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Les bolcheviks luttèrent activement contre les religions dès leur arrivée au pouvoir. Des dizaines de milliers d’églises furent démolies ou fermées au culte. Les biens ecclésiastiques furent pillés ou vendus, les cloches fondues. D’autres furent transformées en entrepôts, en prisons, en maisons de la culture ou servirent à bien d’autres besoins encore.
Environ une centaine d’églises orthodoxes restèrent fermées pour de courtes périodes ou tout simplement ouvertes au culte. Il s’agissait souvent d’églises situées à la périphérie des villes ou près des cimetières. De grandes églises continuèrent aussi d’accueillir des fidèles pendant la période soviétique.
Comment cela se put-il et quelles étaient ces églises ? Nous vous en présentons ici quelques-unes.
À Moscou, une trentaine d’églises restèrent ouvertes au culte durant la période soviétique. Parmi elles, celle de la Résurrection à Sokolniki, chef-d’œuvre architectural mêlant styles néo-russe et moderne. Elle fut construite en 1913, peu avant la Révolution d’Octobre. Dans les années 1920, on voulut la démolir. Elle servit finalement de dépôt à des icônes et autres biens provenant d’églises fermées ou démolies. Après la destruction de la cathédrale du Christ-Sauveur, l’église de la Résurrection de Sokolniki devint pratiquement la cathédrale du courant rénovationiste, cette Église orthodoxe qui fut formée en 1922 et collabora avec le pouvoir soviétique.
Cette église du XVIIe siècle fut également attribuée au courant rénovationiste. Dans les années 1940, le pouvoir soviétique encouragea le rapprochement du patriarcat et du rénovationisme. En février 1945, Sergueï Simanski fut désigné patriarche de Moscou et de toutes les Russies sous le nom d’Alexis Ier. L’église Saint-Pimène demeura toutefois un des bastions du courant rénovationiste, où officiait son chef de file Alexandre Vvedenski. Elle fut rattachée au Patriarcat de Moscou après sa mort. Lors d’une messe qu’il y célébra, le patriarche Alexis Ier affirma que les murs de l’église avaient « rougi » à cause de ceux qui l’avaient occupée un temps.
Il est attesté qu’une église consacrée à la Théophanie se trouvait dans le village d’Elokhovo (aujourd’hui, quartier Baoumane) à la fin du XVIIe siècle. Le poète Alexandre Pouchkine y fut baptisé. L’église telle que nous la connaissons aujourd’hui est celle qui fut construite dans les années 1830. Après la Révolution d’Octobre, l’église fut vidée de ses trésors. Le bâtiment lui-même fut conservé parce que reconnu comme un monument de l’architecture classique. Dans les années 1930, cette église fut menacée de fermeture mais y échappa. Tous les patriarches nommés entre 1943 et 1990 furent intronisés en cette église. Elle devint la cathédrale de l’éparchie de Moscou en 1991 , avant la reconstruction de celle du Christ-Sauveur.
Cette église de style classique fut érigée dans les années 1820. Après la Révolution d’Octobre, elle fut dépourvue de son décor intérieur, où dominaient les métaux précieux. Dans les années 1920, elle fut rattachée au courant rénovationiste dont elle devint l’église principale à Leningrad.
Durant l’époque soviétique, seule une vingtaine de monastères (dont la plupart se trouvaient dans d’autres Républiques de l’URSS que la Russie) étaient actifs. Même la laure de la Trinité-Saint-Serge fut fermée plus de vingt ans, pendant lesquels elle fut soigneusement entretenue comme chef-d’œuvre de l’architecture.
Le monastère des Grottes de Pskov, fondé au XVe siècle , fut l’un des rares à échapper à la fermeture. Entre 1920 et 1945, il se trouvait sur le territoire de l’Estonie, ce qui explique pourquoi le pouvoir soviétique ne pouvait en disposer. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il fut rattaché à la région de Pskov (République de Russie). Beaucoup de ses moines avaient combattu pendant la guerre. De 1970 à 2006, il fut dirigé par Ioann (Krestiankine – 1910-2006), l’un des starets les plus vénérés de l’histoire contemporaine.
Dans cette autre publication, découvrez quelles différences l’Église orthodoxe fait entre monastère, laure et ermitage.
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