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Après être montée sur le trône de Russie, Catherine II (1729-1796) ordonna qu’on aménage une « chambre de diamant » dans le palais d’hiver. Elle renfermait à l’origine des portraits de la souveraine, des bagues, des tabatières serties de pierres précieuses, des montres, des chaînes, les fusées en or d’armes blanches, de la vaisselle et beaucoup d’autres objets de prix. Plus tard, ces trésors furent transportés dans le nouvel Ermitage. Les salles où ils avaient été installés étaient ouvertes à la visite. Au milieu du XIXe siècle, cette collection était la plus grande de Russie.
Nous vous présentons ici dix de ses pièces les plus remarquables.
Pour effectuer une visite virtuelle des salles des Trésors de diamant de l’Ermitage suivez le lien.
Statue reliquaire de saint Etienne (fin du XIIe siècle – France)
Сe reliquaire en vermeil de quarante-deux centimètres est serti de pierres précieuses et rehaussé de filigrane. Il représente le diacre Etienne qui est considéré comme le premier martyr de l’histoire de la chrétienté. Ses reliques étaient conservées dans l’Evangéliaire que tient le saint.
Croix de procession de saint Trudpert ou Croix de Fribourg (dernier quart du XIIIe siècle – Strasbourg)
Cette croix, de soixante-douze centimètres sur cinquante-deux, fut fabriquée à la fin du XIIIe siècle pour y conserver des morceaux de la Sainte Croix rapportés de Palestine par des croisés. Sont présentées les figures du Christ, de la Vierge Marie et de l’apôtre Jean. Celle de Jésus est la seule des trois à être entièrement en or. La croix est sertie de pierres précieuses et semi-précieuses. Les orfèvres qui la réalisèrent firent démonstration de leur maîtrise de la ciselure , du martelage , de la gravure , du noircissement, du filigrane et de l’émail cloisonné .
Coffret de Jadwiga Jagiellonka (1533 – Nuremberg)
Ce coffret en vermeil rehaussé de perles, camées et pierres précieuses, faisait partie de la dot de la princesse Charlotte-Christine de Brunswick-Wolfenbüttel (1694-1715), femme du tsarévitch Alexis (1690-1718) et mère de l’empereur Pierre II (1715-1730). Elle était une lointaine descendante de la princesse polonaise Edwige de Burghausen (Jadwiga Jagiellonka, 1457-1502). Les pieds des coffrets sont des griffons qui tiennent entre leurs serres les armoiries du roi de Pologne, le père de Edwige, et du duc de Bavière-Landshut, son mari.
Pendentif Caravelle en émeraudes de Colombie (années 1580 – Espagne)
La forme inhabituelle de ce pendentif fut inspirée des grandes découvertes géographiques de l’époque où il fut réalisé. La coque est faite d’une émeraude de cent vingt-cinq carats. Cinq autres émeraudes d’un poids total de soixante-cinq carats furent montées en forme de croix. L’ensemble fait un peu plus de neuf centimètres de haut.
Nécessaire de toilette de l’impératrice Anna Ivanovna (1736-1740 – Augsbourg)
Ce nécessaire de toilette en or est constitué de quarante-six pièces. Parmi elles, un grand miroir, plusieurs boîtes et coffrets, un aquamanile, des plateaux, des brosses, des flacons et des chandeliers. Dans la composition de l’ensemble, on trouve aussi des soupières, des tasses, des théières, des cafetières, des sucriers et d’autres pièces de vaisselle. Toutes choses indispensables dans la mesure où se préparer pour se montrer à la cour prenait plusieurs heures. Les orfèvres eurent besoin de quarante-cinq kilogrammes d’or pour réaliser ces pièces. Ils firent montre de leur maîtrise des nombreuses techniques de leur art. Ce nécessaire de toilette était utilisé pour préparer les fiancées des héritiers au trône de Russie à leur cérémonie de mariage.
Petit nécessaire de toilette en forme d’œuf (1757-1758 – Paris)
Au XVIIIe siècle, les petits nécessaires de toilette et de couture étaient répandus dans la haute société russe.
Cet œuf d’environ huit centimètres fut offert par l’ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg à l’impératrice Elisabeth (1709-1761) à l’occasion de la fête de Pâques. Serti de diamants, cette pièce d’orfèvrerie est rehaussée du monogramme de la souveraine à son sommet et de l’aigle bicéphale russe à sa base, sur le couvercle qui protège une montre.
Bouquets de pierres fines et précieuses (années 1740 – Russie)
Jérémie Pauzié (1716-1779), un orfèvre genevois installé à Saint-Pétersbourg, composa pour l’impératrice Elisabeth trois bouquets de fleurs en diamants, saphirs, rubis, émeraudes, topazes et améthystes. La tsarine en piquait ses coiffures ou les accrochait à ses robes, au niveau des épaules ou à la ceinture.
Jérémie Pauzié réalisa également des tabatières, des bagues, des bijoux et des décorations. Son art était tellement apprécié à la cour de Russie que lui fut confiée la fabrication de la couronne de diamant que Catherine II, puis ses successeurs, portèrent lors de leur couronnement.
Insigne et étoile de l’ordre de Saint-André (vers 1800 – Russie)
L’ordre de Saint-André était la plus haute distinction de l’Empire russe. Elle avait été instituée par Pierre le Grand en 1698. Elle était composée d’un insigne, d’une étoile et d’un cordon bleu.
Sur l’insigne est représenté saint André martyrisé sur la croix où l’on distingue les lettres S.A.P.R. pour Sanctus Andreas patronus Russiæ (Saint André, protecteur de la Russie). Epinglé sur un cordon de soie bleue portée en bandoulière, cet insigne se trouvait ainsi à la hauteur de la hanche gauche.
L’étoile de l’ordre de Saint-André est à huit branches. En son centre, dans un médaillon, on lit la devise de l’ordre : « Pour la foi et la fidélité ». L’étoile était portée sur la poitrine, du côté gauche près des autres décorations.
Dans des cas exceptionnels, les empereurs pouvaient décerner des ordres dont les insignes et les étoiles étaient sertis de diamants et autres pierres précieuses. Les récipiendaires étaient généralement des hommes de la famille impériale.
Dans une des salles des Trésors de Diamant de l’Ermitage sont exposés un insigne et une étoile de diamants, rubis et émaux réalisés vers 1800. Ils proviennent de la collection personnelle du grand-prince Alexeï Alexandrovitch (1850-1908), un des oncles du tsar Nicolas II (1868-1918).
Harnachement offert à Nicolas Ier par le sultan ottoman Mahmoud II (XIXe siècle – France[?])
Ce spectaculaire harnachement comporte un harnais, un sabre et son fourreau en or recouvert d’émail violet, d’une selle lilas et d’un tapis de selle. Plus de seize mille diamants sertissent cet ensemble de pièces. Il s’agissait d’un cadeau diplomatique que le sultan ottoman Mahmoud II (1785-1839) offrit au tsar Nicolas Ier (1796-1855) après la conclusion de la paix d’Andrinople (1829). Ce harnachement ne fut jamais utilisé.
Icône de la Vierge de Kazan (fin du XIXe siècle), son revêtement (1887) et ses pendentifs (années 1890)
De petites dimensions (31,5 х 27 centimètres), cette icône de la Vierge de Kazan est richement décorée. Son revêtement en or et argent fut réalisé à l’orfèvrerie de Pavel Ovtchinnikov (1830-1888), un ancien serf devenu fournisseur de la cour impériale. Son atelier était spécialisé dans la vaisselle liturgique. Pavel Ovtchinnikov était connu pour avoir fait renaître le style russe ancien.
Sur le revêtement de l’icône sont accrochés de petits pendentifs en forme d’œufs. On les doit à la maison Fabergé. Ils sont en émail sertis de diamants, saphirs, émeraudes, rubis et perles.
Cette icône appartenait à la dernière impératrice de Russie, Alexandra Fiodorovna (1872-1918).
Dans cette autre publication, découvrez les dix salles les plus éblouissantes du musée de l’Ermitage.