos de laquelle mènent une réflexion tous les pays postsoviétiques. Mais Eglitis est aussi un maître original, saisissant le sens de la modernité, de la relation entre les choses et les personnes, du changement de la notion de nature.
Il réside dans la capitale lettone, et l’an dernier son atelier a été l’un des lieux d’organisation de la Biennale de Riga. Ce sont justement les tableaux réalisés par lui pour cet événement que nous présenterons en Belgique. Ce sont des choses parfaites, un mélange complexe d’abstrait et de figuratif.
De plus, Eglitis a réalisé une réplique taille réduite de son atelier, alors que c’est un immense ancien atelier d’usine, et l’a transformée en installation, dans laquelle les spectateurs pourront regarder par en bas, pour voir à l’intérieur la véritable exposition de mini-toiles, semblable à celle qui était à la Biennale de Riga. En réalité, cette dernière, qui m’a énormément plu, sera « prolongée » sur notre stand. J’espère que ce sera chouette, cette exposition a donné naissance à de nombreuses œuvres puissantes.
Dans cet autre article, nous vous relatons l’histoire de ces deux artistes ayant créé l’analogue soviétique du pop art : le Sots Art.