Comment j’ai conquis le Grand Nord russe en auto-stop

Tourisme
KSENIA ISSAEVA
« Depuis Moscou, je suis allée à Saint-Pétersbourg, puis à Vyborg, en Carélie, à Mourmansk et aux îles Solovki avant de rejoindre en bateau Arkhangelsk et de rentrer à Moscou » : la photographe russe Katerina Mamontova partage ses impressions.

« Tout au long de mon voyage, j'ai fait de l'auto-stop et du couchsurfing, passant le temps avec des compagnons de fortune ».

« C'était une opportunité unique d'explorer la gentillesse humaine et l'entraide à une telle échelle. J'ai pu voir des choses que les touristes ne remarquent pas habituellement ».

« Pendant que je faisais mes bagages, me préparant à prendre la route, j'ai laissé de côté ma vision conventionnelle de la vie, mes habitudes et mon désir de tout contrôler. J'ai laissé la vie prendre son cours ».

« Je n’avais pas prévu de réaliser une série de photos. J’ai juste suivi mon instinct et pris des clichés de ce qui m’entourait ».

« Durant mon voyage, j’ai découvert de la neige en été et un désert septentrional. J’ai vu en outre la nature s’emparer de ce que l’homme avait créé ».

La photographe dit avoir côtoyé tout au long de son voyage « une gentillesse et une hospitalité rudes, mais sincères, un rythme de travail et de vie plus lent, la rigueur et en même temps une apathie face aux problèmes économiques ».

« Les gens sont capables de faire face aux vents violents, à la mer froide et à l'hiver nordique, mais ne savent pas affronter à la fermeture des usines ».

« Alexandre est un des meilleurs compagnons que j’ai rencontrés, il m’a conduit à Teribërka, petit village nordique rendu célèbre par le film Léviathan, nominé aux Oscars ».

« Il transportait un tonneau et des documents à Teribërka. Il m'a trouvée sur la route trempée et gelée, m'a donné un pull chaud, m'a fait manger dans un boui-boui et m'a offert un poisson congelé ».

« En route pour Solovki, lorsque je risquais de passer la nuit à la belle étoile livrée aux vents mordants, j’ai rencontré un groupe d’étudiants de Moscou et leur professeurs ».

« Ils m’ont donné un toit et à manger et m’ont laissé rejoindre leur excursion autour du monastère. Presque partout j'ai trouvé la même gentillesse, que ce soient les musiciens d’Arkhangelsk ou un chauffeur de Montchegorsk. On a toujours trouvé des sujets communs à évoquer ou des raisons de rester silencieux ».