Il est vrai que la Russie a vu naître de grands mathématiciens, de Nikolaï Lobatchevski (dont les découvertes ont rendu possible l’exploration spatiale) à Grigori Perelman, récent lauréat de la médaille Fields. Cela ne signifie pourtant pas que tous les Russes sont en mesure de multiplier de tête des nombres à quatre chiffres. Néanmoins, il faut admettre qu’à la fin de leur scolarité les écoliers russes étudient des règles de mathématiques vraiment compliquées. Les étudiants russes finissent souvent dans les premières places des compétitions internationales de maths et de programmation. De plus, la plupart des écoles du pays ont intégré l’informatique à leur programme aux côtés des autres matières principales.
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Suite à la chute de l’URSS (et à l’arrêt du financement gouvernemental de la recherche en mathématiques), de nombreux mathématiciens se sont retrouvés sans emploi et se sont donc tournés vers l’informatique, secteur alors en plein essor. Aujourd’hui, la plupart des codeurs et programmeurs sont des gens ayant commencé à s’adonner à cette activité dès leur enfance.
Vous avez déjà vu un Russe dépenser sans compter à une soirée ? Il devait être vraiment fortuné, n’est-ce pas ? Eh bien pas nécessairement. Tout d’abord, les grosses dépenses sont un signe de bon statut en Russie, et beaucoup aiment faire croire qu’ils en ont un plus élevé que la réalité. En Russie impériale, un marchand n’était pas considéré comme riche s’il ne pouvait pas facilement perdre la moitié de sa fortune dans un jeu de cartes, ou effectuer un don équivalant à son revenu annuel à l’Église.
L’économie n’a jamais été une vertu en Russie (si ce n’est pour les Vieux croyants). À l’époque soviétique, il y avait également une autre raison à cela : le système monétaire russe a connu tellement de réformes que la majorité de la population pensait qu’il était risqué d’économiser de l’argent car cela pouvait perdre soudainement toute sa valeur.
Selon une étude de Transparency International, en 2016 environ 34% des ménages russes avaient à payer des pots-de-vin. C’est quatre fois plus qu’en UE (9%). Un sondage mené par PWC avance par ailleurs que près d’un tiers des cadres supérieurs interrogés avaient été confrontés à la corruption dans leur activité en 2016. Cette pratique serait citée comme l’une des plus sérieuses menaces pour le développement du commerce en Russie.
Ces dernières années il y a eu un nombre croissant d’affaires criminelles liées à la corruption et impliquant des personnes haut placées, notamment des dirigeants de ministères. Bien qu’ils condamnent la corruption, les citoyens ordinaires ont eux aussi toujours recours aux pots-de-vin pour subvenir à leurs besoins de base, tels que les soins médicaux, le logement, etc.
En 2017, la Russie a été classée 6ème pays pour la consommation d’alcool, avec 15,1 litres annuels pour les hommes et 7,8 litres pour les femmes. Mais la consommation d’alcool fait partie des mœurs locales depuis le XVIIe siècle (vous apprendrez en effet dans notre article que ça n’a pas toujours été le cas). Encore aujourd’hui on vous regardera donc bizarrement si vous ne buvez pas du tout. Un verre ou deux lors d’événements tels que les mariages, anniversaires, ou le Nouvel an suffiront néanmoins.
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Boire de la vodka n’est pas obligatoire, mais dans certaines conditions, un shooter de spiritueux aide fortement. Dans les rituels adolescents masculins, boire de la vodka est vu comme une sorte d’initiation et un passage à l’âge adulte. Dans les cercles commerciaux, boire est un signe que vous êtes une personne de confiance, puisque votre langue est bien pendue après une bouteille ou deux (cette tradition date de l’époque impériale, où les marchands buvaient considérablement pour conclure en douceur une bonne affaire). Aujourd’hui, boire beaucoup devient toutefois de moins en moins populaire avec l’essor des modes de vie sains. De plus, la vodka n’est plus sur son piédestal, le whisky, la téquila ou encore la bière sont de plus en plus prisés.
Selon les données du Comité national de statistiques, il y a bien plus de femmes que d’hommes au sein des tranches les plus âgées de la population. Pour les personnes entre 65 et 69 ans, elles sont 1,5 fois plus nombreuses, et pour celles de plus de 80 ans, elles le sont 3 fois plus. Historiquement il s’agit toujours de l’une des conséquences du désastre démographique causé par la Seconde Guerre mondiale. Les babouchkas (grand-mères russes) sont donc bel et bien prédominantes.
Une babouchka typique reste chez elle, attend ses petits-enfants, leur cuisine une multitude de plats, leur conte de vieilles histoires et s’inquiète toujours pour savoir s’ils ont mis leur bonnet ou non. Leur cercle social est constitué d’autres babouchkas, avec qui elles se promènent, partagent des astuces culinaires et les derniers ragots à propos de chacun des voisins. Cela ne fait cependant pas d’elles des personnes moins actives (Admirez donc les œuvres de cette retraitée !). Mais une babouchka n’aspirera jamais à paraître plus jeune qu’elle ne l’est. « J’ai vu la vie, fiston, et je connais tout à son sujet. D’ailleurs, tu as mis ton bonnet aujourd’hui ? Il fait froid ».
94% de la population russe boivent du thé régulièrement ! En moyenne, un Russe en boit trois tasses par jour, tandis qu’environ 10% en avalent plus de six quotidiennement ! Et ce n’est pas une habitude nouvelle. Déjà en 1903 Anton Tchekhov écrivait dans sa nouvelle La Fiancée la chose suivante : « Elle buvait le thé lentement, dans le style de Moscou, sept verres d’affilée, voire plus ».
La cérémonie russe du thé est simple : il n’y en a pas ! Le thé est servi à toute réunion familiale, rencontre professionnelle, conférence scientifique, etc. Aujourd’hui les Russes apprécient de plus en plus le thé vert et les tisanes, mais 86% préfèrent encore le thé noir.
En 2016, Moscou occupait la seconde place du classement des villes les plus embouteillées au monde. En moyenne, un automobiliste y passe 91 heures par an dans les bouchons (Los Angeles est 1ère avec 104 heures). En Europe, Moscou est donc leader dans cette catégorie. Samara, Saint-Pétersbourg, Krasnoïarsk, Oufa, Voronej et d’autres grandes villes en sont aussi les victimes et la situation se détériore avec l’essor du parc automobile. Les raisons sont multiples : le mauvais état des routes, l’agencement illogique des intersections et les faibles compétences des conducteurs en sont des exemples.
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Récemment, il est devenu plus difficile d’obtenir un permis de conduire en Russie. Les épreuves sont plus strictes et il est à présent presque impossible d’acheter un permis de manière illégale. Mais il y a encore de nombreux automobilistes qui sont particulièrement maladroits derrière le volant, et un seul d’entre eux est susceptible de paralyser une rue entière en l’espace d’un instant. Les autorités tentent d’améliorer la situation, mais le nombre de voitures par ménage étant en hausse dans le pays, les embouteillages ne risquent pas de disparaître de sitôt.
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