En images: les plus belles mosaïques du métro de Moscou

Legion Media
Empruntant quotidiennement le métro, les Moscovites cessent parfois de remarquer la splendeur de l’un des plus grands «musées souterrains» au monde. Et pourtant, certains murs et plafonds des stations et vestibules sont de véritables œuvres d’art appliqué.

Attention ! Promettez-nous d’être prudent en contemplant toute cette beauté, car la foule de passagers pressés peut tout simplement vous emporter.

Biblioteka imeni Lenina

L’une des premières stations du métro de Moscou est décorée par un portrait mosaïque du leader de la révolution prolétarienne. Si la station a été inaugurée en 1935, ce n’est que 30 ans plus tard que l’artiste Grigori Oprychko l’a ornée avec cette représentation de la tête de Lénine.

Bielorousskaïa

Encore une œuvre d’Oprychko – 12 panneaux mosaïques sur les voutes de la station Bielorousskaïa, de la ligne circulaire. Chacun d’entre eux représente une scène de la vie des Biélorusses, l’un des peuples soviétiques. Pour avoir décoré cette station, l’artiste et l’équipe d’architectes-concepteurs ont reçu le Prix Staline, la plus haute récompense de l’époque.  

D’ailleurs, sur la mosaïque représentant des brodeuses, on pouvait initialement voir Joseph Staline. Plus tard, après l’effondrement du culte du « père des peuples », son effigie sera toutefois remplacée par l’Ordre du drapeau rouge du travail.

Maïakovskaïa  

Elle peut être qualifiée à juste titre de l’une des plus belles stations de Moscou. Son vestibule a été décoré en 1938 par des mosaïques d’Alexandre Deïneka, figure de proue du sotsréalisme.

Sur les plafonds des dômes centraux, on peut admirer 34 panneaux de smalt. Intitulé Journée du ciel soviétique, ce cycle reflète en effet ce que peut observer un citoyen soviétique qui lève son regard vers le ciel : des avions au-dessus du Kremlin, des plongeurs sautant dans l’eau, des parachutistes et d'autres scènes dictées par l'idéologie soviétique.

Novokouznetskaïa

Il suffit de descendre trois stations sur cette même ligne verte et une autre série de mosaïques signées Deïneka s’ouvrira à vos yeux. Réalisés en 1941, ces panneaux octogonaux mettent en scène des sportifs, mais aussi le triomphe de l’industrialisation.  

Novoslobodskaïa

Cette autre station ressemble à un merveilleux monde sous-marin. Les demi-voûtes latérales abritent des mosaïques lumineuses réalisées en verre coloré. Les vitraux, basés sur les croquis de l’artiste soviétique Pavel Korine, ont par ailleurs été fabriqués à Riga, en Lettonie, à partir du même verre que celui utilisé pour la décoration des cathédrales catholiques. Ils représentent des plantes étranges, ainsi que des représentants de différentes professions - scientifiques, artistes, musiciens.

Korine a en outre conçu le panneau en smalt situé au bout de la galerie et portant l’inscription « La Paix dans le monde ». Un médaillon à l’effigie de Staline surplombait par le passé l’image montrant une mère et son enfant. Toutefois, sous Khrouchtchev, Korine a été contraint d’y apporter des changements et deux colombes de la paix y ont remplacé le portrait du leader.

Komsomolskaïa

C’est toujours Korine qui a orné la station Komsomolskaïa, sur la ligne circulaire. Ouverte en 1952, elle revêtait une importance stratégique, desservant trois gares à la fois. Elle servait donc d’une sorte de porte vers la capitale. Les mosaïques y représentent des scènes patriotiques de l’histoire russe : des princes victorieux, des chefs militaires et d’autres héros populaires.

Tchekhovskaïa

Pour découvrir les mosaïques, attendez que la rame passe. 17 minéraux colorés – de la lazurite au jaspe – recouvrent les murs. Tirés d’œuvres d’Anton Tchékhov, les sujets ont été réalisés selon la technique de la mosaïque florentine par les artistes Piotr et Lioudmila Chortchev.

Le profil de l’écrivain est également représenté à la sortie.

Baoumanskaïa

Cette station est consacrée à l’héroïsme du peuple soviétique pendant les années de la Seconde Guerre mondiale. À l’intérieur de la station, en 1945, un drapeau avec les profils de Lénine et Staline a été incrusté sur l’un des murs. En 1963, Staline a été bien évidemment supprimé.

En vous dirigeant vers l’escalator, vous verrez une mosaïque formant l’inscription « Gloire à l’armée soviétique ». Une légende assure que l’artiste Issac Rabinovitch y a dissimulé trois croix orthodoxes.

Dobryninskaïa

En haut, près de l'escalier mécanique, un triptyque en mosaïque met en scène un défilé avec des drapeaux et banderoles. Lors de l’inauguration de la station en 1950, sur l’une des bannières, on pouvait voir le portrait de Staline. Toutefois, après 1961, année du premier vol spatial, le portrait du défunt dirigeant a été remplacé par celui du premier cosmonaute, Iouri Gagarine.

À l'intérieur de la gare, il y avait un autre bas-relief représentant Staline. Toujours pendant les années 1960, il a été démantelé et remplacé par une mosaïque en smalt nommée « Le matin de l'ère spatiale ».

Troubnaïa

Bien qu’on dote les nouvelles stations du métro moscovite d’un style moderne, certaines d’entre elles reprennent toutefois le style somptueux propre à l’époque stalinienne. Ainsi, la station Troubnaïa, qui n’a été ouverte qu’en 2007, est réalisée en marbre et granite. En outre, son éclairage reprend également le style ornant les stations inaugurées durant l’ère soviétique. Mais la principale curiosité ici, ce sont les vitraux mosaïques. Représentant des villes russes, ils sont une œuvre du célèbre sculpteur Zourab Tsereteli.

Vous pouvez en apprendre plus sur la disparition du "Petit père des peuples" du métro de la capitale en regardant la vidéo d'IdeaGuide, qui raconte la Russie au-delà des clichés :

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