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Arkadi Kirsanov est un jeune homme de vingt-trois ans qui vient de finir ses études à l’Université de Saint-Pétersbourg. Au printemps 1859, il quitte la capitale pour rendre visite à son père et son oncle dans leur propriété de province. Il est accompagné de son meilleur ami, Evguéni Bazarov, un jeune médecin nihiliste.
Le père d’Arkadi, Nikolaï Pétrovitch, est un aristocrate au caractère doux. Son oncle, Pavel Pétrovitch, est lui un homme élégant et hautain. Ce sont deux nobles aux manières raffinées, quoique quelque peu provinciales, qui mènent une vie oisive.
Evguéni Bazarov est un homme aux vues progressistes. Il est un peu rude, ne reconnaît l’autorité de personne et ne se soumet pas aux règles de la société. Il est aussi sombre et peu loquace.
S’il mène en réalité le même mode de vie que son père et son oncle, le timide Arkadi subit l’influence de son ami. Il a honte de ses parents et prend constamment le parti de Bazarov.
Pavel Pétrovitch et Bazarov s’affrontent constamment. Pavel Pétrovitch est même irrité par le jeune médecin. Ils finiront plus tard par se battre en duel et Pavel Pétrovitch sera blessé.
Les deux amis quittent le domaine des Kirsanov mais ne retournent pas à Saint-Pétersbourg. Ils décident de rendre visite à Anna Odintsova, une jeune veuve de vingt-huit ans. Elle est cultivée, indépendante et a des opinions féministes. Bazarov et elle ont de nombreuses conversations sur des questions de société et de philosophie. Ils tombent amoureux l’un de l’autre sans se le dire. Bazarov finit par lui avouer ses sentiments, mais Anna feint de l’ignorer. En toute conscience, elle sacrifie son amour à une vie calme.
Arkadi est également amoureux d’Anna mais comprend qu’il ne pourra conquérir son cœur. Il se mariera à sa sœur qui lui donnera un enfant.
Après avoir quitté la propriété d’Anna, Bazarov mène la dure vie d’un médecin de campagne. Jour et nuit, il soigne les gens, notamment pendant une épidémie de typhus qu’il attrape à son tour. Se sachant condamné, il demande à Anna de lui rendre une dernière visite.
La scène finale est déchirante : les parents déjà âgés de Bazarov prient sur sa tombe.
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Ivan Tourgueniev fut l’un des premiers auteurs russes à avoir décrit deux générations qui ne se comprennent pas et n’essaient pas de le faire. Une querelle des Anciens et des Modernes, en quelque sorte.
Les Russes savent que cette situation est éternelle. Plus d’un siècle après la publication de Pères et Fils, la question reste entière.
Dans son œuvre, Ivan Tourgueniev dépeint un grand nombre de personnages du milieu du XIXe siècle très différents les uns des autres. Il se moque même de certains, comme de celui d’une femme émancipée à l’excès.
L’histoire se déroule à la veille de l’abolition du servage en Russie et l’écrivain montre la génération aînée des aristocrates sous un jour défavorable.
« Cette histoire a pour but de dénoncer la noblesse en tant que classe dominante. Regardez les visages de Nikolaï Pétrovitch, de Pavel Pétrovitch et d’Arkadi. On n’y lit que faiblesse, léthargie ou étroitesse », expliquait Ivan Tourgueniev.
On dirait que l’auteur a « tué » son personnage de Bazarov pour marquer son désaccord avec lui. Pourtant, les critiques littéraires russes considèrent que cette mort est pleine de sens. Le médecin meurt parce qu’il a beaucoup travaillé et n’a jamais vécu dans l’oisiveté. Avant de quitter ce monde, il veut voir une dernière fois celle qu’il aime, même s’il avait tout d’abord refusé de se l’avouer.
Dans cet autre article, nous vous donnions cinq raisons pour lesquelles Tourgueniev est tout aussi cool que Tolstoï.
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