Le ministre du Développement économique Alexeï Oulioukaïev, le patron de Rosneft Igor Setchine, le président russe Vladimir Poutine.
Sergey Guneev / RIA NovostiCrédit : Reuters
Pour la première fois depuis plusieurs années, les dirigeants russes ont accepté de réduire la production de pétrole de 300 000 barils par jour. Cette décision s’inscrit dans l’accord entre les membres de l’OPEP et les pays producteurs de pétrole ne faisant pas partie du cartel, conclu début décembre 2016. Un comité spécial sera créé pour surveiller le respect des engagements par chaque pays.
La Russie a décidé de prendre cette mesure alors que le pays n’a pas de monopole public sur l’extraction du pétrole : les hydrocarbures sont produits par plusieurs compagnies dont certaines seulement sont contrôlées par l’État. Cependant, tous les grands acteurs du marché pétrolier russe ont accepté de réduire la production. Ils espèrent ainsi pousser les prix des hydrocarbures à la hausse.
Crédit : Sergeï Kouznetsov / RIA Novosti
En 2016, le ministère russe des Finances a émis sur le marché des obligations pour un montant de 2,88 milliards d’euros : la première émission d’un montant de 1,68 milliard d’euros a eu lieu en mai, la deuxième, pour 1,2 milliard d’euros, en septembre 2016. L’État réservait volontairement ces bonds aux étrangers plutôt qu’aux compagnies russes : les obligations n’avaient aucun preneur russe.
À chaque fois, la demande a été supérieure à 7 milliards de dollars (6,73 milliards d’euros), émanant d’investisseurs britanniques, américains et asiatiques. Ainsi, le ministère des Finances considère que les obligations russes intéressent toujours les investisseurs étrangers, et ce en dépit des sanctions.
C’est la première sortie du pays sur le marché international des capitaux depuis l’automne 2013. Par ailleurs, la Russie s’est engagée à ne pas utiliser les fonds levés pour les compagnies et les personnes soumises à des sanctions européennes et américaines.
Crédit : EPA
Début août, une déflation (baisse des prix des produits de consommation), certes faible, a été observée en Russie pour la première fois en 5 ans. Durant la première semaine d’août, les prix ont baissé de 0,1%. La dernière déflation en Russie remontait à septembre 2011. À titre de comparaison, l’inflation en Russie s’élevait à 12,9% en 2015.
Pour l’économie russe, la baisse de la pression inflationniste est une bonne nouvelle. En outre, cela permettra d’atteindre plus rapidement la cible d’inflation fixée à 4% par la Banque centrale pour 2017. C’est l’objectif que s’était donné le régulateur russe fin 2014, quand il a laissé la devise russe évoluer librement, son cours par rapport à l’euro et au dollar ayant alors été divisé par deux.
Crédit : Kommersant
En 2016, l’administration russe est de nouveau parvenue à améliorer la position de la Russie dans le classement de la Banque mondiale Doing Business. Conformément aux résultats publiés en novembre, le pays s’est hissé de la 51e à la 40e place. Ce classement évalue la qualité du climat d’affaires dans le pays et les barrières bureaucratiques dans l’économie.
Pour la Banque mondiale, en un an, la Russie a considérablement réduit la pression bureaucratique sur les entreprises. Ainsi, la Russie se classe dans le Top-5 pour les réformes entreprises. La simplicité de la procédure de raccordement aux réseaux énergétiques, la facilité de l’enregistrement de la propriété et la garantie de l’exécution des contrats figurent toujours parmi les principaux avantages de la Russie.
Le classement Doing Business avait été choisi par le gouvernement russe comme l’indicateur principal déterminant la qualité du climat des affaires dans le pays.
Le patron de Rosneft, Igor Setchine. Crédit : TASS
Pour réduire le déficit budgétaire, les autorités russes ont proposé à la vente 19,5% des actions de la plus grande compagnie pétrolière russe, Rosneft, appartenant à l’État. Les actions ont contre toute attente été rachetées par un consortium réunissant le trader suisse Glencore et le fonds qatari Qatar Investment Authority. Le montant de la transaction s’élève à plus de 10 milliards d’euros.
Pour les acteurs du marché, l’accord a été une surprise absolue. Les investisseurs chinois et indiens étaient cités parmi les acheteurs potentiels, mais ont exigé une participation à la gestion de Rosneft. En outre, Rosneft n’acceptait que le rachat de ses propres actions, une opération appelée buy-back.
Après cette transaction, l’État ne conservera que 50% plus trois actions de Rosneft, le groupe britannique BP en possèdera 19,5%, Qatar Investment Authority et Glencore en détiendront 9,75% respectivement, et les autres actions du groupe sont cotées en bourse.
Le ministre du Développement économique Alexeï Oulioukaïev. Crédit : Maksim Blinov / RIA Novosti
En novembre 2016, le ministre du Développement économique Alexeï Oulioukaïev a été assigné à résidence. Selon les enquêteurs, il avait extorqué un pot-de-vin d’un montant de 1,92 million d’euros à Rosneft, menaçant la compagnie d’empêcher sa participation à la privatisation d’une autre compagnie pétrolière, Bashneft. Le ministre nie en bloc toutes les accusations.
Alexeï Oulioukaïev était traditionnellement considéré comme l’un des économistes russes les plus respectés. Au début des années 1990, il était aux côtés de l’auteur des principales réformes économiques, Egor Gaïdar, puis a longtemps travaillé à l’Institut de l’économie en période de transition, créé par Gaïdar.
Après qu’Oulioukaïev a été assigné à domicile, Maxime Orechkine, ancien vice-ministre des Finances, a été nommé ministre du Développement économique. Dans son nouveau rôle, il s’est engagé à impulser la croissance économique.
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.