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Tout le monde en Russie a probablement des chaussettes chaudes soigneusement tricotées par sa grand-mère. Certains ont aussi des pulls, des écharpes, des bonnets, des moufles. Souvent, les enfants et les adolescents modernes refusent de porter ces objets piquants et plutôt grossiers. Pourtant, à l’époque de l’Union soviétique et de la perestroïka, lorsque le déficit était important, c’était parfois le seul moyen de rester au chaud en hiver.
Aujourd’hui, le monde des travaux d’aiguille a radicalement changé : il ne s’agit plus seulement de créativité, mais d’un véritable art. En outre, de nombreux hommes s’y sont lancés.
Jetons un coup d’œil sur les travaux de talentueux maîtres russes de la discipline.
Broches et cols avec des portraits d’animaux et des fleurs, décorations pour sapin de Noël, boucles d’oreilles. Svetlana et Ksenia brodent tout cela et l’ont enseigné à plus de 5 000 femmes.
Svetlana brode au point de croix depuis son enfance. Petite fille, à l’époque soviétique, elle est partie en vacances avec ses parents dans les Carpates (Ukraine occidentale) et a observé avec fascination une grand-mère hongroise qui brodait un rouchnik (issu rituel brodé avec des symboles et des cryptogrammes) traditionnel. C’est cette même artisane qui a appris à Svetlana à broder. Depuis lors, les travaux d’aiguille l’ont sauvée dans les périodes les plus difficiles, l’aidant littéralement à survivre et à oublier les pensées tristes.
À un moment donné, la jeune fille s’est sentie à l’étroit dans le format de la broderie au point de croix – le maître est trop dépendant des motifs et des canevas prêts à l’emploi. En revanche, la broderie au passé plat permet de donner libre cours à la créativité et à l’imagination. Elle a commencé à broder des animaux, à réaliser sur commande des portraits d’animaux de compagnie et, pour une raison inconnue, très souvent de lapins.
« À un moment donné, j’en ai eu assez de reproduire les mêmes broderies et je me suis dit qu’il fallait que tout le monde apprenne à broder de la sorte », explique Svetlana. C’est ainsi qu’est née l’idée d’un atelier et de l’école de broderie Tvori (Crée).
En 2019, Svetlana a commencé à travailler avec la portraitiste Ksenia Gromova, qui brode non seulement des animaux, mais aussi des portraits de personnes célèbres.
Aujourd’hui, elles créent ensemble, organisent des cours, écrivent des livres et ont même réalisé une commande pour la maison Guerlain : pendant la pandémie, elles ont brodé des fleurs sur des masques pour eux, ainsi que des broches avec du muguet pour un parfum en édition limitée.
Les brodeuses ont récemment publié un livre intitulé École de broderie pour les Potterheads (fans de Harry Potter) (Eksmo, 2023), qui contient 28 sujets de broderie lisse tirés de l’univers du célèbre magicien.
Andreï brise les stéréotypes en prouvant que les hommes peuvent aussi tricoter. Il a plus d’un million d’abonnés sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, cet ancien programmeur écrit des livres sur le tricot et enseigne les travaux d’aiguille à d’autres personnes. C’est sa femme Tania, blogueuse et tricoteuse bien connue, qui le lui a appris.
Andreï tricote des écharpes brutales et de véritables cardigans pour hommes. La pièce la plus célèbre de Kourotchkine est son « pull du frère », dans le style de Danila Bagrov dans le film culte Le Frère. Sur la couverture de son nouveau livre sur le tricot – Le Légendaire pull du frère (Bombora, 2023) – figure une référence à la célèbre phrase de Danila, le protagoniste du film : « La force est dans le fil ».
Natela est une véritable virtuose du tricot, qui plus est héréditaire : sa grand-mère, originaire d’Orenbourg, tricotait les fameux châles en duvet. Natela s’adonne à la création et à la peinture depuis son enfance et a suivi une formation artistique. Aujourd’hui, elle tricote de très chics cardigans, caftans, bonnets, gants et autres articles chauds et douillets.
Son travail n’est pas bon marché – le prix de certains pulls atteint plusieurs dizaines de milliers de roubles (plusieurs centaines d’euros). Natela a récemment quitté son emploi pour s’adonner à son hobby à plein temps. Cette tricoteuse est convaincue que la créativité peut rendre les gens heureux et les aider à surmonter les moments les plus difficiles.
Le mari de Natela, Kirill Astakhov, s’est d’ailleurs lui aussi mis au tricot et ses amanites ont déjà conquis les réseaux sociaux.
Avant d’ouvrir sa propre école de tissage de papier torsadé, Polina travaillait dans la police. Elle s’est intéressée à cette activité lors d’un congé de maternité en 2015 : elle a trouvé une liasse de vieux journaux dans un hangar et s’est sentie désolée de les jeter.
Google pour l’aider – et voilà que Polina faisait ses premiers pas et qu’à partir de simples papiers journaux apparaissent comme par magie des paniers, des sacs, puis des coffres entiers, des commodes, des tables et toute une série de décorations et d’accessoires pour la maison.
Aujourd’hui, Polina compte plus de 150 000 abonnés et a formé plus d’un millier de disciples, dont beaucoup ont transformé ce passe-temps en business. Polina a également rendu son mari, ancien officier de police, « accro » à cet art, et il tisse maintenant lui-même des coffres et des meubles.
Elena Skripina a plus de 10 000 abonnés sur les réseaux sociaux, qui regardent avec intérêt les leçons vidéo sur le crochet. Elena est une adepte du tricot ajouré moderne. Ses napperons en relief ont conquis le monde des tricoteuses, et elle a écrit un livre d’instruction sur la façon de les crocheter avec un patron.
En outre, l’artisane a écrit un guide complet sur les finitions au crochet intitulé Le liseré parfait. Elle ne s’y contente pas de donner des conseils, elle aide même à calculer la formule mathématique exacte pour la finition d’une pièce.
Ioulia est l’auteur du livre La maison tricotée et de plusieurs autres best-sellers sur le tricot. Avec son crochet, elle a en effet déjà tricoté toute la maison et transforme n’importe quelle idée en une solution d’intérieur non ennuyeuse. Coussins, plaids, tapis – une géométrie douillette et une véritable poésie du tricot mosaïque naissent de son crochet.
Elle enseigne le tricot à d’autres personnes – elle réalise même des leçons vidéo pour tricoter avec des enfants. En tant que mère, elle comprend à quel point il est important d’impliquer les enfants dans un hobby. Ioulia a également créé un club de personnes partageant les mêmes intérêts : elles tricotent ensemble et partagent leur expérience.
Marina Gorstein est une créatrice de longue date, qui manie aussi bien l’aiguille que le crochet. Il y a six ans, elle s’est lancé le défi de tricoter des châles et de les présenter de manière à ce qu’ils ne soient plus perçus comme des « trucs de grand-mère » et qu’ils deviennent un véritable accessoire de style sur les podiums.
Marina puise les idées de ses châles tricotés ajourés dans la nature elle-même – les forêts sibériennes, la rivière Katoun de l’Altaï, la soie des herbes des champs. Plus de 3 000 femmes ont appris à tricoter des châles triangulaires, semi-circulaires et autres châles compliqués avec Marina. Elle a rassemblé ses meilleurs travaux dans le livre d’instruction L’art du tricot de châle.
En Russie, de nombreuses générations d’artisanes ont utilisé des restes de tissu pour créer des couvertures. Des milliers de petits fragments sont rassemblés en une seule composition.
Le patchwork est ainsi devenu un passe-temps très populaire et s’est transformé en un véritable art. Depuis 10 ans, Anna Klimova l’enseigne à tous, perpétuant ainsi la tradition familiale.
« Aujourd’hui, les maîtres ne cousent plus à partir de restes, il existe des tissus spéciaux pour le patchwork, explique-t-elle. Le patchwork est un véritable chef-d’œuvre qui peut être transmis en héritage comme une relique familiale ».
Sacs à main, sacs à dos, paniers, coussins, poufs, tapis – il s’avère que tout cela peut être tricoté à partir de... ficelle ! Oui, et cela peut être incroyablement élégant ! « Les produits tricotés peuvent remplir n’importe quelle pièce d’une atmosphère agréable et d’une chaleur particulière », estime Oksana. Elle aime le macramé, le crochet et les travaux d’aiguille depuis son enfance, mais elle s’est trouvé un autre passe-temps : le tricot de ficelle.
Natacha Tichtchenko est connue bien au-delà des frontières de la Russie. Elle compte plus de 100 000 abonnés sur ses réseaux sociaux (sous le pseudonyme natura_crochet), et son livre AQUATIC AMIGURUMI, qui contient un tutoriel sur le tricotage de poupées sous-marines dans le style japonais de l’amigurumi, a été publié en Europe en 2022 et est devenu un best-seller.
Natacha a commencé à crocheter pour ses deux fils, qui adoraient les peluches. Architecte de profession, elle est tout simplement amoureuse de la cuisine japonaise et coréenne, de la musique et du cinéma de ces pays, ainsi que du style japonais de l’amigurumi.
Récemment, le livre L’ÉLAN VOVA et autres personnalités hautes en couleur a été publié en russe. Natacha y enseigne comment tricoter de charmants jouets, cette fois-ci terrestres : l’élan Vova, l’oie Gouss’, le chat Tigr et d’autres.
Dans cet autre article, découvrez ces accessoires traditionnels indissociables d’un style russe authentique.
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