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Pour comprendre cette expression, il faut avoir à l’esprit l’importance de la Saint-Georges d’automne dans la Russie ancienne. Fêtée le 26 novembre (ancien style), elle marquait la toute fin des travaux agricoles et l’entrée dans l’hiver.
L’article 57 du Code de 1497, adopté sous le grand-prince Ivan III (1440-1505), dispose que les paysans n’ont le droit de changer de village qu’une seule fois par an durant une période bien définie : d’une semaine avant à une semaine après la Saint-Georges d’automne. Cette décision est motivée dans le même article par des nécessités fiscales.
Ce texte élargit à l’ensemble des terres russes sous l’autorité du grand-prince de Moscou une pratique dont la finalité était d’attacher les paysans, une main-d’œuvre rare, à la terre des propriétaires sur laquelle ils se trouvaient et qu’ils travaillaient.
L’application de cette règle fut interrompue pendant une quinzaine d’années à la fin du XVIe siècle. À partir de 1597, le peu de libertés qu’il restait aux paysans fut de plus en plus rogné.
Il dut arriver bien souvent que des paysans insatisfaits des conditions que leur imposaient les propriétaires des terres sur lesquelles ils se trouvaient aient attendu avec impatience la Saint-Georges d’automne et n’aient finalement pas pu aller voir ailleurs : « Eh bien, grand-mère, en voilà une Saint-Georges de réussie ! ».
Il existe une autre version de l’origine de cette expression : les paysans fêtaient souvent longuement la fin des travaux agricoles et abusaient des boissons alcoolisées. Lorsqu’ils étaient remis de leurs excès, la semaine suivant la Saint-Georges d’automne était terminée et ils ne pouvaient donc plus quitter les terres sur lesquelles ils étaient.
Dans cet autre article, nous vous expliquons pourquoi les Russes étaient endettés jusqu’au cou au temps des tsars.
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