En images: comment l’armée allemande est arrivée jusqu’à Stalingrad à l’été 1942

L'infanterie allemande à la périphérie de Stalingrad, le 6 novembre 1942

L'infanterie allemande à la périphérie de Stalingrad, le 6 novembre 1942

L’offensive allemande lancée dans le sud de l’URSS à l’été 1942 a constitué une surprise totale pour le commandement soviétique. L’URSS risquait de perdre non seulement Stalingrad, mais tout le sud du pays.

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Après une défaite écrasante près de Moscou fin 1941, les Allemands ont été contraints de reconsidérer les principes de leur guerre contre l’URSS. Il ne pouvait plus être question d’une offensive simultanée sur toute la longueur du front germano-soviétique, comme au début de l’opération Barbarossa. Il fallait choisir un axe prioritaire pour frapper, et le commandement de la Wehrmacht a jeté son dévolu sur le Sud.

Selon le plan de l’opération Fall Blau (opération bleue) approuvé par Hitler le 5 avril 1942, la Wehrmacht était censée pénétrer depuis l’est de l’Ukraine dans les riches zones pétrolifères du Caucase (dont les gisements représentaient plus de 70% de l’extraction de l’URSS). Leur prise aurait littéralement cloué sur place l’Armée rouge, et répondait pleinement aux besoins de l’industrie allemande, déjà en proie à une pénurie d’or noir à cette époque.

Des soldats allemands s'approchent d'un dépôt de pétrole en feu près de la ville de Maïkop.

Cette ruée sur le pétrole ne pouvait être menée sans une couverture fiable des flancs. Les troupes allemandes devaient atteindre les fleuves Don et Volga, où elles auraient pu échafauder une défense solide. Stalingrad était censée jouer un rôle clé dans ce système défensif. De plus, la capture de ce grand centre industriel et de transport aurait coupé le Caucase des régions centrales de l’URSS.

Des soldats allemands

Les dirigeants soviétiques n’avaient pas d’informations sur le lieu et le moment où les Allemands frapperaient. « Staline supposait diverses actions de la part de l’ennemi, mais il croyait que dans tous les cas, le but des opérations de la Wehrmacht et la direction générale de son offensive seraient Moscou », a déclaré le général Semion Chtemenko, qui servait à la direction opérationnelle de l’état-major général. Le renseignement allemand cherchait par tous les moyens à nourrir cette conviction erronée et a même mené avec succès l’opération Kremlin, destinée à induire en erreur les dirigeants soviétiques sur l’opération imminente.

Membres du Conseil militaire du Front de Stalingrad

La situation sur le flanc sud du front soviéto-allemand s’est fortement détériorée pour l’Armée rouge après la tentative ratée des troupes soviétiques de libérer Kharkov en mai 1942. Les pertes se sont élevées à environ 270 000 hommes (tués, blessés et capturés). Cependant, le haut commandement basé à Moscou hésitait encore à redéployer d’importantes réserves du front Ouest vers le sud. Il ne s’y est pas non plus résolu lorsque, le 19 juin, les forces de défense antiaérienne ont abattu en première ligne l’avion du major Joachim Reichel, chef du département opérationnel de la 23e Panzerdivision allemande, et qu’une partie détaillée du plan Fall Blau est tombée entre les mains des militaires soviétiques.

Des soldats de l'Armée rouge capturés, mai 1942

En conséquence, le 28 juin, après des pilonnages massifs de l’aviation et de l’artillerie, le groupe d’armées allemand Weichsa soudainement frappé, à la surprise des troupes soviétiques, la jonction entre les deux armées du front de Briansk et, perçant les défenses, fait irruption en direction Stary Oskol et Voronej. Deux jours plus tard, la 6e armée du général Friedrich Paulus réussit à percer le front sud-ouest. « L’offensive se développe de manière tout à fait satisfaisante, a noté Franz Halder, chef d’état-major adjoint de l’Armée de terre allemande, dans son journal : Les forces ennemies sur le front sont quantitativement faibles, mais dans certains secteurs, elles sont profondément échelonnées. »

Des bombardiers soviétiques assaillant Stalingrad

À la suite de l’offensive surprise de la Wehrmacht, le commandement d’une partie des troupes soviétiques sur plusieurs sections du front a été partiellement perdu, et les communications avec un certain nombre de formations militaires ont été rompues. Le redéploiement précipité des réserves vers le Sud entrepris par le commandement soviétique a été retardé, ce qui a empêché de réaliser une puissante contre-offensive face à la Wehrmacht. Les corps de chars arrivant dans les zones de combat ont été lancés dans la bataille de manière désordonnée et incohérente. L’inefficacité de leurs actions était telle que le maréchal Semion Timochenko a finalement ordonné de « cesser de broyer des chars en fonçant sur des points ennemis fortement fortifiés »

Le 6 juillet, les Allemands avaient déjà pris la majeure partie de Voronej. Les batailles pour la ville ont nécessité beaucoup plus de temps et d’efforts qu’ils ne l’avaient prévu. La résistance opiniâtre des défenseurs n’a pas permis au 48e Panzerkorps de tourner vers le sud à temps afin de participer à l’encerclement des troupes soviétiques en retraite. Voronej n’a jamais été complètement occupée par l’ennemi, et des attaques de l’Armée rouge y ont été menées tout au long de la bataille de Stalingrad.

Troupes allemandes près de Voronej (front de Moscou)

Les deux formations armées de la Wehrmacht fonçaient vers le Caucase et Stalingrad, dévorant des centaines de kilomètres et coupant des dizaines de milliers de soldats soviétiques des forces principales. La blitzkriegallemande, qui avait obtenu un second souffle dans le Sud de l’Union soviétique, a choqué les dirigeants du pays. Le 28 juillet 1942, Staline a signé l’ordre numéro 227 Sur les mesures visant à renforcer la discipline et l’ordre dans l’Armée rouge et l’interdiction de tout retrait non autorisé des postes de combat, communément appelé ordre « Pas un pas en arrière ! ». Selon ce document, les troupes étaient censées former des unités punitives chargées des militaires coupables d’infractions à la discipline, et placer des détachements dits de barrage « à l’arrière immédiat des divisions instables ».

Un soldat de l'Armée rouge s'apprête à lancer une grenade. Front de Stalingrad

Menant de féroces batailles défensives, les troupes soviétiques se sont retirées sur le fleuve Don, d’où elles étaient à un jet de pierre de Stalingrad. « Les soldats et les commandants ont héroïquement dégagé la route vers l’est, malgré une grave pénurie de pain et de munitions, a rappelé le général Dmitri Riabychev, commandant de la 28e armée. Au cours de batailles de plusieurs jours contre des forces d’infanterie, de chars et d’aviation supérieures en nombre, les formations de l’armée ont subi de très lourdes pertes. Elles sont arrivées sur les rives du Don complètement exsangues. »

Bataille de Stalingrad

Lors des combats dans la région des grandet petit coudes du Donen juillet-août 1942, la 6e armée de Paulus et la 4e Panzerarmée d’Hermann Hoth ont brisé la résistance acharnée des troupes soviétiques et se sont précipitées vers le Volga. Quoiqu’encore puissant, mais épuisé par les contre-attaques incessantes de l’Armée rouge et ayant sensiblement perdu sa ferveur offensive, le groupement allemand fut lancé début septembre dans de féroces batailles de rue à Stalingrad, au cours desquelles les Allemands durent consentir de lourds sacrifices pour chaque mètre de terrain. L’étape clé de la bataille la plus importante de la Seconde Guerre mondiale venait de commencer.

Des soldats de l'Armée rouge lors de combats de rue à Stalingrad, novembre 1942

Dans cette autre publication, découvrez trois exploits des soldats soviétiques durant la bataille de Stalingrad.

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