Quand au milieu du XVIIIe siècle, la France, la Prusse et l'Espagne décidèrent d’envahir l'immense empire des Habsbourg, ni la Grande-Bretagne ni la Russie ne purent rester les bras croisés et permettre à Paris et Berlin de renforcer leurs positions.
Alors que les Britanniques se concentraient sur la France, les armées russes affrontaient les troupes du roi de Prusse, Frédéric le Grand. Cependant, à la fin du conflit, en 1747, Londres et Saint-Pétersbourg signent une convention en vertu de laquelle 37 000 soldats russes seraient envoyés en Rhénanie pour combattre les Français.
L’engagement militaire russe et britannique a aidé les Habsbourg à préserver le statu quo général en Europe. Malgré quelques pertes territoriales, ces derniers ont conservé la plupart de leurs terres et n’ont pas permis à la Prusse et à la France de se développer de manière significative, ce qui correspondait aux intérêts de la Russie et de la Grande Bretagne.
Pendant près de deux décennies, les empires russe et britannique se sont unis pour vaincre la France révolutionnaire et empêcher ses idées « contagieuses » de se propager dans leurs États respectifs. Cependant, il y a eu des pauses dans cette coopération, lorsque les deux puissances sont passées de la coopération alliée au conflit (1800-1801) et même à la guerre (1807-1812).
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Les troupes des deux pays ont rarement agi conjointement. Alors que la Russie faisait la guerre aux Français en Allemagne, en Italie et sur son propre sol, les Britanniques ont principalement combattu les armées de Napoléon en Espagne et au Portugal.
La plus grande opération conjointe anglo-russe de ces guerres eut lieu en 1799 dans la Hollande occupée par la France. Un corps expéditionnaire russo-britannique fut vaincu par les troupes françaises et par la République batave fantoche, et forcé à se retirer. Pour les Britanniques, toutefois, l’opération n’a pas été un fiasco total, car ils ont réussi à capturer la plus grande partie de la flotte batave.
Pendant six ans, les puissances européennes ont observé comment les Grecs se battaient avec courage et désespoir pour obtenir leur indépendance de l'empire ottoman. Soutenant moralement et diplomatiquement les rebelles, ils se gardaient cependant d’intervenir dans le conflit.
Cependant, lorsqu'en 1826, avec l'aide de leurs vassaux égyptiens, les Ottomans ont occupé la majeure partie du territoire grec et menacé d’écraser la révolution, la Russie, la France et la Grande-Bretagne sont intervenues.
Lors de la bataille navale de Navarin le 20 octobre 1827, la flotte conjointe russo-britannique-française a complètement anéanti les forces ottomano-égyptiennes, qui ont perdu plus de 60 navires. Cette victoire a considérablement aidé les Grecs à obtenir leur liberté trois ans plus tard.
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À la fin du XIXe siècle, la Chine traversait une période difficile. En retard technique et économique par rapport aux grandes puissances, elle a été transformée par ces dernières en une semi-colonie.
En réponse, la révolte des boxers a débuté. Ce soulèvement de masse, dirigé contre les interventions étrangères, allait de pair avec des meurtres brutaux d’Européens et de Chrétiens et l’incendie de nombreuses églises et ambassades.
Pour sauver la situation, les grandes puissances ont formé la soi-disant alliance des huit nations, qui comprenait, outre la Grande-Bretagne et la Russie, l'Allemagne, le Japon, les États-Unis, l'Italie, l'Autriche-Hongrie et la France. Les alliés ont écrasé la rébellion, entraînant la Chine dans une situation encore plus désespérée et la plongeant dans une dépendance encore plus humiliante.
Au début du XXe siècle, la Russie, la France et la Grande-Bretagne ont surmonté (ou du moins essayé de surmonter) leurs désaccords pour s'opposer conjointement à la force croissante de la Triple alliance composée de l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie.
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La Triple Entente n'a pas été initialement conçue comme une alliance militaire, mais plutôt comme une association d'États partageant le même vecteur de politique étrangère. Pendant la Première Guerre mondiale, cependant, elle est devenue un puissant bloc militaire composé de plus de 20 pays.
Son intervention infructueuse en Russie et l’échec de son soutien au mouvement blanc contre les Soviétiques ont été la dernière action majeure de l’Entente, après quoi celle-ci a été rapidement dissoute. La France et la Grande-Bretagne ont maintenu leurs relations, mais cette fois sans la Russie.
Le 22 juin 1941, le jour même où l'Allemagne nazie a lancé l'opération Barbarossa contre l'Union soviétique, le dirigeant britannique Winston Churchill prononça un discours dans lequel il promettait à la Russie et au peuple russe « toute l’assistance technique ou économique » que serait en mesure de fournir la Grande-Britannique et de les soutenir.
Les relations glaciales d'avant-guerre entre les deux pays se sont transformées en une coopération approfondie qui a duré quatre ans. La Grande-Bretagne a activement aidé l'Union soviétique par le biais du programme de prêt-bail. Les deux pays occupèrent conjointement l'Iran pro-allemand en 1941 et combattirent efficacement la Kriegsmarine et la Luftwaffe dans l'océan Arctique.
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Le 3 mai 1945, près de Wismar, l'URSS et le Royaume-Uni organisèrent leur propre « Jour de l'Elbe », lorsque la deuxième armée britannique établit un contact avec le troisième corps de chars soviétique de la Garde. Peu après la Seconde Guerre mondiale, les relations entre les deux pays se sont rapidement détériorées, marquant le début de l'ère de la guerre froide.
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