Pourquoi en URSS ne jetait-on pas les anciens journaux?

Histoire
ANNA SOROKINA
Nos grands-parents ne jetaient rien tout court, estimant que tout pourrait servir un jour. Mais que faisaient-ils des anciens journaux?

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Si un jour vous aviez rendu visite à une famille soviétique, vous auriez été surpris de découvrir des tas d’anciens journaux stockés dans les entresols ou les armoires. Pourquoi les garder ? Il s’avère que les journaux pouvaient servir dans les situations les plus diverses. Qui plus est, de nombreuses de ces astuces peuvent parfaitement servir même aujourd’hui.

Base pour le papier peint  

La qualité des murs dans les immeubles qui poussaient aussi vite que des champignons était loin d’être parfaite. Ainsi, les papiers peints à motifs étaient idéaux pour camoufler ces défauts, mais aussi pour rendre les habitats moins froids en hiver.

Or, à l’époque soviétique, beaucoup de matériaux n’étaient tout simplement pas disponibles et la qualité des papiers peints laissait elle aussi à désirer. Les journaux venaient donc à la rescousse – ils servaient de base. En outre, pour ne pas salir le plancher pendant les travaux, on le tapissait encore avec de vieux journaux. D’ailleurs, la colle pour les papiers peints était elle-même fabriquée à la maison, à partir d’amidon.

Sèche-chaussures

Le sèche-chaussures électrique est une invention assez récente et les Soviétiques s’en passaient facilement. L’astuce qu’ils utilisaient était beaucoup plus écologique : on fourrait la chaussure de journaux et on les y laissait pour la nuit. Le papier s’imbibait du liquide sans déformer les souliers. Par conséquent, lorsque vous n’avez pas de séchoir électrique sous la main, vous pouvez y recourir vous aussi.

Accélérer le mûrissage des fruits

Si vous voulez que votre avocat murisse vite, enveloppez-le dans un journal et laissez-le reposer pendant une journée dans un endroit frais. Certes, en URSS c’est pour des fruits moins exotiques que l’on optait pour cette pratique – le plus souvent des pommes et poires cueillies à la datcha.

Origami soviétiques

Chaque écolier soviétique était renseigné au sujet de cet art japonais. Toutefois, ils ne confectionnaient pas de grues ou de bonsaï, mais des choses bien pratiques. Par exemple, un calot pouvant servir pendant les travaux ou protéger contre le Soleil sur la plage.

Au printemps, tout enfant pouvait confectionner un bateau de papier et imiter un combat naval dans un lac ou dans une flaque voisine.

Nettoyer les vitres

Vous n’avez plus de liquide lave-glace ? Oui, prenez un ancien journal, de préférence imprimé en noir et blanc. Toutes les femmes soviétiques au foyer connaissaient le secret des vitres idéalement propres : nettoyer d’abord avec de l’eau savonneuse, rincer, puis sécher aux journaux. Ces derniers s’imbibent parfaitement de l’humidité, ne laissent pas de traces et rendent les vitres brillantes.

Protéger contre le froid

Bien que cela puisse paraître bizarre, en en mettait souvent dans les bottes portées en hiver avec les chaussettes en laine. Concentrant toute l’humidité, le journal permettait de garder les pieds au chaud.

En outre, ils pouvaient également servir dans la cuisine. Pour que la nourriture dans la marmite reste chaude, on enveloppait cette dernière dans une paire de journaux. Une sorte de thermos...

Préserver la forme des couvre-chefs

Les couvre-chefs de fourrure massifs étaient à la mode en URSS. Pour qu’ils préservent leur forme, on les fourrait de journaux.

Dans cet autre article, nous vous listons sept habitudes soviétiques qui seraient aujourd’hui considérées comme écologiques.