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Il s’est alors retrouvé entre les mains du 18e bataillon de la police auxiliaire lettone (Schutzmannschaft) Kurzemes, engagé dans la lutte contre les partisans et dans des actions punitives contre la population juive dans la région de Minsk.
C’est la pitié du caporal Jekabs Kulis qui a sauvé la vie d’Ilia : il a ordonné à l’enfant d’oublier ses origines et de se faire passer pour un orphelin russe.
Les Lettons ont inventé un nouveau nom pour le garçon – Alex Kurzem. Ayant reçu un uniforme et une petite arme, il est devenu un véritable fils du régiment, la pupille et la mascotte de l'unité.
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Au sein du bataillon, Ilia-Alex s’occupait principalement des tâches domestiques : nettoyer les bottes des soldats, faire du feu, apporter de l'eau.
Avec son bataillon, Alex a traversé toute la Biélorussie, assistant à des exécutions de masse et à des opérations punitives brutales. « Je devais juste regarder ce qui se passait, a-t-il témoigné. Je savais que c’était mal. Je pleurais... Parfois, je regrettais qu’on ne m’ait pas exécuté avec ma mère ».
Le 1er juin 1943, le 18e bataillon de police a été incorporé à la Légion des volontaires SS lettons, et Kurzem a changé son ancien uniforme pour un nouveau. Le « plus jeune nazi du Reich » est alors devenu un invité fréquent des journaux et des films d’actualité allemands.
Lorsque les SS ont été envoyés sur la ligne de front, Alex l’a été à l’arrière, à Riga. Il y a été adopté et, après la guerre, il a émigré en Australie avec sa nouvelle famille.
Quand, en 1997, Alex a dévoilé les détails terribles de son enfance, certains amis lui ont tourné le dos. Dans la communauté juive de Melbourne, il a été fortement critiqué : il a été accusé d’avoir rejoint volontairement les SS et de ne pas haïr les nazis.
« La haine ne m’aidera pas,a alors répondu Kurzem. Je suis ce que je suis... Je suis né juif, ai été élevé par les nazis et les Lettons et me suis marié dans l’Église catholique ».
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