Il y a deux ans, durant le printemps 2016, un homme a découvert un phoque alors qu’il pêchait sur la glace du lac Lodoga, près de Saint-Pétersbourg. L’animal était minuscule et avait alors certainement dû se trainer plusieurs jours avant d’enfin croiser le chemin d’une autre âme. La partie inférieure de son corps maigrelet souffrait en effet de sévères gelures et il nécessitait donc des soins urgents.
Le pêcheur l’a alors conduit au Centre pour l’étude et la préservation des mammifères marins de Saint-Pétersbourg. À partir de là, le phoque, qui a entre-temps été baptisé Krochik (Miette), est resté dans cet établissement, s’est pris d’affection pour ses parents d’adoption humains, et a résisté à toute tentative visant à le libérer dans la nature.
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« Dès le début, le phoque s’est montré enclin à communiquer avec les humains et nous avons immédiatement réalisé que cet animal nous causerait quelques soucis. Constamment il nous demandait de le porter, essayait de nous faire des câlins, et se comportait de manière vraiment atypique pour un phoque », témoigne Viatcheslav Alekseïev, créateur de la fondation saint-pétersbourgeoise Des amis pour les phoques annelés de la Baltique, cité par le site Boumaga.
Les biologistes, Viatcheslav et sa femme, ont tenté de relâcher Krochik durant l’été 2016, mais ont échoué de manière désespérée : le phoque a nagé une quinzaine de minutes dans le lac et est promptement retourné vers ses sauveurs humains on ne peut plus surpris. Ces derniers ont par conséquent décidé de le garder au centre un an de plus.
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Les professionnels ont alors décidé de réduire leur contact avec l’animal au strict minimum. Pensant que les phoques étaient sensibles de nature, ils se sont ainsi mis à empêcher sèchement les échanges d’affection avec Krochik. Mais cet adorable phoque n’en a pas été offensé et a continué de se montrer tendre et amical, exaspérant ses compagnons humanoïdes.
Les biologistes ont une fois de plus essayé de libérer Krochik au cours de l’été 2017, mais cela s’est soldé par un échec encore plus épique. En effet, l’animal est parti à la nage, réconfortant les chercheurs. Néanmoins, très peu de temps après, les spécialistes ont eu vent de rapports faisant état d’un phoque non identifié effrayant les baigneurs et vacanciers sur les plages locales en se montrant trop familier.
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Ils l’ont donc ramené au centre et ont eu la très nette impression que l’animal se sentait comme s’il était revenu à l’endroit qu’il considérait être sa maison. Les humains ont donc cédé à la pression de cet affectueux phoque et se sont finalement faits à l’idée qu’il resterait ici, avec eux, pour toujours.
Krochik vit ainsi aujourd’hui dans un bassin extérieur, nage, mange, joue avec ses amis bipèdes, s’entraine, s’amuse, se prélasse et adore qu’on lui tapote dessus. Occasionnellement, les biologistes invitent même des gens à venir passer du temps avec ce phoque on ne peut plus mignon.
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