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Le premier ministre Mikhaïl Michoustine a ordonné au ministère des Télécommunication et des Communications du pays de créer un système qui puisse surveiller les personnes ayant été en contact avec les porteurs du SARS-CoV-219 et prévenir à l’aide de textos de la nécessité de se confiner. Le nouveau système doit être mis en place dans les plus brefs délais, avant le 27 mars 2020.
Il est prévu que les déplacements seront surveillés de la manière suivante :
En outre, toutes les informations sur une contamination potentielle seront livrées aux cellules de crises régionales engagées dans la lutte contre le coronavirus.
Du point de vue technique, il est possible de créer un tel système, a appris le journal Kommersant auprès du service de presse de l’opérateur de réseau mobile Megafon. Par exemple, le ministère russe des Situations d’urgence a recours à une solution similaire pour alerter les citoyens en cas de besoin.
« Toutefois, le mécanisme de la réalisation du projet proposé par le ministère des Communications n’est pas clair à 100% et pourrait demander des changements dans le domaine normatif », considère-t-on à Megafon.
Ayant requis l’anonymat, un employé de l’un des réseaux mobiles de Russie a confié que dans les agglomérations dansements peuplées, il sera possible de retracer les déplacements de l’abonné, mais avec une marge d’erreur de 50 mètres environ. Dans les villages, elle sera plus élevée.
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Le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, a déclaré aux journalistes que le système en question ne violait pas les droits des citoyens.
L’avocat de l’organisation de défense des droits de l’homme Agora estime lui aussi que suivre les déplacements des personnes est légal, mais à condition que la personne atteinte de la Covid-19 donne son feu vert.
Le traçage sera en outre illicite si la géolocalisation est liée aux noms, téléphones et adresses des personnes ayant été au contact des personnes infectées et si des brigades d’ambulanciers sont dépêchées chez eux sans leur accord. Là, il s’agira d’une ingérence dans la vie privée.
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La chaîne Telegram Mash a publié le 24 mars une carte de propagation du coronavirus à Moscou. Elle permet de voir les adresses de toutes les personnes infectées.
« Pourquoi personne ne pense que nous avons des proches et le droit à la vie privée ? Personne ne m’a demandé l’autorisation de publier mon adresse sur les réseaux sociaux. Je ne veux pas du tout qu’on dérange ma mère. [...] Je vais m’adresser aux organisations de droit de l’homme », a déclaré Maria Moukhina dont l’adresse a fuité elle aussi.
Dans ce contexte, l’organisation Agora a lancé le 19 mars une cellule d’assistance judiciaire pour les problèmes liés au coronavirus.
« Au 23 mars, plus de 100 personnes ont fait appel à la cellule d’assistance judiciaire », a écrit Pavel Tchikov, chef de l’organisation, sur sa page Facebook. Il explique que les problèmes les plus vifs restent l’hospitalisation forcée et l’absence d’attestation du résultat positif au coronavirus.
En outre, les spécialistes sont consultés au sujet du retour en Russie et du remboursement des frais versés pour un séjour touristique annulé.
« Congé maladie, télétravail et chômage technique – de telles questions sont également posées. Les avocats d’Agora ont consulté toute personne les ayant sollicités. La cellule poursuit son travail », a écrit le responsable de l’organisation.
Dans cet autre article, des Russes atteints du coronavirus racontent leur confinement.
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