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Survivre à une balle de sniper, empêcher l'explosion d'une mine antipersonnel, rendre son propriétaire invisible des caméras thermiques de nuit et fusionner complètement avec la zone environnante pendant la journée : tout cela peut être fourni par le nouvel équipement individuel du « soldat du futur », Ratnik-3. Des éléments de l’ensemble et de ses sous-systèmes ont déjà été testés lors de véritables opérations de combat en Syrie. On s'attend à ce que dans un proche avenir, des équipements individuels commencent à être implantés massivement dans les troupes. Le « kit » ne comprendra pas seulement des camouflages spéciaux, des gilets pare-balles, des moyens de communication et d'affichage de la situation de combat, mais aussi une arme intelligente capable de dire au tireur où se trouve la cible et comment la frapper efficacement.
Le nouvel équipement a été présenté dans le cadre du salon Armée-2021 lors d'une exposition fermée aux visiteurs. Et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a, selon différents rapports, été ravi de ce qu'il y a vu. Le holding Kalachnikov a montré au responsable militaire une arme pouvant être intégrée à un réseau de neurones. Le réseau ne s'est pas contenté de tirer, mais « parlait » littéralement au tireur, lui suggérant à quel moment il serait préférable de réaliser un tir. Ce n'était pas l’arme elle-même qui était responsable du processus, mais les systèmes de reconnaissance optique et électronique et de désignation de cibles inclus dans le kit de protection individuelle du militaire.
Plus tôt, Kalachnikov a présenté une arme très futuriste pour le marché civil, semblant tirée du film Star Wars : le pistolet intelligent MP-155 Ultima. Et les innovations qui se trouvent dans cette arme pourraient justement être transférées dans l’équipement de combat. Lors de la présentation du produit, les représentants de Kalachnikov se sont targués du fait que le MP-155 Ultima est équipé d'un ordinateur portable à affichage numérique. Le pistolet intelligent est synchronisé avec divers appareils électroniques, équipé d'une minuterie, d'un indicateur des cartouches restantes et d'un compteur de tirs.
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Actuellement, la deuxième génération du système Ratnik avec l'indice 2 est déployée dans l'armée. Il se compose de cinq éléments intégrés qui fournissent frappe, protection, contrôle, maintien des fonctions vitales et approvisionnement en énergie. Chacun d'eux, à son tour, comprend des sous-systèmes modulaires qui peuvent changer en fonction des conditions climatiques et de la nature de la situation de combat. Par exemple, dans le centre de la Russie, les militaires utilisent le camouflage avec une couleur vert-noir prédominante. En Syrie, cette tenue a une teinte rose-vert-gris pour se fondre dans le terrain sablonneux. En raison de sa combinaison inhabituelle de couleurs, dans les troupes, ce kit est surnommé en plaisantant « porcelet ». Dans l'Arctique, les soldats portent un uniforme blanc et noir.
Comme le notent les concepteurs, en plus du camouflage, le kit offre un confort accru. L'ensemble peut être porté en continu pendant au moins 48 heures. Le tissu est imprégné d'un enduis spécial qui laisse passer l'air mais repousse l'humidité. Une version hivernale de l'équipement a également été conçue. Elle diffère de celui d'été par le fait qu'il fournit des éléments calorifuges et de maintien de la chaleur - pour cela, il vous suffit de connecter la batterie et le « chauffage » individuel se mettra en marche.
Tous les éléments de l’ensemble peuvent être combinés. Le poids total de la version standard de la combinaison et du gilet pare-balles, capable de sauver celui qui le porte d’un coup direct de fusil de sniper, est d'environ 10 kilogrammes, et il atteint environ 20 kilogrammes au maximum avec un casque, un gilet pare-balles d'assaut de sixième classe de protection et des protections pour les épaules et hanches. Un ensemble de combat pourra couvrir environ 90% de la surface du corps d'un soldat.
Pour vaincre l'ennemi, le soldat dispose de tout un arsenal de fusils d’assaut, fusils et mitrailleuses. Selon le type de troupes, un soldat peut recevoir le fusil d'assaut Nikonov AEK-971, les derniers développements de la Kalachnikov AK-12, AK-15 ou la mitrailleuse Petcheneg. Il existe aussi le nouveau fusil de sniper 6V7M de 12,7 mm et le nouveau lance-grenades automatique 6G27 Balkan de 40 mm. Un nouveau système d'artillerie portable de calibre 23 mm fera également son apparition pour détruire les véhicules légèrement blindés et les cibles ennemies fortifiées. Ils sont équipés de viseurs électroniques et de moniteurs montés sur le casque qui permettent au personnel militaire de tirer à couvert, ce qu'on appelle « derrière le coin » ou sans sortir la tête de la tranchée.
Ratnik-3, malgré le secret entourant cette innovation, a pu être partiellement observé dans le cadre de l’exposition Armée-2021 susmentionnée. Sur les stands des entreprises russes se trouvait un homme-robot : un casque qui couvre complètement la tête comme un casque de moto, des moniteurs intégrés qui créent une image virtuelle 3D sur le verre de protection, un gilet pare-balles composé de plaques composites similaires à des écailles de reptiles. En plus de cela, un exosquelette en titane permet au soldat de porter presque son propre poids derrière son dos. Des bottes intelligentes ont également été annoncées : elles seraient capables non seulement d'avertir un soldat d'une mine devant lui, mais également d’empêcher son explosion grâce à des interférences radio.
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Il est difficile de dire sous quelle forme tout cela arrivera aux troupes. Le Ratnik de deuxième génération coûte aux militaires 200 000 roubles (environ 2 300 euros pour un kit destiné à un militaire). Combien coûtera le kit de troisième génération (en raison de l'électronique moderne, des composites et des alliages de titane), aucun spécialiste ne s'engagera à le dire. Cependant, ce n'est peut-être pas le principal. Les militaires sont pragmatiques et n'achètent que ce qui est vraiment nécessaire à un moment donné. Pour cette raison, les deux premières versions du Ratnik sont entrées dans l'armée en plusieurs parties. D'abord, le camouflage et l'armure personnelle, puis les armes légères, et plus tard les moyens électroniques et optiques de gestion du combat. Ces derniers ne sont aujourd'hui présents au complet que chez les combattants des forces d'opérations spéciales, des troupes aéroportées et les commandants d'unités blindées et d'artillerie.
Extérieurement, ce sont des tablettes électroniques ordinaires. Elles affichent une carte de la zone, les coordonnées des cibles et des suggestions pour leur destruction. Il peut s'agir soit d'un calcul automatique de la direction et de la force du vent pour les chars et les artilleurs, soit de données indiquant quels hélicoptères et avions (et avec quelles armes) des forces spéciales et aéroportées se trouvent dans la zone d'opérations. Un soldat a juste besoin de mettre en évidence la cible avec un télémètre laser et de poser un doigt (même avec un gant) sur l’écran pour choisir une munition spécifique de l'avion, de sorte que ce dernier l'envoie automatiquement sur la cible.
Le récepteur de ces informations sur les avions et les hélicoptères s'appelle Gefest-24 - un ordinateur connecté à chaque soldat au sol, fonctionnant de manière totalement autonome pour le pilote, qui, après avoir reçu un signal du sol, n'a qu'à donner son feu vert pour l’usage des armes. L'électronique se charge de tout le reste. Cela explique la grande efficacité de l'utilisation, par les forces aérospatiales russes en Syrie, de munitions d'aviation anciennes et non équipées de systèmes de visée ultra-précis.
L'auteur est le rédacteur en chef du journal Revue militaire indépendante
Dans cette publication découvrez comment sont sélectionnés les membres des forces spéciales russes.
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