En images: le meilleur char soviétique de la Seconde Guerre mondiale

Sciences & Tech
BORIS EGOROV
Le T-34 a été un véritable cauchemar pour les troupes allemandes au début de la guerre contre l’Union soviétique. Parfois, seuls de puissants canons antiaériens ou des avions étaient capables d’en venir à bout.

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« C’était une machine magnifique. Un coup de génie, un éclair de la pensée » : c’est ainsi que le membre d’équipage de char Konstantin Chipov a décrit le char moyen soviétique T-34. Rapide, maniable, fiable, bien protégé et armé, il était considéré comme le meilleur char de l’Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale

Affichant un prix relativement bas et facile à produire, le T-34 est devenu le char le plus présent sur les champs de bataille. Au total, pendant le conflit et durant les premières années d’après-guerre, plus de 65 000 de ces véhicules de combat (T-34-76 et sa modification T-34-85) sont sortis des usines soviétiques, polonaises et tchécoslovaques.

La première rencontre de la Wehrmacht avec les T-34 à l’été 1941 a constitué une surprise extrêmement désagréable. Grâce à la disposition inclinée des plaques de blindage, dont l’épaisseur atteignait 45 mm, les véhicules de combat soviétiques constituaient une cible difficile à abattre pour les chars moyens et les canons antichar allemands. Souvent, les obus ricochaient simplement sur le blindage soviétique.

« À cette époque, notre arme la plus puissante était le Pak de 3,7 cm, s’est souvenu l’as des chars allemand Otto Carius. Si vous aviez de la chance, vous pouviez frapper le T-34 dans le joint de tourelle [l’endroit où la tourelle du char est fixée au véhicule, NDLR]. Si vous étiez encore plus chanceux, le char était mis hors service. Une situation pas vraiment encourageante ! Notre seule planche de salut était le canon anti-aérien de 88 mm. Ils fonctionnaient efficacement contre le nouveau char russe. Nous avons commencé à éprouver du respect pour les canonniers de DCA, dont nous nous moquions parfois auparavant ». 

Pour toucher le T-34, l’équipement allemand devait s’en approcher à une distance dangereuse de 500 mètres. Le char soviétique pouvait facilement frapper l’ennemi avec son canon de 76,2 mm à une distance de 1 à 1,5 km.

En l’absence d’aviation à proximité et de canons anti-aériens de 88 mm, les Allemands ont souvent recouru à des tactiques spéciales contre le T-34. Le char moyen Pz.IV entrait dans un duel de tir avec lui, tandis que plusieurs Pz.III tentaient d’approcher discrètement par les flancs et, profitant de la mauvaise visibilité du char soviétique, le frappaient sur les côtés à courte distance.

Le légendaire char soviétique était équipé d’un puissant moteur diesel V-2 qui, comparé aux moteurs à essence des chars allemands, consommait moins de carburant, était plus facile à entretenir et présentait un risque d’incendie relativement faible. Sur terrain accidenté, le T-34 atteignait des vitesses allant jusqu’à 36 km/h et sur route jusqu’à 54 km/h.

C’est ainsi que le membre d’équipage de char Pavel Zakharchenko a rappelé la grande maniabilité du char soviétique : « Prenez-le ainsi qu’un Sherman. Aux détours de la route, il y avait toujours un ou deux Sherman retournés, car pour tourner, il leur fallait un rayon de seize mètres. Ce n’est qu’alors qu’il tournait et roulait normalement. Alors qu’avec le T-34, j’appuyais et il allait dans une direction, puis une seconde plus tard dans une autre direction ».

Les points faibles du T-34, outre une mauvaise visibilité, étaient son niveau sonore élevé, une boîte de vitesses à quatre rapports très peu commode et des filtres de purification d’air qui laissaient à désirer. En outre, en raison du blindage incliné, l’équipage du véhicule de combat était assis dans des conditions très inconfortables.

Le commandant des premiers T-34 assurait la fonction de pointeur, ce qui réduisait également l’efficacité du char. « Si vous êtes le commandant d’un char T-34-76, vous tirez, vous donnez des ordres par radio, vous faites tout vous-même », a rappelé le membre d’équipage de char Vassili Brioukhov.

Au printemps 1942, le T-34-76 a été confronté à de solides adversaires sur le champ de bataille. La Wehrmacht a obtenu des modifications des Pz.IV F et G qui détruisaient efficacement le blindage des chars soviétiques à une distance d’un kilomètre.

Lorsque le char moyen Pz.V Panthère et le char lourd Pz.VI Tigre sont entrés dans la bataille, l’ère du T-34-76 a finalement pris fin. Les puissants « félins » allemands atteignaient facilement les chars soviétiques sur de longues distances, rendant impossible toute approche.

Après d’énormes pertes de véhicules blindés lors de la bataille de Koursk à l’été 1943, l’URSS a commencé à réfléchir à une modernisation en profondeur du T-34. Ainsi, début 1944, les T-34-85 ont fait leur apparition dans les rangs de l’Armée rouge.

Le char disposait d’une boîte à cinq vitesses, et une nouvelle tourelle spacieuse et plus solide permettait de faire passer l’équipage de quatre à cinq hommes, libérant ainsi enfin le commandant du rôle de pointeur. Mais le principal atout était le canon de 85 mm (D-5, puis ZIS-S-53), qui a donné aux équipages de chars soviétiques la possibilité de combattre les meilleurs chars allemands à des distances supérieures à un kilomètre.

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Malgré une protection blindée accrue due à sa tourelle, le T-34-85 a conservé les atouts de son prédécesseur – à savoir sa mobilité et sa maniabilité. Ils lui permettaient de résister efficacement aux « Tigres » et « Panthères » lourds et peu maniables.

En tant que char principal de l’Armée rouge, le T-34-85 a combattu avec succès les nazis jusqu’au printemps 1945, après quoi il a été employé en Asie pour combattre les Japonais.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le char a été en service dans près de 50 pays. Il a participé à la plupart des conflits militaires de la seconde moitié du XXe siècle, s’imposant comme un adversaire redoutable, même face à des véhicules de combat beaucoup plus modernes.

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