Cinq questions sur le chasseur russe de cinquième génération T-50

Le chasseur de cinquième génération Soukhoï T-50 (PAK-FA) avant son premier vol longue distance de Komsomolsk-sur-l'Amour à destination de l'aéroport Joukovski.

Le chasseur de cinquième génération Soukhoï T-50 (PAK-FA) avant son premier vol longue distance de Komsomolsk-sur-l'Amour à destination de l'aéroport Joukovski.

RIA Novosti
Fin 2017, le chasseur furtif russe Soukhoï T-50 sera doté d’un nouveau moteur. Toutefois, il ne pourra pas encore être livré à l’armée, car ses concepteurs souhaitent le peaufiner.

L’arrivée sur le marché des chasseurs russes polyvalents de cinquième génération Soukhoï T-50 (ou PAK FA) est une nouvelle fois repoussée. Initialement, les concepteurs et les responsables du ministère russe de la Défense citaient 2016 pour la mise en service du nouvel appareil. Mais au début de l’année, la date a été reportée pour une durée indéfinie.

Le projet est-il en suspens ?

Selon les experts, il n’est pas correct d’appliquer le terme « en suspens » à ce projet, le peaufinage d’un appareil jusqu’à la perfection étant une pratique ordinaire. « Ce n’est qu’un mythe. Les médias ont publié des fausses informations, mais le projet n’est pas en suspens. Tous les travaux se poursuivent conformément au calendrier établi, le commandement des forces aérospatiales est au courant », a indiqué à RBTH le rédacteur en chef de la revue Arsenal de la Patrie, Viktor Mourakhovski.

Les concepteurs se penchent aujourd’hui sur un nouveau moteur de cinquième génération baptisé Article 30 afin que le chasseur soit conforme aux impératifs actuels. Les essais en vol du nouvel engin commenceront fin 2017 – début 2018.

« Les ingénieurs auront ensuite besoin de deux ou trois ans pour parfaire le projet avant de lancer la fabrication en série de l’avion et d’en doter les forces aérospatiales », a-t-il précisé. 

Pourquoi un nouveau moteur ?

Avant tout pour que l’appareil puisse maintenir la vitesse de croisière pendant le vol supersonique. Le moteur sera conçu pour atteindre Mach 1,6, soit environ 2 000 km/h, en fonction du paysage qu’il survolera. En outre, ses performances assureront au T-50 une très faible signature radar grâce à des matériaux composites.

« La mise au point du moteur a connu des difficultés dans les années 1990 et au début des années 2000 quand l’Union soviétique a éclaté, entraînant l’effondrement de tous les projets d’innovation technique. Les programmes scientifiques et techniques n’étaient plus financés ou ont vu leurs dotations réduites au minimum. Aujourd’hui, les concepteurs doivent rattraper ce retard », a poursuivi Viktor Mourakhovski. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont permis aux États-Unis de devancer la Russie dans le domaine de la création de chasseurs de cinquième génération, a-t-il expliqué.

Pourquoi des armes « sur mesure » ?

L’avion sera doté du nouveau canon 9-A1–4071K. L’un des plus légers de son type, il est destiné à détruire des bâtiments et véhicules blindés. Le pilote aura à sa disposition jusqu’à 150 projectiles par vol pour ce canon de 30 mm.

L’appareil disposera également de missiles air-air et air-sol mis au point spécialement pour ses soutes. À l’heure actuelle, les missiles sont testés sur des polygones, mais n’ont pas encore été présentés au public. 

À quand la livraison à l’armée ?

Les premiers PAK FA seront fournis aux forces armées d’ici la fin de l’année. Toutefois, les appareils auront encore des moteurs et des performances équivalentes à celles du Su-35S, ce chasseur de génération 4++.

« Les chasseurs de cinquième génération n’arriveront dans l’armée que deux ou trois ans après la fin des essais. Ce qui signifie que le ciel russe sera protégé par des T-50 à partir de 2021 », a indiqué à RBTH Pavel Boulat, chef du Laboratoire international de mécanique et des systèmes énergétiques à l’Université des technologies informatiques. 

Livraisons à l’étranger : quand, à qui et à quel prix ?


Les concepteurs se verront délivrer un certificat d’exportation trois ans après la mise en exploitation de l’avion dans l’armée russe, soit vers 2024.

« Notre appareil aura de meilleures performances que notre concurrent principal, le F-22 (chasseur furtif américain de cinquième génération), en termes de manœuvrabilité, d’armement et d’autonomie de vol », a souligné précédemment le président Vladimir Poutine. Dans ce contexte, il a fait remarquer que le PAK FA coûterait environ trois fois moins cher que ses « homologues » étrangers.

Toutefois, le prix à l’exportation ne peut pas être précisé aujourd’hui, compte tenu de la fluctuation du cours du rouble. « Les premiers clients de la Russie seront l’Inde, l’Algérie et le Pérou qui ont d’ores et déjà exprimé le désir d’acheter ces avions. Seuls des changements sur la scène géopolitique sont en mesure de perturber ces projets », a ajouté pour conclure Viktor Mourakhovski.

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