Comment survivre seul dans la taïga russe?

Legion Media
Nous vous proposons aujourd'hui un guide rudimentaire de survie afin de pouvoir séjourner dans l'épaisse royaume forestier russe et en ressortir en un seul morceau.

Avant toute chose : pas de panique

Si vous êtes seul en pleine forêt, la peur est votre principal ennemi. En un temps record, ce sentiment détruit en effet toute notion de logique, objectivité et raison, et de par le chaos mental qu'il suscite, vous pourriez être amené à faire des choix peu judicieux. Il est donc primordial de garder votre calme.

Vos chances de survie dépendent souvent non seulement des circonstances externes, mais aussi de vos émotions. Ainsi, au cours de l'automne 2007, le sang-froid et la présence d'esprit d'Ajay Kamalakaran, rédacteur invité de RBTH pour la zone Asie, lui ont permis de retrouver son chemin dans la taïga après qu'il eut passé une nuit dans le royaume du tigre de l'Amour, non loin de la frontière sino-russe.

Crédit : Serguei Fomine/Global Look PressCrédit : Serguei Fomine/Global Look Press

Dans la république de Khakassie (sud de la Sibérie), durant l'hiver 2009, deux touristes n'ont cependant pas eu cette chance. Au beau milieu de la taïga, leurs scooters des neiges sont en effet tombés en panne d'essence. Désespérés, craignant de mourir de faim et après une semaine à errer dans la forêt, ils ont alors préféré se donner la mort par pendaison.

Lire aussi : Dix raisons de ne jamais vous rendre en Russie

En 2011, une jeune fille de 17 ans s'est également perdue dans cette nature sauvage, mais elle n'a toutefois pas perdu espoir. Affamée et exténuée, elle a finalement été secourue au bout de 30 jours.

Parfois, de véritables miracles ont également lieu. Une fillette de quatre ans a par exemple été retrouvée dans la taïga deux semaines après qu'elle s'y soit perdue. Elle avait survécu notamment en se nourrissant de baies.

Retrouver son chemin

En avançant dans la forêt, il est primordial de mémoriser votre chemin et les détails notables du terrain, tels que des ravins ou des trous.

Une boussole peut aussi être très utile, mais si vous n'en avez pas, vous pourrez tout de même identifier le Nord et le Sud à l'aide d'une montre analogique.

Commencez par pointer l'aiguille des heures en direction du soleil. À présent, imaginez une ligne partant du centre du cadran et divisant à parts égales l'angle entre cette aiguille et 12 heures. Cette ligne indiquera le sud.

Par ailleurs, la mousse et le lichen poussent habituellement sur le côté nord des troncs. Vous pouvez donc examiner les arbres pour retrouver votre chemin. La nuit, le Nord peut également être identifiable grâce à l'Étoile polaire, qui pointe toujours dans cette direction.

Les rivières et les lacs peuvent également être des marqueurs salutaires. Même si vous ne savez pas exactement où mènent ces cours d'eau, rester près d'eux vous permettra de vous repérer plus facilement. Ne vous aventurez cependant pas à les traverser sans avoir de connaissances poussées sur les courants qui les animent ou sur la présence de chutes d'eau.

Si vous apercevez une route ou une ligne électrique, suivez-la jusqu'à ce que vous atteigniez un lieu de peuplement. Néanmoins, si vos yeux ne peuvent vous aider à sortir de la taïga, vos oreilles le pourront peut-être. Après le coucher du soleil, lorsqu'il y a moins de brouillard et que la pression de l'air augmente, il est possible d'entendre le bruit des trains à des dizaines de kilomètres de là.

Lire aussi : Tourisme extrême: comment survivre à une randonnée dans la taïga russe?

Passer la nuit dans la taïga

Si vous n'êtes pas assez chanceux pour retrouver votre chemin le premier jour, vous serez forcé de passer une nuit, voire plusieurs, dans la taïga. La première sera toujours la plus stressante. Dans l'obscurité, le moindre bruit mobilise tout le corps et interrompt tout sommeil.

Les préparatifs pour la nuit doivent être faits avant que le soleil ne se couche. Il est notamment recommandé de rassembler le plus de bois possible pour le feu, si vous avez eu la présence d'esprit de prendre des allumettes ou un briquet avec vous bien entendu.

Si ce n'est pas le cas, essayez d'allumer un feu par friction. Attention, cela n'est néanmoins possible qu'en cas de temps sec et chaud. En effet, lorsqu'il fait froid, toute tentative sera non seulement vaine, mais elle aspirera également toute votre énergie.

Crédit : Getty ImagesCrédit : Getty Images

Allumer un feu dans les bois vous permettra de préserver votre température corporelle, d'éloigner les bêtes sauvages, de sécher vos vêtements et de cuisiner. De plus, c'est un véritable stimulant pour le moral, ce qui est tout aussi important.

En outre, vous pouvez vous construire une hutte ou une tranchée avec du matériel improvisé. Plus le temps est rigoureux, plus cet abri de fortune doit être solide. En hiver, il doit par contre être bâti dans la neige, mais une personne seule peut tout à fait y creuser un terrier en profondeur. Cela la protégera parfaitement du froid.

Garder le ventre plein

L'été et l'automne sont les meilleures périodes pour trouver de la nourriture dans la forêt boréale. Plusieurs fruits, herbes et fougères sauvages peuvent effectivement y être récoltées. Les baies étant cependant peu caloriques, le mieux dans ces conditions difficiles est de se nourrir de champignons. Ça tombe bien, la taïga en regorge.

Crédit : Imagebroker/Global Look PressCrédit : Imagebroker/Global Look Press

En hiver, être seul dans les immensités boisées de Russie vous laissera peu de chances de survie. En cherchant un peu, vous pourrez néanmoins trouver quelques collybies à pied velouté et pleurotes, deux champignons très répandus en cette saison. Toutefois, la meilleure option reste de capturer de petits animaux, à l'aide de pièges fabriqués à la main, ou de s'essayer à la pêche.

En toutes circonstances, il vous faut avant tout garder en mémoire la règle d'or de la survie en forêt : mangez seulement ce que vous connaissez.
Dans la taïga, l'eau ne pose quant à elle aucun problème. Les rivières, lacs, sources et ruisseaux y sont nombreux. Vous pouvez d'ailleurs suivre les traces de pas des animaux sauvages, elles vous conduiront généralement à l'eau.

Face à un prédateur

La taïga abrite une multitude d'animaux sauvages, mais seulement quatre d'entre eux représentent une sérieuse menace pour l'homme : le tigre, l'ours, le loup et le sanglier. Il est donc crucial d'essayer d'éviter tout contact avec la faune locale. Afin de la garder à distance, n'hésitez notamment pas à faire du bruit lorsque vous marchez.

En outre, si vous apercevez des petits, quittez la zone immédiatement. Leur mère n'hésitera en effet pas à vous mettre en pièces pour protéger sa progéniture. Généralement, les animaux préfèrent éviter le contact avec l'homme. Il est donc tout à fait possible de croiser un ours assis dans les buissons et de rester en vie, l'animal ne venant pas forcément à votre rencontre.

Crédit : Getty ImagesCrédit : Getty Images

Toutefois, s'il approche, n'essayez pas de fuir. C'est inutile, ils sont extrêmement rapides. La meilleure option est de s'éloigner doucement tout en ne lui tournant jamais le dos. Il ne faut également jamais regarder un loup ou un ours droit dans les yeux.

Pensez à crier et à agiter les bras si vous rencontrez un ours, il sera susceptible de croire que vous êtes plus fort que lui et donc de partir. N'agissez cependant pas de la sorte avec les loups, ils interpréteront un tel comportement comme un acte d'agression.

Ensuite, si un ours vous attaque, allongez vous et faites le mort. Ce n'est pas l'idéal, mais c'est mieux que de se mettre à courir. Il est probable que l'animal vous laisse en paix, ne décelant aucune agressivité de votre part.

Lire aussi : Les parcs nationaux de Russie comme vous ne les avez jamais vus

Dans le cas où vous auriez à lutter contre un loup, tendez en avant un bras enroulé dans un épais vêtement et laissez-le vous mordre et s'agripper à cet endroit. Puis, frappez-le avec un bâton, ou tout autre objet, au niveau du museau et des yeux, qui sont ses points les plus sensibles.

Par ailleurs, le meilleur moyen de s'en sortir face à un loup ou un sanglier est de grimper dans un arbre. Ce conseil n'est cependant pas valable contre un ours.
Si vous êtes assez malchanceux pour croiser le chemin d'un tigre, tentez de l'effrayer avec des hurlements. Gardez votre calme lorsque vous criez, il associera en effet une voix cassée ou hésitante aux cris d'une proie agonisante. Ne cherchez pas non plus à vous enfuir en courant, éloignez-vous lentement et ne lui tournez pas le dos.

Si un tigre vous attaque, il vous laissera tranquille uniquement s'il pense que vous êtes mort. Faites donc semblant ! Combattre un tigre à mains nues constituerait un effort totalement vain.

La règle d'or dans l'interaction avec les bêtes sauvages est d'ailleurs la même que lorsque vous êtes perdu au milieu de la taïga : ne paniquez pas. Les animaux peuvent facilement ressentir la peur et ont tendance à se montrer encore plus agressifs lorsqu'ils sont face à une créature en proie à la terreur.

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

À ne pas manquer

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies