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Un homme russe moyen a besoin de 203 000 roubles (2 309 euros) par mois (après impôts) pour être heureux, tandis que pour une femme ce montant s’élève à 155 000 roubles (1 763 euros, soit près d'un tiers de moins), révèlent les résultats d'un sondage réalisé fin 2021 par le service de recherche d'emploi SuperJob.
En la matière, il n’y a qu’en 2017 que ces indicateurs s’étaient montrés plus élevés : alors, le Russe moyen disait avoir besoin de 184 000 roubles (2 093 euros) pour être heureux. Aujourd'hui, le chiffre moyen pour les hommes et les femmes est de 178 000 roubles (2 025 euros).
Les Moscovites ont les besoins les plus élevés – il leur faut 228 000 roubles par mois (2 594 euros) pour atteindre le bonheur ; viennent ensuite les habitants de certaines autres grandes villes du pays :
- Moscou – 228 000 roubles (2 594 euros)
- Vladivostok – 204 000 roubles (2 321 euros)
- Rostov-sur-le-Don – 198 000 roubles (2 253 euros)
- Saint-Pétersbourg – 192 000 roubles (2 184 euros)
- Ekaterinbourg – 186 000 roubles (2 116 euros)
Il est intéressant de noter qu’en deuxième position ne se trouve pas Saint-Pétersbourg, souvent désignée comme la deuxième capitale de la Russie, mais Vladivostok. La ville est située dans une région éloignée du pays, en Extrême-Orient, où les coûts logistiques et les prix de nombreuses marchandises sont élevés.
Les exigences matérielles des Russes augmentent en outre avec l'âge et atteignent leur maximum entre 35 et 44 ans.
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L'argent n'est pas la clé du bonheur ?
Malgré un écart apparent entre le salaire moyen en Russie (environ 55 000 roubles, soit 626 euros, en 2021) et les revenus souhaités, la majorité de la population (84%) s'estime heureuse, selon une étude menée par le service de Centre panrusse d’étude de l’opinion publique (VTsIOM). Avant tout, il est important pour les Russes qu’eux-mêmes et leurs proches soient en bonne santé (29%). Les sentiments de bonheur sont ensuite associés au fait d'avoir une famille (27%), des enfants (22%), de se sentir généralement satisfait de la vie (21%) ou d'avoir un bon travail (20%).
Ceux qui ne se sentent pas heureux citent quant à eux comme raisons la situation du pays (8%), le manque de ressources matérielles (7%), le manque de stabilité (6%) et les problèmes familiaux (5%).
« Le niveau de bonheur n'est pas directement lié au niveau de revenu », déclare ainsi Andreï Milekhine, docteur en sciences sociologiques, président du centre d’étude Romir et vice-président de Gallup International, association internationale des agences de recherche indépendantes, dont les propos sont relayés par la revue Expert.
Gallup International et Romir ont également mené une enquête fin 2021 sur l'indice de bonheur dans le monde et en Russie (portant sur la différence entre les personnes satisfaites et celles insatisfaites de la vie). D'après leurs enquêtes, la Russie s'est retrouvée dans le top 5 des pays ayant l'indice de bonheur le plus bas au monde. 5% des Russes se disent très satisfaits de leur vie, tandis que 36% sont simplement satisfaits, 17% insatisfaits, et 30% « ni satisfaits ni insatisfaits ». Seuls les résidents du Ghana, de l'Afghanistan, de Hong Kong et de l'Irak se considéraient moins heureux.
« Les Russes se comparaient traditionnellement non pas à leurs voisins (comme la plupart des citoyens d'autres pays), mais à la situation des États économiquement développés », explique e résultat Milekhine.
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Ce dont rêvent les Russes
« J'ai déjà acheté un appartement et une voiture, je n'ai pas encore besoin de payer les études de mes enfants, alors je rêve d'aller dans l'espace en tant que touriste spatial. Pour le réaliser dans 5 ans, avec le prix actuel du billet (450 000 dollars), je dois gagner 600 000 roubles (6 826 euros) par mois », a partagé son désir avec Russia Beyond le Moscovite Ivan.
Pour Elena, de Saint-Pétersbourg, l'enseignement supérieur pour ses enfants est désormais au premier plan : « Mon fils aîné a déjà obtenu son diplôme universitaire et ma fille s'inscrira cette année, relate-t-elle. On saura bientôt si elle ira à l'université à Saint-Pétersbourg ou si elle ira étudier à Moscou. Dans le second cas, il faudra payer une location de logement, lui envoyer de l'argent pour les dépenses du quotidien et les voyages pour venir nous voir. Cela représente au moins 40 000 roubles par mois [455 euros] si l'enseignement lui-même est gratuit ».
« Il n'y a pas si longtemps, j'ai eu l'idée de vendre mon appartement à Vladivostok et de m'installer en Crimée. Je n'aime vraiment pas le climat à Vladivostok. J'ai donc commencé à penser à vendre mon appartement et à construire une maison dans le sud, avec un budget d'environ 6 millions de roubles [67 832 euros] », écrit sur un forum un habitant de Vladivostok dont le pseudonyme est Maroutia. En raison du déclin naturel et des migrations, la population de Vladivostok s’avère depuis quelques années oscillante. Les principales raisons invoquées par les résidents eux-mêmes sont le faible niveau de développement de la ville et de la région dans son ensemble, ainsi que l'inadéquation entre les salaires et le coût du logement et de la nourriture.
Selon le sondage VTsIOM publié en 2021, la première place parmi les désirs des Russes est la santé pour eux-mêmes et leurs proches (9%). Le deuxième rêve le plus populaire est d'améliorer les conditions d’habitat de la famille (8%). Par ailleurs, 5% rêvent de voyager et 4% d'améliorer leur niveau de vie et leur bien-être matériel.
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