Google Glass facilite l’étude des maladies du cerveau

Reuters
Un nouveau modèle de tests dans le monde virtuel facilitera un dépistage précoce de la maladie d’Alzheimer, celle de Parkinson, ainsi que d’autres maladies du cerveau. La méthode des scientifiques sibériens nécessite d’utiliser le projet développé en Californie par Google Glass.

Des chercheurs sibériens ont mis au point un nouveau modèle de tests dans le monde virtuel qui permettra d’établir une éventuelle prédisposition aux maladies du cerveau chez un individu. Cette méthode pourrait même être appliquée aux enfants de plus de cinq ans.

Le test a été mis au point par l’Université polytechnique de Tomsk (Sibérie occidentale) et par l’Université médicale de Sibérie. Lors de la première étape, les scientifiques ont étudié grâce à Google Glass comment les personnes en bonne santé et les malades réagissaient à la réalité augmentée. 

L’expérience

Tout au long de l’expérience, les mouvements des personnes munies de ces lunettes et testées dans la réalité augmentée ont été analysés par les médecins « qui ont évalué l'activité électrique des muscles (EMG) et du cerveau (EEG) ainsi que le système vestibulaire. La réaction de ce dernier est très différente chez les malades et les personnes en bonne santé », a indiqué Ivan Tolmatchov, l’un des concepteurs du nouveau modèle.

Les scientifiques ont maintenant pour objectif de collecter un grand nombre de données médicales sur les différences caractéristiques constatées entre les deux types de personnes testées, 30 en bonne santé, 20 atteintes de la maladie de Parkinson et 20 autres, de la sclérose en plaque.

Ils comptent ainsi pouvoir mettre au point un modèle industriel, ce qui nécessite l’élaboration d’un logiciel. Ivan Tolmatchov estime le montant de l’opération à 26 000 euros et ce sans compter les dépenses nécessaires à l’homologation et aux essais cliniques de la méthode. « Au final, la commercialisation du modèle exigera quelque 60 000 euros », a-t-il confié à RBTH.

Il est très important dans cette expérience que la personne concernée comprenne ce qui se passe autour d’elle et applique les instructions du médecin. Les scientifiques se proposent également de travailler avec des enfants de cinq ans et plus pour examiner leur prédisposition aux maladies du cerveau dès le plus jeune âge. « Toutefois, ce sera une étape ultérieure », a-t-il souligné.

La version allemande

En octobre 2015, des chercheurs d’une clinique de Bonn avaient déjà réalisé des études pour dépister les maladies du cerveau grâce à la réalité augmentée, en analysant non pas les mouvements de la personne testée, mais l’activité de son cerveau.

Les volontaires passaient un test au moyen d’une TV miroir, associée à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). Leur corps ne bougeait pas en réalité et les mouvements virtuels étaient commandés par un bouton spécial.

Il s’est avéré que chez les personnes malades, l’activité des cellules du cerveau responsables de la coordination des mouvements était affaiblie ou inexistante.

Toutefois, les scientifiques allemands disent ne pas être prêts à utiliser leur modèle sur une grande échelle, estimant nécessaire avant tout de réduire la durée de l’examen. En effet, ce dernier nécessite actuellement 75 minutes, soit plus que les volontaires ne peuvent en supporter.

Passer du virtuel au réel

Selon Evgueni Blagovechtchenski, de l’Institut de biomédecine translationnelle de l’Université de Saint-Pétersbourg, le modèle de test dans un monde virtuel ne peut pas être mis en œuvre aujourd’hui dans les cliniques. Les chercheurs sibériens doivent commencer par étudier un plus grand nombre de personnes. Et de personnes en bonne santé, a-t-il souligné, car un simple rhume risque de déformer les résultats.

En outre, il se peut qu’un diagnostic précoce des maladies du cerveau n’intéresse pas beaucoup de monde en Russie : dans la majorité des cas, les personnes en bonne santé n’ont pas l’habitude de passer des examens, a-t-il noté.

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