Pourquoi Napoléon n’a-t-il pas réussi à faire sauter le Kremlin?

En bref
BORIS EGOROV
L’occupation française de Moscou a duré un peu plus d’un mois et s’est soldée par un fiasco pour Napoléon Bonaparte et son armée. L’empereur n’a jamais reçu les émissaires russes chargés de transmettre des propositions de paix, et ses troupes, errant dans une ville hostile vidée de ses habitants, se sont rapidement transformées en hordes de maraudeurs et de voleurs.

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À la mi-octobre, la Grande armée a commencé ses préparatifs pour quitter Moscou. Cependant, Napoléon ne comptait pas abandonner aussi facilement cette ville honnie. Il a décidé de la remercier pour son « hospitalité » en détruisant le symbole de l’État russe : le Kremlin.

L’empereur a confié cette tâche au général Edouard Mortier. Ce dernier a conduit des habitants au Kremlin et leur a ordonné de creuser des tunnels et de poser des mines pendant trois jours.

« Nos mains ne nous obéissaient tout simplement pas, a déclaré plus tard l’un des ouvriers. Que tout soit détruit, mais pas de nos mains. Ce n’était pas notre volonté : aussi amer que ce fût, nous devions creuser. […] Dès qu’ils voyaient que l’un de nous creusait mal, ils le frappaient à coups de crosse de fusil. Tout mon dos est meurtri ».

Dès que les derniers soldats français ont quitté la ville, la détonation des mines a commencé. La tour Vodovzvodnaïa a été détruite, tandis que les tours Nikolskaïa (Saint-Nicolas), Pervaïa Bezymiannaïa et Petrovskaïa (Saint-Pierre), une section du mur du Kremlin et une partie de l’Arsenal ont été endommagées. Par miracle, le plus haut bâtiment de Moscou, le clocher d’Ivan le Grand, est resté indemne.

Les conséquences auraient pu être bien plus graves, mais la nature elle-même semblait s’opposer à l’ordre barbare de Napoléon, que les officiers français eux-mêmes critiquaient quand ils étaient entre eux. Les incessantes pluies d’automne ont tout simplement éteint la plupart des mèches, empêchant ainsi les mines d’exploser.

Les habitants se sont également empressés d’éteindre les mèches, aidés ensuite par l’avant-garde de l’armée russe, qui était entrée dans la ville sous le commandement d’Alexandre von Benckendorff.

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