Pierre le Grand chez Louis XIV à Versailles, 1717.
Vostock-PhotoComme le rappelle l’ambassadeur de Russie en France Alexandre Orlov, l’année 2017 marquera le 300e anniversaire de la visite du premier empereur russe à Paris. « C’est bien cette visite qui a conduit à la mise en place de relations diplomatiques permanentes entre nos deux pays », a souligné le diplomate russe.
Au cours de sa visite à Paris en avril-juin 1717, Pierre le Grand renonça aux appartements royaux du Louvre y préférant l’hôtel particulier de Lesdiguières, plus modeste, rappelle l’ambassadeur. Il y reçut la visite du monarque français Louis XV, alors âgé de sept ans, que le souverain russe prit dans ses bras en signe d’amitié avec la France lors de cette rencontre historique.Au cours de cette visite à Paris, la bibliothèque de voyage du tsar fut confiée à son filleul africain Abraham Hanibal, que Pierre laissa ensuite en France pour qu’il y étudie les sciences exactes. A son retour en Russie, Habinal poursuivit sa carrière militaire et, sous le règne de la fille de Pierre Elisabeth, devint général en chef de l’armée russe. Alexandre Pouchkine immortalisera l’image de son grand-père dans son roman historique Le Nègre de Pierre le Grand.
Pour la grande historienne française Francine-Dominique Liechtenhan, professeure à la Sorbonne et à l’Institut catholique de Paris, la coopération des chercheurs russes et français sur l’époque de Pierre est fructueuse. « J’ai souvent participé à des congrès Pierre Ier à Saint-Pétersbourg », souligne-t-elle. « Ces rencontres avec mes collègues russes m’ont aidé dans la rédaction de la biographie scientifique du tsar ».
Liechtenhan rappelle la diversité des thèmes qui passionnaient le souverain russe : architecture, art militaire, construction navale, physique, anatomie, histoire. Impulsif et ouvert, il rejetait le cérémonial et préférait visiter les manufactures. Rien n’échappait à son regard : ni le cabinet anatomique avec ses collections, ni la fabrication de tapisseries, ni l’observatoire, ni la Sorbonne, ni l’imprimerie royale, ni le jardin botanique, ni le Louvre.
Le président de l’Académie des sciences de France Jean-Paul Bignon était persuadé que les sciences, plus que la diplomatie, créeraient le premier lien véritable entre les deux pays. Il proposa que le souverain russe entre à l’Académie. Le 22 décembre 1717, Pierre fut élu à l’Académie sous les applaudissements.
Alexandre Tchoubarian, président du comité national des historiens russes, a déclaré au congrès que le livre de la professeure Liechtenhan Pierre le Grand. Le premier empereur de toutes les Russies, publié par la maison d’édition Tallandier, est en passe d’être traduit en russe. Le chercheur a précisé qu’en avril prochain, les milieux scientifiques des deux pays organiseraient un congrès Pierre Ier à Paris.
Les responsables des sections thématiques – le président du Conseil héraldique Gueorgui Vilinbakhov, la directrice générale du musée-réserve de Peterhof Elena Kalnitskaïa, le directeur de la Maison de la Russie à l’étranger Vladimir Moskvine et le directeur de la fondation de l’académicien Likhatchev Alexandre Kobak ont également pris la parole lors de la conférence.
Natalia Marzoïeva, présidente des Saisons gastronomiques franco-russes estime que les « traditions culinaires jouent un rôle important dans l’industrie de l’hospitalité ». Au programme des saisons, le Festival Olivier, organisé en l’honneur du chef cuisinier de la cour du tsar et propriétaire du restaurant moscovite Ermitage Lucien Olivier, père de la célèbre salade russe éponyme.
« Notre histoire commune, la proximité des littératures de Russie et de France, rendront les futurs voyages réellement passionnants », estime le célèbre éditeur et journaliste français Pierre Christian Brochet. « Une réelle attraction mutuelle unit nos deux peuples ».
A l’issue du premier jour de la conférence, sa présidente Alla Manilova a informé qu’un office du tourisme de Russie ouvrirait ses portes à Paris avant la fin de l’année. Selon les estimations préliminaires, le nombre de touristes français en Russie a crû de près de 20% au premier semestre 2016. « Le tourisme est une rue à double sens », a souligné la vice-ministre russe de la Culture. « Je pense que les touristes russes seront également plus nombreux en France ».
Source : TASS
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