Que sait-on du nouveau drone sous-marin nucléaire Poséidon?

Sputnik
Poutine a évoqué pour la première fois cet engin en mars dernier lors de son discours devant les parlementaires russes et, près d’un an plus tard, a profité de la même occasion pour annoncer sa prochaine mise à l’eau. Mais que sait-on réellement de cette nouvelle arme qui équipera à l’avenir le pays?

Au printemps 2019, la Russie lancera un sous-marin avec le tout premier appareil nucléaire sans pilote Poséidon doté d’une autonomie illimitée. C'est ce qu'a déclaré le président russe Vladimir Poutine le 20 février dans son message annuel à l'Assemblée fédérale (deux chambres du parlement, ndlr).

« Les tests du véhicule sous-marin sans pilote Poséidon à portée illimitée se déroulent avec succès. À cet égard, je voudrais faire une remarque importante. Cela n’a pas été mentionné plus tôt, mais aujourd’hui, nous pouvons le dire : dès le printemps de cette année, le premier sous-marin nucléaire, porteur de ce complexe non habité, sera mis à l’eau », a déclaré le chef de l’État.

Comme l'a expliqué à Russie Beyond une source au ministère de la Défense de la Fédération de Russie, l'arme dont parle le président « est une réalité absolue et elle existe déjà ».

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« Ces développements sont des centaines de fois moins chers que tous les systèmes déployés contre la Russie. À l'heure actuelle, les essais en mer du véhicule sous-marin sans pilote Poséidon sont déjà terminés et ont été couronnés de succès. Et le personnel du futur sous-marin embarquant les engins a été formé », a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Selon les militaires, l'objectif principal de la mise au point d'une nouvelle arme est d'assurer la sécurité de la Russie sans augmenter les dépenses du budget de la Défense ni entraîner une nouvelle course aux armements.

Détails du projet «secret»

Tous les travaux sur le Poséidon sont classés top secret. Les caractéristiques tactiques et techniques exactes et la puissance de l'ogive ne sont pas divulguées par les militaires, mais ces derniers ont tout de même partagé une partie des informations avec Russia Beyond.

Premièrement, Poséidon fait partie intégrante de la tendance actuelle à créer des armes russes du futur. « La Russie est attachée à la transition vers une automatisation complète des systèmes d'armements et à la création d'armes sans équipage pour les forces terrestres, la marine et l'aviation ».

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Deuxièmement, dans le cadre de ces travaux, l'armée a créé un véhicule sous-marin capable de transporter une substance ou un équipement explosif afin de mener des activités de renseignement maritime sur une longue distance. « Une unité énergétique nucléaire est installée à l'intérieur de Poséidon, ce qui permet au drone marin de se déplacer sur une distance illimitée et de livrer l'ogive vers la cible », a déclaré à Russia Beyond une source du complexe militaro-industriel.

Et grâce aux données du renseignement naval sur les mouvements sous-marins de pays tiers et aux cartes électroniques avec le relief des fonds marins, l'appareil sera en mesure de franchir les défenses et de détruire la cible.

Puissance de frappe de Poséidon

« Poséidon est un développement du projet de torpille nucléaire soviétique T-15. Le but était de frapper les ports et les bases côtières de l'ennemi, où, en raison d'un tsunami puissant et d'une onde de choc, elle balaierait tout sur son passage », a déclaré Vadim Koziouline, professeur à l'Académie des sciences militaires.

Selon lui, à l'époque soviétique, il n'y avait pas de sous-marin transporteur approprié pour une telle torpille, car rien que sa longueur était d'environ 23 mètres et son poids pouvait atteindre 40 tonnes.

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« Le point principal était la batterie de la torpille, qui développait une vitesse pouvant atteindre 29 nœuds (environ 48 kilomètres par heure). La portée de ces armes soviétiques était d'environ 30 kilomètres », a-t-il ajouté.

Les dirigeants soviétiques espéraient que des sous-marins nucléaires livreraient la torpille vers la cible, mais l’idée n’a jamais été réalisée et seul le concept d’arme du futur est resté.

« Les technologies modernes permettent de mettre en œuvre le projet et de réduire son coût. Désormais, Poséidon sera l'un des moyens de dissuasion et une partie de la triade nucléaire de la Russie », a conclu l'expert.

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