Dix films soviétiques sur la Grande Guerre patriotique disponibles gratuitement en ligne

Stanislav Rostotski/Studio Gorki, 1972
La tension dramatique et les scènes de bataille de ces films tournés entre 1943 et 1984, pour certains dans des conditions très éprouvantes, n’ont rien à envier aux films historiques qui sont aujourd’hui au sommet des box-offices.

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Deux combattants, 1943

1941, Leningrad assiégée. Arkadi et Boris, deux amis inséparables, servent ensemble. Il semble que rien ne puisse briser leur amitié. Et pourtant ...

Ce film fut réalisé en 1943, année décisive de la Seconde Guerre mondiale. Le blocus de Leningrad n’avait pas encore été brisé et le tournage eut lieu en Asie centrale, où les studios de cinéma avaient été évacués. La chanson Sombre Nuit (Темная Ночь / Tiomnaïa Notch), spécialement composée pour le film et interprétée par Marc Bernes, qui tient le rôle d’Arkadi, connut immédiatement un succès foudroyant.

Le réalisateur Leonid Loukov parlait ainsi de son film : « Dans le film Deux combattants, le plus important n’est ni le sujet, ni les circonstances extérieures, mais les gens plongés dans la guerre. Ce qui est important ici est comment ils se battent, combien leurs foyers leur manquent, comme ils aiment un femme merveilleuse, comme ils rêvent de l’avenir ... Dans le sifflement des obus et l’explosion des missiles, je voulais simplement entendre les battements du cœur humain et les pensées des soldats. De l’écran, je voulais parler la langue des gens simples, chanter leurs chansons, donner à ressentir les sentiments élevés et purs des patriotes soviétiques qui nous ont conduits à la victoire immortelle sur l’ennemi ».

Quand passent les cigognes, 1957

1941, Moscou. Boris et Veronika sont sur le point de se marier. Un avenir radieux les attend. Mais, la guerre éclate subitement, réduit à néant tous leurs projets et met leurs sentiments à l’épreuve.

Les acteurs ne se ménagèrent pas. Tatiana Somoïlova, qui interprète Veronika, contracta la tuberculose mais continua de tourner. Alexeï Batalov, qui tient le rôle de Boris, se fit une blessure sérieuse au visage et dut subir une opération chirurgicale.

Quand passent les cigognes est le seul long-métrage soviétique à avoir obtenu la Palme d’or du Festival de Cannes. Cette distinction lui fut décernée en 1958.

La Ballade du soldat, 1959

L’homme du rang Alexeï Svortsov est parvenu à détruire deux chars allemands avec son fusil antichar. Pour l’en récompenser, sa hiérarchie lui accorde une permission pour aller voir sa mère. Le film raconte ce voyage difficile et d’autant plus tragique pour les spectateurs qu’ils apprennent dès le début du film que le soldat périra avant le jour de la Victoire.

La Ballade du soldat connut un immense succès tant en URSS qu’à l’étranger. En 1960, ce long-métrage reçut le Prix de la meilleure participation au Festival de Cannes. Deux ans plus tard, il fut nommé aux Oscars dans la catégorie « meilleur scénario original ».

À la guerre comme à la guerre, 1968

L’équipage d’un chasseur de chars Su-100 participe aux combats livrés en Ukraine pour reprendre la rive droite du Dniepr. Alexandre Malechkine, son commandant, est plus jeune et moins expérimenté que ses hommes. Il doit en permanence faire la preuve qu’il mérite son poste et est digne de les mener au combat.

Ce film fut réalisé durant l’été 1968 non loin de la frontière soviéto-tchécoslovaque. Des troupes de la région militaire de Transcarpatie furent mises à disposition de l’équipe de tournage.

Après l’entrée des forces du Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie dans la nuit du 20 au 21 août 1968, des medias britanniques affirmèrent que le tournage du film n’avait été qu’une couverture pour concentrer des chars à la frontière avec la Tchécoslovaquie où un terme allait bientôt être mis au Printemps de Prague.

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La Vérification, 1971, 1986

1942, la région de Pskov est occupée par les Allemands. Alexandre Lazarev, un collaborationniste repenti, se joint à un groupe de résistants. Il veut racheter sa trahison au prix de son sang ...

Ce film fut tourné en 1971, mais la censure s’opposa à sa sortie. Elle accusa le réalisateur Alexeï Guerman de vouloir discréditer la Résistance, en altérant « l’image des temps héroïques » et « l’image du peuple soviétique ».

Ce ne fut qu’en 1986, durant la Pérestroïka, que La Vérification sortit sur grand écran.

La 359e Section (Ici les Aubes sont Calmes), 1972

1942, Carélie, arrière de la ligne de front. Une section de la DCA composée de jeunes femmes sous le commandement de Fedot Vaskov se retrouve de manière tout à fait inattendue au contact d’un peloton de soldats allemands. Fedot Vaskov et ses fragiles subordonnées vont devoir seuls contenir l’ennemi.

En Chine, ce film est très apprécié. La nouvelle éponyme de Boris Vassiliev (1924-2013) est incluse dans les programmes scolaires. En 2005, à l’occasion du soixantième anniversaire de la Victoire, elle fut adaptée pour le petit écran : la Russie et la Chine co-produisirent une série de dix-neuf épisodes. Dix ans plus tard, cette nouvelle fut montée en opéra.

La Neige en feu, 1972

Décembre 1942, Stalingrad. Le général Friedrich Paulus (1890-1957)et sa VIe armée sont encerclés dans la poche de Stalingrad. L’opération Wintergewitter pour les libérer est sur le point d’être lancée. L’Armée rouge est prête à tenir coûte que coûte pour ne pas laisser les troupes du Generalfeldmaréchal Erich von Manstein atteindre Stalingrad.

Cette adaptation du roman éponyme de Iouri Bondarev (1924-2020) fut tournée près de Novossibirsk. Les autorités militaires de la région avaient promis de mettre à la disposition du réalisateur des armes de l’époque, des touloupes (longues pelisses) en laine de mouton et des valenki (bottes de feutre).

L’hiver sibérien fut cette année-là très rude. « Il faisait - 40°C, il soufflait un vent violent. Nous avions des gelures au visage, aux mains, aux pieds. Les maquilleurs pleuraient parce qu’ils ne parvenaient pas à faire tenir le maquillage sur nos visages brûlés par le froid. La neige fut pour nous réellement de feu », se souvenait l’acteur Boris Tokarev.

Seuls les Vieux vont au combat, 1974

Été 1943, bataille pour le Dniepr. Les pilotes d’une escadrille de chasseurs placée sous le commandement d’Alexeï Titarenko, surnommé le Maestro, combattent farouchement l’ennemi allemand. Durant leurs très rares moments de repos, ils essaient d’oublier la guerre en faisant de la musique.

Ce film faillit être victime des censeurs avant même d’être tourné. L’histoire « sans héroïsme » avec des chansons ne leur plut pas. Ce fut sans compter le soutien qu’apporta le maréchal d’aviation Alexandre Pokrychkine, trois fois décoré du titre de Héros de l’Union soviétique, au réalisateur Léonide Bykov, qui tient le rôle de Maestro. Le célèbre as dénoua les entraves bureaucratiques et fit mettre à la disposition du metteur en scène quatre Yak-18 d’entraînement maquillés en chasseurs soviétiques et des appareils tchécoslovaques d’aviation sportive Zlin Z-326 maquillés en Messerschmitt.

Les Bataillons demandent le feu, 1985

Durant la bataille pour le Dniepr, les troupes soviétiques parviennent courageusement à traverser le fleuve et tentent de tenir leurs positions sur sa rive droite. Deux bataillons qui défendent farouchement les leurs attendent le soutien de l’artillerie. Le commandement ayant révisé ses plans, aucun renfort n’est plus à espérer ...

Ce film est une adaptation de la nouvelle éponyme de Iouri Bondarev. Il fut officier dans l’artillerie et participa aux opérations de traversée du Dniepr. Il savait donc ce qu’il avait pu se passer sur ce front.

Requiem pour un Massacre, 1985

1943, Biélorussie. Ce film qui frappe par son réalisme témoigne des atrocités commises par les nazis. Le personnage principal, un adolescent du nom de Fléra, est tellement épouvanté par les horreurs dont il est témoin qu’il blanchit.

Le réalisateur Elem Klimov (1933-2003) était prêt à tourner ce film, dont le titre aurait été Tuez Hitler, dès 1977. Il dut alors renoncer à cause de la censure qui vit dans le scénario « une propension au pardon généralisé », « une approche ignorante des classes» et même « une esthétisation de la boue ».

Les censeurs critiquèrent l’excès de réalisme et le fait que les résistants devaient être montrés comme des êtres « sales, misérables et souvent privés d’apparence humaine ». Ils ne donnèrent donc pas leur accord au tournage du film.

Elem Klimov put mener son projet à bien quelques années plus tard. Son film sortit l’année du quarantième anniversaire de la Victoire.

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