Le monorail de Moscou: un dernier tour avant le terminus

Russia Beyond vous fait aujourd’hui monter à bord d’un mode de transport inhabituel et pour le moins méconnu de la capitale russe: le monorail. Sur le point de s’effacer au profit d’une ligne de tramway, il s’agit pourtant là d’un moyen aussi original qu’agréable de contempler la ville en prenant un peu de hauteur.

C’est le 20 novembre 2004, après plusieurs années de réflexions et de tests, que le monorail moscovite a accueilli ses premiers passagers. Il fonctionnait alors selon un régime touristique, de 10h à 16h, avec seulement deux rames, et un temps d’attente en station de 30 minutes.

La ligne s’étend sur 4,7 kilomètres seulement et compte 6 stations : Timiriazevskaïa, Oulitsa Milachenkova, Teletsentr, Oulitsa Akademika Koroleva, Vystavotchni tsentr et Oulitsa Sergeïa Eisensteina.

La ligne longe plusieurs monuments et lieux célèbres : l’imposante statue de L'Ouvrier et la Kolkhozienne, le parc de VDNKh, le monument des Conquérants de l'Espace, le lac et la gigantesque tour d’Ostankino, ou encore le centre de télévision.

Le 10 janvier 2008, il est entré en régime de transport, proposant ainsi des trajets de 7h à 23h, avec un temps d’attente réduit à environ 6-7 minutes. La fréquentation de la ligne a alors naturellement et significativement augmenté pour passer de 1,2 million de passagers en 2007 à 3,5 millions en 2008, puis 4 millions en 2009.

À cette époque, il était d’ailleurs le seul mode de transport en commun de la capitale à voir son nombre d’utilisateurs croître. De nombreux projets ont alors commencé à être évoqués, dont une éventuelle ligne circulaire autour de la ville.

Le monorail offre par ailleurs un avantage non négligeable : son coût attractif. En effet, pour la construction de cette ligne la ville a dépensé la modique somme de 6,34 milliards de roubles (soit environ 183 millions d’euros à l’époque), ce qui équivaut au prix d’une seule station de métro en profondeur.

La ligne a par la suite connu un succès grandissant. En 2013, elle a par exemple été empruntée par 5,5 millions de personnes, soit 21,9% de plus qu’en 2012 (4,5 millions).

Cela a d’ailleurs été accentué par le fait qu’à partir du 1er janvier 2013, les tickets de métro sont devenus valables également pour le monorail, facilitant ainsi l’utilisation de la ligne.

Anecdote intéressante : depuis décembre 2015, le monorail est indiqué sur les cartes comme étant la 13ème ligne du métro moscovite.

Chaque rame compte 6 voitures, pour 44 places assises et environ 250 passagers au total.

Malheureusement, le 23 janvier 2017, la ligne est retournée au régime touristique, avec un intervalle de passage de 30 minutes, entre 8h et 20h.

Cela s’explique par la baisse de la fréquentation engendrée par l’entrée en service en 2016 de la Ceinture de Moscou (ligne de métro circulaire) et de la nouvelle portion de la ligne Lioublinsko-Dmitrovskaïa (vert clair), à proximité. Le monorail aurait par conséquent enregistré une chute de 15% de son nombre de passagers.

En mai 2017, a finalement été annoncée sa reconstruction. La majeure partie de la ligne sera donc abaissée au niveau du sol et remplacée par un tramway. Ne seront conservés que les enjambements au-dessus de la voie ferrée et des axes routiers. Les travaux doivent débuter au cours de l’année 2018.

La vitesse maximale du monorail est de 60km/h, une allure idéale pour profiter des paysages environnants, à une hauteur de 4 à 6 mètres.

Maintenant que le monorail a retrouvé son régime touristique, les gens affluant ici semblent tous plus émerveillés les uns que les autres, et l’on comprend ainsi qu’il fait aujourd’hui plus office d’attraction que de réel moyen de transport.

Certaines perspectives offertes par les stations semblent tout droit sorties de films futuristes. Pourtant, le monorail de Moscou vit aujourd’hui ses derniers jours, au grand regret des habitués qui apprécient encore aujourd’hui cet itinéraire aussi aérien que paisible.

Le métropolitain est un autre excellent moyen de découvrir la capitale russe, au gré de ses stations que l’on pourrait qualifier de palais souterrains. Admirez donc les merveilles de la ligne verte dans cette autre publication signée Russia Beyond.

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