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La photo ci-dessous montre le groupe Dyatlov, une équipe de neuf randonneurs ayant au milieu du siècle dernier entrepris une expédition hivernale à travers l’Oural, région montagneuse de Russie.
Cette aventure allait être leur dernière, car tous ont trouvé la mort dans des circonstances mystérieuses. Après avoir semble-t-il déchiré de l’intérieur leur tente, les alpinistes paraissent en effet s’être enfuis en pleine nuit, pour certains sans se rhabiller. Leurs corps ont ensuite été retrouvés, certains portant des traumas résultant d’une grande violence : langue et yeux arrachés, cages thoraciques et crânes fracturés. Des médecins affirmeront que de telles blessures ne surviennent que lors de graves accidents de voiture. Sauf qu’évidemment, aucune voie routière n’était présente dans les environs. Et ce, sans compter sans d’étranges traces de radioactivité et d’énigmatiques inscriptions.
Malgré les photographies et les notes de journal régulièrement prises par les randonneurs, l'affaire reste non résolue depuis plus de 60 ans. Aussi, bien que l'enquête officielle ait conclu que « la cause de la mort a été une force irrésistible inconnue que les randonneurs n'ont pas pu surmonter », l'ambiguïté de cette déclaration, les multiples erreurs commises par les enquêteurs et les nombreux faits inexplicables sur les circonstances de la tragédie ont donné naissance à des dizaines de théories du complot. En voici trois parmi les plus populaires.
En 1959, le monde était en pleine guerre froide entre l'Union soviétique et les États-Unis. Un secret omniprésent entourant tous les aspects de la vie en URSS prévalait dans le pays, tout comme une perpétuelle paranoïa de l’espionnage. Or, un groupe d'auteurs, écrivant sous le nom d'Alekseï Rakitine, est justement persuadé que le KGB, des espions étrangers (très probablement la CIA) et le contre-espionnage soviétique ont été impliqués dans l'incident fatal du col Dyatlov.
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Selon cette théorie, les randonneurs étaient des agents sous couverture du KGB, dont la mission de contre-espionnage était déguisée en randonnée et destinée à faire dérailler une opération d'espions étrangers en URSS. Alternativement, les auteurs émettent l'hypothèse que l'un des randonneurs aurait pu être un traître qui aurait planifié d'utiliser une véritable expédition pour divulguer des informations secrètes aux services de renseignement étrangers.
Aussi farfelue que cette théorie puisse paraître, elle n'est pas complètement dénuée de fondement. Trois vêtements découverts sur le corps des randonneurs décédés se sont par exemple révélés radioactifs.
Les partisans de la théorie des jeux d'espionnage estiment que la clef du mystère réside dans le fait que deux randonneurs, Gueorgui Krivonichtchenko et Roustem Slobodine, étaient employés dans la ville de Tcheliabinsk-40 (aujourd'hui connue sous le nom d'Oziorsk), où du plutonium était à l’époque produit à des fins militaires.
Cela expliquerait la radioactivité des vêtements et, simultanément, jetterait les bases d'une possible opération liée au renseignement, qui aurait entraîné la mort de neuf personnes et aurait été dissimulée de manière élaborée par le KGB.
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Une autre théorie populaire affirme que les randonneurs auraient été victimes des autochtones, dont ils avaient profané la « montagne sacrée ».
Lorsque les corps des randonneurs ont été découverts, les enquêteurs ont, il est vrai, d'abord soupçonné qu'il pouvait s'agir d'un meurtre de masse perpétré par le peuple mansi, une ethnie locale composée principalement de chasseurs nomades et dont un campement se trouvait à une centaine de kilomètres du lieu de la tragédie.
Cependant, au cours des dernières étapes de l'enquête, les autorités ont écarté cette hypothèse.
« L'enquête n'a pas établi la présence d'autres personnes que les membres du groupe Dyatlov dans la zone de "la hauteur 1 079" [comme on appelait cet endroit à l'époque] le 1er ou le 2 février 1959. Il a également été établi que les Mansis vivant à 80-100 km de ce lieu étaient amicaux envers les Russes, fournissant aux touristes logement, assistance, etc. L'endroit où le groupe est mort est considéré comme impropre à la chasse et à l'élevage de rennes en hiver », indique ainsi le rapport officiel mettant fin à l'enquête.
Bien que les enquêteurs aient exclu le peuple mansi de la liste des suspects, certaines théories conspirationnistes les ont placés au centre de cette mystérieuse tragédie. En 2019, Anatoli Stepochkine, un habitant de la région, a affirmé à la télévision nationale qu'il détenait les aveux d'un homme mansi local ayant soutenu que c'était son peuple qui avait tué les randonneurs.
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« Les touristes ont pillé notre lieu sacré. Quand les chamans l'ont découvert, ils ont appelé des chasseurs pour les traquer. Lorsque les membres du groupe de Dyatlov se sont couchés, les chamans sont allés à la tente et ont ensorcelé les randonneurs. Au bout d'un certain temps, ils étaient tous morts. S'ils nous ont fait du mal, nous avons répondu par le mal », aurait confié ce Mansi anonyme.
Bien que ces « aveux » télévisés n'aient pas permis de rouvrir l'enquête, la théorie de la magie noire chamanique a fasciné de nombreux amateurs de cette énigmatique histoire.
Cette photo, souvent citée comme « cadre №34 », a été écartée du dossier en raison de sa mauvaise qualité. Néanmoins, les partisans de la théorie des OVNI insistent sur le fait qu'elle n'aurait jamais dû être rejetée, car elle était le seul moyen de découvrir la vérité sur l'incident du col Dyatlov.
En 2019, des journalistes ont en effet interviewé Boris Sytchev, un membre de l'équipe de recherche, dont la tâche à l'époque était de localiser les dépouilles des randonneurs décédés. Or, l’homme assure que son équipe a été témoin d'un phénomène inhabituel.
« Nous avons vu une boule de feu flotter dans le ciel près du col. Elle ressemblait au disque lunaire, mais ce n'était pas la Lune. Cette boule de feu avait un diamètre plus grand. Elle a quitté le col et s'est éloignée de nous en flottant. Nous n'avons pas observé de lueur brillante. Et puis elle a tout simplement disparu à l'horizon. Nous étions tous dans l’incompréhension », a-t-il décrit.
De nombreux conspirationnistes pensent que le nombre de témoignages d'observation de ces « boules de feu » ou « boules de lumière » a été intentionnellement sous-rapporté, soit à cause de l'incapacité des enquêteurs à les expliquer, soit à cause d'un véritable complot lié aux OVNI.
Les partisans de cette théorie estiment par ailleurs que ces « boules de feu » auraient pu causer la mort des randonneurs en émettant vers eux un faisceau d'énergie. Curieusement, l'un des plus éminents défenseurs de cette version est l'ancien procureur soviétique Lev Ivanov.
Enfin, toutes les théories extraterrestres n'insistent pas sur le fait qu'un OVNI ait été responsable des morts du col Dyatlov. Certaines personnes croient en effet que des météorites auraient pu provoquer un phénomène similaire, tout comme un lancement d'essai par l'armée soviétique d'une fusée secrète.
Dans cette autre publication, retrouvez une autre fascinante théorie, apparue suite à de nouveaux et troublants éléments d’enquête.
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