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Poussés par leur enthousiasme et l’espoir d'apporter un peu de beauté dans la vie des gens au beau milieu des « tumultueuses » années 1990, période connue comme celle des défis et de l’effondrement, des jeunes diplômés de la ville russe d’Arkhangelsk ont décidé d’organiser un concours de beauté. Devenue annuelle, cette initiative a traversé des années pour devenir l’un des principaux événements rythmant la vie de cette cité du Nord de la Russie.
En effet, faire avancer à l’époque une telle idée dans cette petite agglomération était beaucoup plus réaliste que dans la capitale, qui possédait en 1997 une industrie des concours de beauté beaucoup plus avancée. Toutefois, faute d'expérience et de ressources, les jeunes organisateurs du concours d'Arkhangelsk ont dû relever de nombreux défis pour pouvoir décoller.
La plupart d’entre eux étaient de simples diplômés ayant d’abord commencé par organiser des concours de beauté pour filles et garçons en milieu scolaire ou universitaire. Mais après avoir lié quelques contacts avec l’administration de la ville, ces jeunes ont eu l'occasion de mettre à l’épreuve leurs compétences en gestion d'événements à un niveau plus élevé – en créant un concours pour toute la ville.
Natalia Goloubeva, l'une des premières organisatrices du concours d'Arkhangelsk, se souvient que son équipe a réussi à mettre sur pied l'événement avec succès grâce à une contribution absolument énorme des parents, amis et connaissances, parmi lesquels se trouvaient des fleuristes, des artistes et des couturières...
« Nous étions libres d’imaginer toutes les idées les plus folles possible au niveau des costumes et des performances et personne ne nous a vraiment empêchés de le faire. Ainsi, les costumes des participantes allaient des robes traditionnelles du Nord de la Russie avec des motifs peints à la main jusqu’aux maillots rubanés, rappelant la tenue de Milla Jovovich dans Le Cinquième Élément », se souvient-elle.
Natalia se rappelle également avoir eu à aller chercher en train, dans une autre ville, des chapeaux décoratifs, d’environ un mètre de diamètre.
Outre le côté esthétique du concours, les organisateurs ont voulu contribuer au développement personnel des jeunes participants. L'objectif principal de l'événement était (et est toujours) d'aider les jeunes femmes à avoir confiance en elles-mêmes et de leur apprendre des choses allant de l’art de se tenir devant la caméra et de se maquiller à la marche sur le podium. Encore une fois, tout cela n’est devenu possible que grâce aux efforts collectifs déployés par la société civile de la ville d'Arkhangelsk en 1997.
Dans les villes provinciales russes des années 90, se voir sous un nouveau jour était une expérience très rafraichissante pour les jeunes femmes, dont certaines n’avaient jamais eu l’occasion de porter une robe de soirée ou des chaussures à talon.
Les organisateurs n’ont tiré aucun profit financier de la création du concours. Ces jeunes voulaient simplement créer un bel événement pour toute la ville. Par la suite, un théâtre d'Arkhangelsk a organisé une exposition des portraits des participants. Cette partie du concours s'est avérée extrêmement populaire parmi les candidates et le public – pour rappel, il s’agit d’une époque antérieure à la photographie numérique et au large partage des photos que nous connaissons aujourd’hui.
Natalia Sintchikova, lauréate du premier concours de beauté d'Arkhangelsk, a obtenu le droit de participer au principal concours de beauté du pays, Krassa Rossii (Beauté de Russie) organisé dans la capitale. En tant que l'une des principales finalistes, elle a par la suite rejoint la délégation russe pour le concours Miss Monde. Son expérience illustre bien comment l’initiative d’un petit groupe de passionnés peut changer la vie des gens.
Dans cet autre article, revivez en image le premier concours de beauté d’URSS.