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Décoration du sapin de Noël dans la maison du marchand Zvorykine, 1910
Musée d'histoire et d'art de Mourom/Russia in photoAvant la révolution de 1917, l’Empire russe vivait selon le calendrier julien, qui avait 13 jours de retard sur le calendrier grégorien utilisé en Occident. Par conséquent, le 25 décembre russe ne coïncidait pas avec le 25 décembre occidental ; et bien que célébré sur le papier à la même date, le Noël russe avait lieu avec 13 jours de retard sur le Noël occidental.
En 1918, la Russie soviétique a adopté le calendrier grégorien ; selon le « nouveau style », toutes les dates ont été décalées de 13 jours. Logiquement, le Noël orthodoxe tombait désormais le 7 janvier. Mais étant donné que le Nouvel An était désormais célébré en Russie en même temps que le monde occidental, il est passé devant Noël.
Le gouvernement soviétique, qui avait déjà commencé à lutter contre la religion, n’en retirait que des bénéfices : la première et principale fête était le Nouvel An, qui précédait Noël.
À ce propos, Noël est célébré le 7 janvier en Russie, mais également par certaines autres églises orthodoxes, par exemple celles de Jérusalem, de Géorgie et de Serbie.
Sapin de Noël à Sokolniki, 1952. Nikolaï Joukov
La tradition consistant célébrer Noël était si profondément ancrée dans la conscience populaire que le gouvernement soviétique a dû déployer d’énormes efforts pour en venir à bout. Au début, les bolcheviks ont fermé les yeux sur les célébrations, et beaucoup ont continué à organiser des fêtes de Noël pour les enfants et à le fêter de façon clandestine.
En 1929, Staline décide d’intensifier la lutte antireligieuse, interdisant la célébration de Noël et abolissant même le jour férié. Le 7 janvier était désormais un jour de travail comme les autres. Ceux qui s’entêtaient à célébrer Noël en secret risquaient leur emploi, voire leur liberté. Et pourtant, même au goulag, les gens réussissaient à organiser des réveillons de Noël et à préparer des cadeaux et des cartes de vœux faits avec les moyens du bord.
Pour apporter de la joie aux enfants, la tradition du sapin de Noël s’est transformée en sapin du Nouvel An, avec de somptueuses célébrations et des cadeaux. Officiellement, la célébration de Noël n’a été à nouveau autorisée qu’après l’effondrement de l’URSS, mais des offices ont toujours eu lieu en secret dans les églises qui fonctionnaient encore.
Messe de Noël dans la cathédrale de l'Immaculée-Conception de Moscou
Ilia Pitalev/SputnikPour les catholiques, Noël est la principale fête religieuse ; en tout cas, elle est célébrée en grande pompe et par un grand nombre de personnes. Toutefois, dans l’orthodoxie russe, une tradition différente s’est développée : la principale fête religieuse est Pâques, qui célèbre la Résurrection du Christ.
Service de Noël dans la Cathédrale du Christ Sauveur à Moscou
Vladimir Astapkovitch/SputnikLes prêtres expliquent la primauté relative de Pâques par une citation de l’apôtre Paul : « Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu ; » (1 Cor. 15 : 13-14).
Comme chez les catholiques, dans l’orthodoxie, la fête est précédée du jeûne de la Nativité. Il commence le 28 novembre et se termine le 6 janvier (c’est pourquoi les fidèles et les personnes pieuses célèbrent le Nouvel An en mangeant et en buvant assez peu). La veille de Noël en Russie s’appelle Sotchelnik. Selon la tradition, après la messe du soir, toute la famille se réunit autour de la table.
Il est d’usage de jeûner jusqu’à l’apparition de la première étoile, après quoi le dîner commence - le premier plat est généralement une bouillie de riz (ou de millet) sucrée avec du miel appelée koutia. Ensuite, on passe aux plats principaux – du porc ou une oie cuits au four.
Selon la tradition, 12 plats devaient être placés sur la table la veille de Noël en l’honneur des 12 apôtres de Jésus, c’est pourquoi on cuisinait beaucoup - crêpes, tartes, friandises sucrées trônaient sur la table. Aujourd’hui, rares sont ceux qui suivent la règle des 12 plats, se limitant souvent à de l’oie ou du canard au four et à quelques salades, entrées et accompagnements.
Selon la tradition russe, la période allant de la veille de Noël jusqu’à la veille de l’Épiphanie (19 janvier) est appelée Sviatki. Après avoir rompu le jeûne de la Nativité, les gens sortaient pour s’amuser en plein air. Il était de coutume de passer chez les voisins pour chanter et danser, et en l’on recevait des friandises.
Cadre tiré du film Les Soirées du hameau près de Dikanka
Alexander Row, 1961/Studio GorkiDe plus, Sviatki était une période de divination. En général, les jeunes filles se rassemblaient le soir et tentaient de deviner l’avenir, cherchant à savoir qui serait leur fiancé ou si la récolte serait bonne cette année. On prédisait l’avenir grâce à des bougies, aux ombres, avec des miroirs, avec des coqs… les procédés étaient nombreux. L’Église voyait cela d’un mauvais œil, car elle considère la divination est un lien avec les mauvais esprits. On croyait que pendant la période de Noël, le diable était particulièrement actif et qu’il convenait de s’en méfier.
La période de Sviatki est décrite de manière particulièrement haute en couleurs par Nikolaï Gogol dans sa nouvelle La Nuit de Noël.
Pour en savoir plus sur Sviatki, lisez notre article.
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