L’effrayante splendeur du style architectural stalinien

Culture
DARIA DONINA
Les édifices de l’époque stalinienne attirent immanquablement l’attention des touristes, qui imaginent les efforts ayant été nécessaires pour ériger de tels bâtiments. Russia Beyond vous présente donc ces prouesses architecturales au travers des photographies de Naoum Granovski.

L’architecture de l’époque soviétique n’est pas seulement un hommage à son temps, mais également l’illustration des idéaux sociaux des anciens leaders du Kremlin. Même les noms des types de bâtiments en témoignent, puisqu’ils sont souvent basés sur celui des dirigeants : les stalinkis (gratte-ciels staliniens), les khrouchtchevkis (barres d’immeubles de 4 étages que l’on retrouve absolument dans tout le pays), les brejnevkis (immeubles typiques possédant généralement entre 9 et 17 étages).

Le style avant-gardiste, qui prévalait entre 1918 et 1932, a laissé place à l’ère du néoclassicisme stalinien, surnommé le « Grand Style ». En 1931, le projet de reconstruction de Moscou a été approuvé et un ambitieux programme de chantiers a été lancé à travers l’ensemble de l’URSS.

De nouveaux projets ont marqué la fin du constructivisme et toutes les villes ont été construites selon un plan général de développement.

Lire aussi : Les rues de Moscou il y a 60 ans à travers de nostalgiques photographies

Au début de l’année 1947, le Conseil des Ministres a adopté une résolution pour la construction de sept gratte-ciels. Ces édifices monumentaux bâtis dans le style du néoclassicisme entourent le centre-ville de la capitale, telles les tours d’une forteresse.

Tous ces bâtiments ont été érigés en conformité avec un concept stylistique : une tour centrale dominante qui, comme pour les pyramides aztèques, rétrécit d’étage en étage en escalier, et dotée d’ailes de plus faible hauteur sur ses flancs.

En 1935, Moscou a connu la naissance du parc des expositions VDNKh, mélange éclectique d’architecture stalinienne et de styles historiques des plus divers allant du gothique à l’Art nouveau. Le monument le plus symbolique de VDNKh est certainement la statue de L’Ouvrier et la Kolkhozienne, œuvre de Vera Moukhina et Boris Iofane, dévoilée pour la première fois lors de l’Exposition universelle de Paris, en 1937, et acclamée comme l’une des plus importantes sculptures du XXe siècle.

Célèbre à travers le monde pour l’extravagance et la beauté de ses stations, le métro de Moscou a transporté ses usagers depuis 1935 et est devenu l’un des plus vastes et fréquentés du monde. En 1939, une réplique de la station Maïakovskaïa a été apportée à l’Exposition universelle de New York. Pour cette reproduction, un autre plafond, orné d’avions et d’étoiles du Kremlin dans un ciel nocturne, a été réalisé. Le projet a reçu le prix principal de l’événement.

Lire aussi : Trésors du métro moscovite: quatre stations incontournables de la ligne verte

Les stalinki, ou immeubles staliniens, ont hébergé l’élite de la nation. Ils ont été érigés entre la fin des années 30 et le milieu des années 50, principalement dans le style néoclassique. Leur caractéristique majeure était la notion d’espace et leur taille pharaonique. Néanmoins, derrière leur fastueuse façade se cachaient des pièces conçues à l’aide de matériaux bas de gamme, qui se sont détériorées avec le temps, tout comme les avancées en bois entre les étages.

Après 1956, de moins en moins de bâtiments staliniens ont été construits, Khrouchtchev ayant en effet déclaré la guerre aux extrêmes architecturaux de son prédécesseur et donné la priorité à la fonctionnalité des édifices.

Dans cette vidéo, découvrez les mystères des Sept sœurs de Moscou, les fameux gratte-ciels staliniens.

Les droits sur cette publication sont la stricte propriété du journal Rossiyskaya Gazeta