72 incubateurs relevant des universités russes ont été passés au crible.
Photo de presse« L’un de nos étudiants a conçu une matière qui permet de fabriquer des jouets deux fois moins chers qu’en Chine, raconte Oleg Revine, directeur de l’accélérateur d’entreprises Capitaines de Russie auprès de l’Université Plekhanov à Moscou. Il est en troisième année et il a sa propre entreprise ».
Capitaines de Russie est l’un des accélérateurs russes dont l’efficacité a été évaluée par l’agence internationale UBI Global. « Nous avons comparé la Russie à Taiwan, au Canada et au Brésil. Ce sont des marchés différents, mais ils présentent de nombreuses similitudes, explique le fondateur et PDG d’UBI Ali Amin. Par exemple, en Russie comme au Brésil, près de 60% des accélérateurs ont vu le jour au cours des cinq dernières années ».
Plusieurs accélérateurs profitent déjà de leur proximité avec l’Europe pour lancer les startups russes sur ce marché. Ainsi, Pulsar Venture Capital, un accélérateur du Tatarstan, a ouvert un bureau en Irlande. « Les compagnies régionales russes sont convaincues qu’elles doivent d’abord se lancer à Moscou, puis s’attaquer à l’Europe, explique Pavel Korolev, directeur général de PVC. Notre propre expérience montre que ce n’est pas vrai, on peut se lancer directement sur le marché international ».
Les incubateurs et les accélérateurs russes sont beaucoup plus jeunes que leurs concurrents mondiaux : leur âge moyen est de 7 ans, alors qu’en Europe, il est de 11 ans environ. Ainsi, indique le rapport UBI, ils ont développé des business-modèles qui diffèrent considérablement des modèles européens et internationaux.
« En Europe, les accélérateurs organisent également des événements pour les startups, mais ils visent plutôt la signature de contrats. En Russie, c’est principalement du networking et de la formation pour les fondateurs de startups, explique Amin. Parmi les avantages des programmes russes, on peut distinguer le fait qu’ils proposent de jouer un rôle de mentor pour les startups ».
Le développement des technologies en Russie est freiné par la bureaucratie et l’absence de capitaux destinés aux startups durant la phase initiale de leur développement, estime Amin. Dans les neuf premiers mois de l’année 2016, l’activité d’investissement des fonds de capital-risque a baissé dans le pays. Telle est la conclusion tirée de l’analyse de 250 fonds, présentée par l’Association russe d’investissement de capital-risque au forum Ecosystème des innovations, qui s’est tenu à Sotchi les 5 et 6 décembre.
« Avant, le marché était porté par les compagnies nées dans les années 1990 et 2000. Les fonds des phases moyennes et récentes « écrémaient » ces entreprises, explique Evgueni Kouznestov, directeur de Russian Venture Company (RVC). Mais en 2013–2014, un déficit des volumes d’investissement s’est créé ».
Kouznetsov estime que les fonds commencent actuellement à s’intéresser aux compagnies technologiques qui sont encore aux premiers stades de leur développement. Il est convaincu que d’ici 2 à 4 dans, le marché de l’investissement en Russie entamera une croissance importante portée par les nouvelles startups.
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