Street art médiéval: des graffiti du XIIe siècle découverts par des archéologues russes

Institut d’archéologie de l’Académie des sciences de Russie

C’est une trouvaille des plus rares qui s’est offerte récemment aux chercheurs de l’Institut d’archéologie de l’Académie des sciences de Russie dans le cadre de l’étude de la cathédrale de la Transfiguration du Sauveur, à Pereslavl-Zalesski (133 kilomètres au nord-est de Moscou), l’une des plus anciennes églises du pays. Ils y ont en effet découvert des graffiti médiévaux, réalisés il y a près de neuf siècles, rapporte l’établissement sur son site.

Le plus intéressant d’entre eux se présente en deux parties : une inscription incomplète se lisant comme suit « … mais ce n’est pas pareil pour tous. Ignat a écrit. », ainsi qu’un dessin représentant un homme en train de courir et levant au-dessus de sa tête une créature à tête d’oiseau, corps de serpent et queue de poisson.

« Nous avons devant nous un exemple des plus rares d’image de créatures fantastiques qui vivaient, selon les légendes, dans de lointains pays. On trouve des images similaires dans les miniatures d'Europe occidentale de l'époque médiévale, mais en Russie, elles n'étaient pas largement connues. Le dessin peut aussi être une allégorie de la lutte entre le bien et le mal », précise l’institut.

Parmi les autres graffitis mis au jour sur ces blocs de pierre blanche, l’on peut citer l’inscription « Lazor a écrit », des croix probablement mortuaires, ou encore les formes abrégées du nom de jours de la semaine.

À noter que la cathédrale de la Transfiguration du Sauveur, à Pereslavl-Zalesski, bâtie en 1152, s’avère particulièrement précieuse puisqu’elle fait partie des rares bâtiments architecturaux de l’ancienne Russie à avoir survécu au joug tataro-mongol et à avoir subsisté jusqu’à nos jours. Depuis le milieu du XIXe siècle, elle a fait l’objet de plusieurs études partielles, qui avaient d’ores et déjà permis la découverte de graffitis médiévaux, dont l’un annonçait le meurtre du prince André Ier Bogolioubski (1111-1174) et révélait l’identité de ses assassins.

Dans cet autre article, nous vous présentons divers objets archéologiques de Russie aux origines inexplicables.

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