Sept écrivains russes et leurs animaux domestiques préférés

Kommersant
Tandis que Georges Sand avait pour habitude de prendre son petit déjeuner dans la même assiette que son chat, Minou, que Paul Léautaud cohabitait avec une trentaine de chats, une douzaine de chiens, une chèvre et une guenon, Louis-Ferdinand Céline, quant à lui, ne tolérait à la fin de sa vie la présence de personne si ce n'est celle de Toto, son fidèle perroquet. En Russie aussi, les écrivains se sont souvent laisser séduire par ces compagnons à poils et à plumes ; RBTH dresse aujourd'hui le portrait des plus illustres d'entre eux.

1. Léon Tolstoï et les chevaux

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Léon Tolstoï adorait les chevaux et monta jusqu’à la fin de ses jours, ce qui l’aidait à chasser le spleen et à se sentir en harmonie avec la nature. Les chevaux sont les protagonistes de plusieurs de ses œuvres, la plus célèbre étant la nouvelle Le Cheval, narrée par un cheval. On rappellera également le cheval Frou-Frou, qui fait chuter Vronski pendant les courses dans le roman Anna Karénine.

2. Anton Tchekhov et les teckels Brome et Quinine

Crédit : Domaine publicCrédit : Domaine public

L’écrivain était un grand amateur de teckels. Deux chiens, Brome Issaïevitch et Quinine Markovna, portant les noms des médicaments du XIXe siècle (Tchekhov était médecin), vécurent longtemps dans son domaine Melikhovo, près de Moscou. L’écrivain pouvait passer des heures à parler à ses animaux. Aujourd’hui, Brome et Quinine sont immortalisés par une statue en bronze au musée-réserve de Tchekhov à Melikhovo qui, chaque année, accueille des invités à quatre pattes pour le Festival panrusse des teckels.

Un jour, Tchekhov ramena une mangouste de son voyage au Ceylan qui, d’après les dires de l’écrivain, fit « reculer » ses teckels. La mangouste faisait des siennes dans la maison de Tchekhov : elle déchirait tout ce qui lui passait sous les pattes, renversait la terre dans les pots de fleurs et tirait la barbe du père de Tchekhov.

3. Vladimir Maïakovski et son bulldog Boulka

Crédit : Photo d'archivesCrédit : Photo d'archives

Maïakovski aimait voyager en France et ramenait à chaque fois des souvenirs chics. Après l’un de ses voyages, il revint avec un bulldog français, chien populaire au sein de la bohème. Le poète ramenait Boulka dans tous ses voyages. Les amis de Maïakovski se souvenaient que le chien lui causait des tas de soucis : il devait régulièrement chercher des maîtres pour ses chiots parmi ses amis.

4. Vladimir Nabokov et ses chiens

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Des générations entières de chiens peuplaient la maison de Nabokov. La mère de l’écrivain aimait les teckels bruns. Plus tard, Nabokov prendra également des chiens de cette race. Le premier s’appelait Loulou, son chiot se prénommait Box Premier. Le dernier à arriver dans la famille fut Box Second, descendant des célèbres teckels d’Anton Tchekhov. C’est avec Box Second que Nabokov émigra et vécut à Prague. Ses contemporains racontaient qu’il se promenait souvent avec son teckel, vêtu d’un manteau en laine sur mesure, dans les rues de la ville.

5. Joseph Brodsky et ses chats

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Durant toute sa vie, Brodsky eut des chats qui figurent sur de nombreuses photos de l’écrivain. Une anecdote existe même sur l’amour du poète pour les matous : un jour, Brodsky reçut la visite d’un journaliste et, en signe de profond respect envers son invité, l’écrivain proposa de réveiller son chat préféré.

« Je suis comme un chat. Regardez ce chat. Il se fiche éperdument de l’existence de la société Pamiat. Ou de celle du département de la propagande au Comité central du Parti communiste. Il est tout aussi indifférent vis-à-vis du président américain, de son existence ou de son absence. En quoi serais-je différent de ce chat ? », disait-il dans son entretien.

6. Sergueï Essenine et son chien Seriojka

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Un jour, le poète tomba sur un petit chiot roux tremblant sur un marché, ne put résister et l’acheta. Le propriétaire le vendait comme un chien de race. Le poète donna son prénom au chien, était ravi de son achat et le montrait à tous ses invités. Quelques jours plus tard, le chiot Seriojka commença à pleurer et à tirer sur ses longues oreilles avec ses pattes. Il s’avéra être un simple bâtard, ses oreilles pendaient de la sorte car elles étaient cousues.

L’amour pour les animaux est un thème qui figure souvent dans les poèmes d’Essenine. Le poète grandit à la campagne et voyait une âme vivante dans chaque oiseau, vache et cheval, qu’il traitait avec tendresse et compassion. Aux chiens, le poète confie ses émotions, comme dans le célèbre poème : « Donne-moi la patte, Jim, mon porte-bonheur ». Dans sa poésie Chanson du chien, Essenine raconte l’histoire émouvante d’une chienne-mère qui a perdu ses chiots.

7. Vladimir Sorokine et les whippet Rom et Fom

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L’écrivain est souvent photographié avec des chiens aristocratiques gracieux : il s’agit de ses deux whippet préférés Rom et Fom. Sorokine raconte qu’il aime s’entourer de beauté, tant vivante que matérielle : « L’esthétique de mon environnement est importante pour moi ». L’écrivain a souvent déclaré être parfaitement en phase avec la célèbre citation de Dostoïevski : « Je me risquerais même à compléter la maxime de Fiodor Mikhaïlovitch et en disant que la beauté sauve le monde », confie l’écrivain.

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