L'empereur russe a-t-il eu une relation amoureuse avec Joséphine, la femme de Napoléon?

Russia Beyond (Photo: Stepan Chtchoukine; Henry Thomas Ryall; Paul Delaroche)
Selon une rumeur, cette relation secrète aurait finalement conduit à la mort de l’impératrice des Français.

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L'empereur Alexandre Ier de Russie (1777-1825) a entretenu une relation durable et troublée avec son ennemi juré, Napoléon Bonaparte. Ce dernier a demandé la main des deux sœurs d'Alexandre, mais s'est heurté à un refus catégorique. Cependant, Alexandre et l'épouse de Napoléon, Joséphine de Beauharnais, auraient-ils pu entretenir une relation amoureuse, ou du moins planifier un grand jeu politique ensemble ?

L’amour des grands

Joséphine

En 1808, il est devenu clair pour Napoléon que Joséphine ne pourrait lui donner d'héritier. Ils ont donc divorcé l’année suivante. Bien que le souverain français ait épousé Marie-Louise, duchesse de Parme, et ait eu un fils avec elle, Joséphine a toutefois conservé le titre d'impératrice douairière et n'a pas rompu son amitié et sa correspondance avec Bonaparte.

L'impératrice Élisabeth

De son côté, en 1908, l'épouse d'Alexandre Ier, l'impératrice Élisabeth, a perdu sa deuxième fille, portant ce même prénom, qui n'avait même pas atteint l'âge de deux ans. Néanmoins, de fortes rumeurs courraient sur le fait que la malheureuse enfant n'était même pas la fille de l'empereur – Alexandre et Élisabeth, à cette époque, avaient vu leur amour faner et l'impératrice aurait eu des amants, tandis que son mari, réputé comme étant un coureur de jupons, fréquentait tout bonnement une favorite « officielle », nommée Maria Narychkine.

Maria Narychkine

C’est en avril 1814 qu’a eu lieu la rencontre d’Alexandre et de Joséphine, alors que l'armée russe marchait sur Paris après sa campagne victorieuse, battant Napoléon, qui était exilé à Elbe. Le 6 avril, la monarchie des Bourbons a alors officiellement été restaurée en France. Cepenant, le roi Louis XVIII n'a été autorisé par Alexandre Ier à entrer dans Paris qu'après avoir signé un engagement écrit à régner en tant que monarque constitutionnel.

Joséphine

Le 16 avril 1814, Alexandre s’est ainsi rendu au château de Malmaison, près de Paris, où vivait Joséphine. « Je serais venu vous voir plus tôt, a alors plaisanté l'empereur, mais j'ai été retardé par la bravoure de vos soldats ». À son arrivée, Alexandre a été choqué par les « pauvres » conditions (pour une ex-impératrice) dans lesquelles vivait Joséphine.

Joséphine accueillant Alexandre Ier à Malmaison avec ses proches

En cette occasion, le tsar a rencontré la fille, âgée de 31 ans, et les petits-fils de Joséphine, et a donné à ses sujets l'ordre de protéger et de soutenir son hôte et sa famille. Cependant, à en juger par les cadeaux coûteux qu'Alexandre et Joséphine ont échangés, ainsi que par leur proximité ultérieure, il aurait pu y avoir quelque chose de plus important derrière leur rencontre.

Lire aussi : Pourquoi Napoléon a-t-il envahi la Russie? 

Précieux présents et fréquentes entrevues

Camée des Gonzague

Joséphine a en effet offert à Alexandre le célèbre trésor qu'elle conservait dans sa collection, le Camée des Gonzague – une pierre précieuse gravée de style hellénistique, taillée dans les trois couches d'une sardoine indienne, datant peut-être du IIIe siècle avant Jésus-Christ. Alexandre, en son nom, a également offert à Joséphine un cadeau véritablement impérial – un collier de 11 diamants.

L'empereur russe a ensuite commencé à visiter fréquemment Malmaison, à faire de longues promenades et à discuter avec Joséphine. Pour la société politique parisienne, cela semblait suspect. L'empereur Alexandre, qui aurait pu se divertir à la cour, préférait passer du temps avec l'ex-impératrice qui, aux yeux du public, représentait toujours Napoléon. Elle avait même voulu le suivre à l'île d'Elbe, mais les alliés le lui avaient interdit.

Château de Malmaison

Le 25 mai, Joséphine s’est toutefois sentie soudainement très malade et est morte quatre jours plus tard, un mois avant son 51e anniversaire. Selon la rumeur, elle aurait attrapé un rhume lors de ses promenades avec Alexandre – elle aurait porté des robes d'été pour faire forte impression, alors qu'il ne faisait pas encore si chaud en ce mois de l’année.

Il existe cependant une autre version de cette histoire. Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, ministre français des Affaires étrangères et ultérieurement Premier ministre, était très préoccupé par les contacts de Joséphine et d'Alexandre, car il soupçonnait qu'ils pourraient conduire au remplacement de Louis XVIII par le fils de Napoléon, Napoléon II, âgé de trois ans, avec sa mère Marie-Louise comme régente. Il était, il est vrai, connu qu'Alexandre Ier détestait Louis XVIII et ne voulait pas de lui sur le trône de France. Il était par conséquent tout à fait naturel de soupçonner que les fréquentes visites d'Alexandre à Malmaison avaient un but secret – Napoléon lui-même définissait Alexandre comme « un vrai Byzantin », sous-entendant la nature insaisissable de l'empereur russe.

Selon certaines rumeurs, Joséphine aurait donc pu être empoisonnée d'une manière ou d'une autre par les agents de Talleyrand dans le but de l'empêcher d'être la mandataire d'Alexandre. Ainsi, il se pourrait bien que ce ne soit pas le rhume qu'elle a attrapé lors de ses promenades avec Alexandre, mais quelque chose d'autre qui ait causé sa mort. Après la disparition de Joséphine, Alexandre a racheté la collection d'art de cette dernière.

Tiare de Joséphine

Les diamants de Joséphine qu'Alexandre lui avait donnés ont été hérités par son fils, Eugène de Beauharnais, le duc de Leuchtenberg et, plus tard, ont fait partie de la tiare Leuchtenberg fabriquée par Fabergé pour les descendants d'Eugène. Le diadème est toujours intact. Il a été acheté en 2007 par un collectionneur d'art américain et est désormais exposé au Musée des sciences naturelles de Houston. Le Camée des Gonzague fait quant à lui partie de la collection de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg.

Dans cet autre article, nous nous intéressions aux cavaliers des steppes de Russie ayant terrifié les armées de Napoléon.

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