Révolutionner le tourisme
En 2014, la start-up russe Piligrim XXI a inauguré le premier parc de réalité virtuelle au monde : un château de l’ordre Teutonique à Ludza, en Lettonie. Ce projet a permis d’accroître de 30% les flux touristiques de la région, de quoi laisser songeur quant aux perspectives ainsi ouvertes pour l’industrie touristique mondiale.
Un an plus tard, la société a également présentéson modèle virtuel du fort de la Bastille, à Paris. Pour admirer cette innovation semblant tout droit venue du futur, les utilisateurs doivent simplement se munir d’un smartphone ou d’une tablette, télécharger l’application, puis brandir leur appareil face à la place de la Bastille. Comme par enchantement, l’édifice apparaît alors sur leurs écrans, et il est même possible de le visiter !
Depuis sa création, la compagnie a ainsi conçu huit parcs de ce type en France, Russie, Lettonie, Estonie, Bulgarie, ainsi qu’en Italie, où les développeurs russes ont aidé la mythique cité de Pompéi à renaître de ses cendres, virtuellement bien entendu.
Un monde parallèle
Travailler sur des projets de réalité augmentée dans six pays éloignés a demandé un temps et des efforts considérables. La start-up, basée à Saint-Pétersbourg et n’ayant pas de budget conséquent, a développé un algorithme unique pour la mise en place et la gestion de ses objets virtuels.
« Nous avons dû créer notre propre système de vision numérique, car les technologies existantes ne nous permettaient pas de mettre correctement en place les objets dans un environnement extérieur dynamique et changeant, a explique Ilya Korgouzalov, directeur de Piligrim XXI. Nous dépensions auparavant 40% de notre budget dans les trajets pour la cartographie, les tests et les ajustements ».
À présent Piligrim XXI travaille sur un nouveau projet, baptisé Arcona. Il combinera simultanément monde virtuel et monde réel, offrant un lien entre une strate de réalité augmentée et les sites se trouvant véritablement à la surface de la Terre. « La strate ou +terre digitale+, telle que nous l’appelons, permettra aux gens de créer leurs propres objets virtuels : aucune connaissance ou instrument spécifique ne sera nécessaire », a précisé Korgouzalov.
Les premières zones digitales devraient faire leur apparition d’ici fin 2018 à New York, Londres, Paris, Tokyo, Pékin, Rome, Mexico, Saint-Pétersbourg, Istanbul et Barcelone. Il est par ailleurs prévu qu’une strate de réalité augmentée couvre toute la surface de la planète à l’horizon 2019.
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Une économie en devenir
Autre aspect du projet, la compagnie compte créer une communauté de propriétaires et de développeurs de réalité augmentée, et mettra gratuitement à leur disposition ses technologies à la pointe de l’innovation. Arcona permettra ainsi aux utilisateurs d’installer leurs objets virtuels partout dans le monde.
Les investisseurs ont en outre la possibilité d’acquérir des parcelles de cette « terre digitale », pour seulement 1 dollar (0,85 euro) le mètre carré. Le projet fonctionnera à la manière d’un réseau en peer-to-peer et d’un marché, où les créateurs et consommateurs de réalité augmentée échangeront des ressources et paieront des services dans une monnaie interne à la plateforme.
Les utilisateurs pourront en effet vendre du contenu, des logiciels et des parcelles par le biais de la plateforme en ligne d’Arcona. Le projet se base sur la technologie de la blockchain afin d’accroître la transparence et d’identifier les possessions de chacun (terres, contenu, etc), ainsi que les personnes contrôlant les transferts de droits.
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« Nos premières cibles sont les zones les plus touristiques, telles que la Cité interdite à Pékin, Soho à New-York, le quartier d’Asakusa à Tokyo, le quartier gothique à Barcelone, et le centre de Rome, a précisé Korgouzalov. Nous cherchons à présent à lever des fonds auprès des investisseurs en crypto-monnaie, et avons d’ores et déjà dépassé notre but minimum de 500 000 dollars (424 935 euros) avant le début des préventes ».