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Les skomorokhi incarnaient des héros des temps anciens, chantaient et dansaient – et pour danser, ils raccourcissaient le bas de leurs vêtements, ce qui permettait de les distinguer, personne d’autre n’étant autorisé à se montrer ainsi. Bien entendu, les skomorokhi jouaient d’instruments de musique – gousli, domra, sopelia (flûte), koza (cornemuse), goudka (violon), vielle à roue et orgues-portatifs, desquels ils jouaient d’une main et secouaient leurs fourrures de l’autre.
Pourquoi ces joyeux lurons ont-ils été interdits ? Parce que l’Église considérait leurs spectacles comme « démoniaques » et païens. Il était en effet de coutume d’inviter des skomorokhi (contre de l’argent, bien sûr) aux mariages, et l’Église s’opposait au fait qu’avant et après le sacrement nuptial, les jeunes mariés et les invités dansaient avec des skomorokhi. La tradition voulait également que l’on convie des skomorokhi une fois par an, le samedi de la Trinité (jour de commémoration des morts), pour un service funéraire destiné aux parents décédés.
En 1551, le concile des Cent chapitres de l’Église orthodoxe russe a donc strictement interdit les skomorokhi. Des résolutions distinctes leur ont alors prohibé de participer aux mariages et à la célébration du jour d’Ivan Koupala (une fête païenne slave). Depuis lors, les skomorokhi ont été proscrits. Au XVIIe siècle, l’on pouvait encore en rencontrer, mais déjà uniquement en tant que musiciens, sans couplets obscènes se référant aux temps passés.
Dans cet autre article, découvrez plus en détails qui étaient les skomorokhi et pourquoi ils ont été interdits.