Cinq découvertes archéologiques majeures faites en Russie 

Sciences & Tech
IOULIA KHAKIMOVA
Fétiches des marais d’une étonnante modernité , idole en pierre dont on enduisait la bouche de sang, renne en or, tapis sur lequel on jouait aux dés et sphinx sur un magnifique bracelet. Ce sont là plusieurs objets exceptionnels mis au jour lors de fouilles archéologiques en Russie. Ils nous renseignent sur les peuples qui vivaient sur son territoire actuel à la préhistoire et dans l’Antiquité. Ces pièces sont aujourd’hui conservées au Musée d’Histoire de Moscou et à l’Ermitage. 

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Idoles de la tourbière de Gorbounov (IVe – IIIe millénaires avant J.-C.)

Lors de fouilles archéologiques menées dans les années 1930 au sud de Nijnij-Tagil (ville située à environ 125 kilomètres au nord de Ekaterinbourg), sur la rive d’un lac asséché, ont été mis au jour les vestiges d’un habitat ancien. Parmi les objets extraits de la boue qui s’était formée au fond du lac, on a trouvé cinq figures anthropomorphes  en bois de pin d’une hauteur comprise entre un mètre et un mètre et demi. L’hypothèse la plus vraisemblable aujourd’hui est qu’il s’agissait de représentations des esprits des marais à qui étaient faits des sacrifices.    

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Stèle avec la représentation d’une divinité solaire (1re moitié du IIe millénaire avant J.-C.)

La découverte réalisée en 1978  près du lac Noir situé dans le sud de la République de Khakassie (Sibérie orientale) est extrêmement rare. Il s’agit d’une stèle de grès, dont la partie inférieure est manquante, d’une taille de 91 x 95 x 20 centimètres  sur laquelle est gravée une divinité solaire révérée dans le cadre d’un culte de la fertilité. Les membres de la tribu qui vénérait cette idole lui faisaient des sacrifices, lui enduisaient la bouche de sang ou de graisse d’animaux. Si elle ne faisait pas en sorte que la chasse soit bonne, l’idole de pierre risquait toutefois une punition à coups de lanières de cuir.

Le renne de Kostromskaïa (VIIe siècle avant J.-C.)

Cette applique ornementale zoomorphe en or de 31, 7 cm de long décorait le carquois (gorytos) d’un guerrier scythe. Le renne est un des animaux les plus représentés dans l’art des peuples des steppes. 

Cette pièce admirable fut mise au jour en 1897 lors de fouilles menées près du village de Kostromskaïa situé dans les contreforts du Caucase du Nord (aujourd’hui région de Krasnodar). Elle est devenue l’un des symboles du musée de l’Ermitage où elle est aujourd’hui exposée.  

Tapis de Pazyryk(Ve – IVe siècle avant J.-C.)

Le tapis de Pazyryk est le plus ancien tapis de laine nouée découvert à ce jour. Il l’a été en 1949 lors des fouilles du cinquième tumulus de Pazyryk (République d’Altaï) sous lequel avait été inhumé le chef d’un peuple nomade. Les historiens s’interrogent toujours sur son origine : turkmène, proto-arménienne, perse ou assyrienne. Ils supposent qu’on jouait aux dés sur ce tapis de grandes dimensions (183 x 200 centimètres).

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Bracelet aux protomés de sphinx (IVe siècle avant J.-C.)

En 1830, les fouilles du tumulus de Koul-Olba situé en Crimée, non loin de Kertch (cette ville avait été la capitale du royaume du Bosphore et portait alors le nom de Panticapée), permirent de mettre au jour de nombreux objets en or fabriqués par des orfèvres grecs. Parmi eux, ce magnifique bracelet aux protomés de sphinx.

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