Les visiteurs de l'exposition « Kollektsia ! » au Centre Pompidou.
Ivan Batirev / TASSÀ partir du 14 septembre 2016, le Centre Pompidou expose l’extraordinaire donation de plus de deux cent cinquante œuvres soviétiques et russes contemporaines réunies grâce à une quarantaine de donateurs et avec le soutien exceptionnel de la Fondation Vladimir Potanine.
L’ensemble d’œuvres d’artistes majeurs offre un panorama de quelques quarante années d’art contemporain en URSS puis en Russie, à travers les principaux mouvements qui les ont sillonnées. La présentation donne à voir la richesse d’un art né en marge du cadre officiel.
Sur un millier d’œuvres proposés par les contributeurs, seules 250 œuvres et une centaine de documents (qui feront partie de la Bibliothèque Kandinsky) ont été acquis et feront partie désormais des collections nationales.
« Nous avons pensé non en termes d’exposition, mais avant tout en termes de collection : comment compléter la collection de l’art moderne du Centre Pompidou pour constituer un ensemble qui puisse rendre compte pour l’éternité, puisque les collections sont inaliénables, de l’histoire de l’art soviétique et russe », explique Nicolas Liucci-Goutnikov, conservateur du musée national d’art moderne et Commissaire français de l’exposition « Kollektsia ! ».
« Par exemple, pour présenter les artistes non-conformistes, nous n’avons pas proposé unе œuvre de chacun d’eux, mais nous avons essayé de constituer un ensemble, pour que le public puisse vraiment avoir une immersion complète et une compréhension complète de l’œuvre. Notre rôle en tant que musée est de replacer les œuvres dans le contexte historique pour leur donner toute leur valeur et toute leur signification », insiste l’expert.
Selon Bernard Blistène, directeur du Musée national d'art moderne du Centre Pompidou, l’acquisition de l’ensemble de ces œuvres permet d’inscrire l’art russe du XXe siècle dans le débat des idées de la scène de l’art contemporain.
« Dès l’instant où nous avons commencé ce projet, j’ai ressenti une fierté du côté des russes – aussi bien des donateurs, des collectionneurs, des artistes, de leurs familles. Je pense que la fierté est liée à la souffrance, à la résistance, à la capacité à un moment donné à vouloir sortir de l’enfer totalitaire. Ce sont des artistes qui ne pouvaient pas s’exprimer librement. C’est dans cette volonté que s’est construit la revendication intellectuelle, politique et sociale en URSS. C’est une histoire de l’émancipation intellectuelle et morale. Je crois que c’est très important », témoigne Bernard Blistène.
Depuis le 31 août, toutes les équipes du Centre Pompidou ont imaginé des méthodes ingénieuses de travail les plus discrètes possible pour permettre l’installation de 1200 mètres carré d’exposition tout en gardant le musée ouvert au public.
« Pour les équipes du Centre, ce travail a été quelque chose d’extrêmement enthousiasmant, mais en même temps un vrai défi, puisque tout le volet administratif et logistique a été extrêmement raccourci et il a fallu que chacun des départements déploie des efforts pour que le projet aboutisse. Et nous sommes très contents de pouvoir ouvrir enfin ! », se réjouit Nicolas Liucci-Goutnikov.
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