Des rennes au service de l’armée russe

Russian Ministry of Defense
Dans certaines régions du Grand Nord, l’armée russe a renoncé à ses habituels chars et transports de troupes au profit des moyens de transport traditionnels des peuples locaux : des traîneaux tirés par des rennes et des chiens.
Mi-janvier 2017, un élevage de rennes du village de Lovozero, dans la région russe de Mourmansk (nord) située pour la plus grande partie au-delà du cercle polaire arctique, a accueilli des exercices de la 80ème brigade autonome d’infanterie motorisée arctique. Les militaires se sont entraînés à conduire les moyens de transport traditionnels des peuples du Grand Nord, dont les traîneaux à chiens et à rennes.

Dans cette région où la température peut descendre jusqu’à –50° et les bourrasques de neige recouvrir l’horizon, les militaires ont décidé d’adopter les moyens de transports des Saames, Nénètes, Komi et autres habitants du Grand Nord : des traîneaux tirés par des rennes et des huskies.

Crédit : Ministère de la Défense de la Fédération de RussieCrédit : Ministère de la Défense de la Fédération de Russie

En 2015, la Russie a mis en place dans le cadre de la Flotte du Nord (commandement stratégique unifié « Nord ») sa première brigade arctique, équipée pour mener des opérations militaires dans la région polaire.

Crédit : Lev Fedoseyev / TASSCrédit : Lev Fedoseyev / TASS

Elle est basée sur la 80ème brigade autonome d’infanterie motorisée, déployée à Alakurtti (région de Mourmansk, plus de 1850 km au nord de Moscou). Une seconde brigade devrait être créée dans le district de Yamalo-Nénétsie.

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Pour se déplacer, les fantassins motorisés et leurs éclaireurs utilisent les moyens de transport des peuples indigènes du Grand Nord : des traîneaux et des attelages de rennes et de chiens.

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Ceux-ci étaient déjà utilisés à l’époque de la Seconde Guerre mondiale pour évacuer les blessés, transporter du ravitaillement, infiltrer des troupes sur les arrières de l’ennemi et même pour remorquer des avions endommagés au combat.

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Le pays a alors mobilisé pour les besoins du front plus de 10 000 rennes et formé plusieurs brigades et bataillons de skieurs à rennes. Ces unités étaient composées de bons sportifs et d’éleveurs de rennes, habitants autochtones du Grand Nord : Samis, Nenets et Komis. En 1942, un raid particulièrement réussi a ainsi été mené sur l’aéroport de Petsamo, utilisé par les Allemands, dans le secteur du village d’Alakurtti, dans la région de Mourmansk.

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En combat, les attelages de chiens permettent d’escalader les collines facilement, de transporter les blessés et différents chargements.

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L’instinct de chasseur de ces animaux est un énorme avantage. Hors de la caserne, un husky se nourrit de souris, de petits oiseaux, de lièvres et d’autres animaux.

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Les chiens militaires sont sélectionnés dès le plus jeune âge. À partir de trois ans, on commence à familiariser les chiots les plus actifs avec le « travail » des chiens adultes. Les jeunes sont habitués à courir près de l’attelage, portant sur le dos un contrepoids spécialement conçu afin de ne pas laisser se courber leur colonne vertébrale.

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La meute de chiens a sa propre hiérarchie : deux chefs ouvrent la marche, le « chef » et le « contremaître », qui donne le rythme à tout l’attelage.

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Si l’un des coureurs est en difficulté, les bêtes peuvent l’aider à tenir jusqu’au premier village. Si l’un d’entre eux s’arrête brusquement, ses camarades ont appris à l’entourer pour le protéger et le réchauffer.

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