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La télévision soviétique proposait de nombreux programmes pour enfants de tous âges. Malgré la volonté des autorités d’éduquer les jeunes téléspectateurs, les programmes ne contenaient pas de slogans ni de propagande soviétique directe. Ils abordaient des valeurs purement humaines de manière détendue. Grâce à l’exemple des personnages de contes de fées, les enfants apprenaient à comprendre ce qui est bon et ce qui est mauvais.
« Bonjour, chers enfants et chers camarades adultes ! », cette allocution de la présentatrice de télévision Valentina Leontieva était attendue par tous les enfants devant l’écran. Le premier numéro de l’émission est sorti en 1976 – chaque épisode présentait un nouveau dessin animé ou un nouveau film. Tante Valia, comme les enfants appelaient affectueusement la présentatrice, faisait précéder la projection d’une histoire sur la source littéraire du film ou de simples faits intéressants sur sa création. À la fin du programme, elle posait des questions aux jeunes téléspectateurs ou leur donnait une tâche créative – dans l’épisode suivant, elle lisait leurs réponses.
« Je ne me souviens plus du conte de fées dont il était question, mais un jour, tante Valia a demandé quelle était la différence entre le conte de fées original et l’adaptation cinématographique qui venait d’être diffusée. J’ai écrit une longue lettre avec la réponse, et deux ou trois semaines plus tard, tante Valia l’a lue à la fin de l’émission avec les autres meilleures réponses ! Pour n’importe quel enfant, c’était un enchantement ! », raconte Olga, qui a regardé l’émission dans son enfance.
Un autre élément reconnaissable de l’émission était la grand-mère conteuse qui commençait et terminait chaque conte. Elle s’asseyait près d’une fenêtre, vêtue d’un costume russe traditionnel, et à la fin du conte, elle fermait les volets en disant : « C’est la fin du conte, et ceux qui l’ont écouté, bravo ! ».
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La plus ancienne et la plus populaire des émissions soviétiques pour enfants est toujours diffusée. En 1968, les personnages principaux sont apparus à l’écran et n’ont pas changé depuis : le porcelet Khrioucha, le chien Filia, le lièvre Stepachka et le corbeau Karkoucha. Les personnages jouent des scènes instructives, après quoi un film d’animation est projeté aux enfants. Le programme se termine par la berceuse Les jouets fatigués dorment.
En 1988, Khrioucha est devenu une star de la télévision américaine. Les producteurs Andreï Menchikov et Christopher Cerf ont filmé un épisode du programme télévisé commun soviéto-américain intitulé Nous pouvons être une seule famille. Khrioucha y rencontrait Kermit la grenouille de l’émission américaine pour enfants The Muppet Show. Toutefois, l’intrigue était plutôt intéressante pour les adultes : parodiant les entretiens entre Mikhaïl Gorbatchev, secrétaire général du PCUS, et le président américain Ronald Reagan, Khrioucha et Kermit ont abordé d’importantes questions politiques et sociales.
Il existe une version selon laquelle l’idée du programme télévisé a été inspirée par l’émission américaine pour enfants Sesame Street. L’écrivain pour enfants Edouard Ouspenski (celui-là même qui a inventé Tchebourachka, les héros de Prostokvachino et les frères Kolobkov) a également participé à la création d’ABVGDeïka.
Au lieu de marionnettes, les personnages principaux étaient des clowns qui, avec les jeunes spectateurs, apprenaient à lire et à écrire sous une forme ludique.
« Les enfants jouaient dans la cour d’immeuble : certains au loup, d’autres au ballon. Soudain, une voix d’enfant s’est fait entendre de la fenêtre de l’un des appartements : "ABVGDeïka commence !". Tous les enfants ont été immédiatement emportés par le vent et ont couru à la maison pour allumer la télévision et regarder leur émission préférée avec Iriska et Klepa », se souvient l’internaute Greenstarfilm dans les commentaires d’un vieil épisode de l’émission.
Ce programme n’était pas conçu comme une émission strictement destinée aux enfants – les adultes pouvaient le regarder avec intérêt. Néanmoins, les plus jeunes aimaient surtout les histoires fascinantes sur les animaux, leurs habitats et leurs habitudes. Cela s’explique en partie par le mérite des présentateurs : Alexandre Zgouridi, Vassili Peskov et Nikolaï Drozdov – ils se sont succédé, mais les enfants les aimaient tous autant les uns que les autres.
« L’une de mes émissions préférées. Il y avait aussi l’émission Les animaux pour les petits, je les regardais toutes avec insistance, je prenais des notes, je faisais des résumés, puis je prenais la machine à écrire de mon père et je transcrivais et tapais mes notes. Je m’intéressais surtout aux informations sur les zoos et l’alimentation des animaux. Après tout, il n’y avait pratiquement pas de livres sur ce sujet et Internet n’existait pas du tout. Je rêvais de créer un zoo », explique l’internaute Andreï Poustovarov dans une discussion sur le programme.
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Cette émission du dimanche était diffusée à 9h30. Elle présentait des groupes d’enfants, des représentations théâtrales et des dessins animés. Ces derniers étaient choisis avec l’aide des téléspectateurs : les enfants envoyaient des lettres à la rédaction, dans lesquelles ils écrivaient ce qu’ils voulaient regarder, et les présentateurs choisissaient une enveloppe.
D’après les souvenirs des téléspectateurs, l’émission créait une atmosphère de week-end très agréable et les laissait de bonne humeur pendant toute la journée.
Ce programme éducatif répondait à diverses questions des enfants, telles que pourquoi construit-on des serres ? Qu’étudie la paléontologie ? Comment l’argent est-il apparu ? L’émission donnait des réponses scientifiques mais simples, et a gagné en popularité. Dans un premier temps, les épisodes étaient diffusés sous forme brève au cinéma, avant la projection des films, et ce n’est qu’ensuite que l’émission est apparue à la télévision. L’écran de démarrage, qui montrait un garçon en train d’écraser une noix avec un marteau, était accompagné d’un poème d’Igor Razdorski : « La noix de la connaissance est dure, mais nous n’avons pas pour habitude de battre en retraite ! Le magazine cinématographique "Je veux tout savoir" nous aidera à la casser ».
En 2021, le programme a été relancé sur le site de visionnage en ligne Kinopoisk. Son concept est resté le même – seuls l’aspect graphique et les questions auxquelles l’émission répond ont changé.
Ce programme de la fin de l’URSS enseignait l’anglais, le français et l’allemand d’une manière ludique – il y avait une intrigue différente pour chaque langue. Par exemple, l’anglais était enseigné à travers l’histoire d’un extraterrestre appelé Big Muzzy – le dessin animé était fourni par la chaîne BBC. L’émission montrait également des dessins animés étrangers et apprenait à cuisiner des plats simples.
L’internaute Serguius Roussine s’en remémore dans des commentaires sur un forum : « Quand elle commençait, c’était une véritable fête. J’ai encore la recette des biscuits à la fraise, écrite sous la dictée des présentateurs. C’est très bon d’ailleurs. À propos de Muzzy, je me souviens qu’il se promenait dans le jardin et faisait tomber les prunes en disant "Plums...plums [prunes en anglais]" ».
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