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La traduction du roman épique de Tolstoï a été envoyée à l'écrivain français Gustave Flaubert par Ivan Tourgueniev, qui a beaucoup contribué à populariser la littérature russe en Europe. Dans une lettre à Tolstoï, il transmet la critique de Flaubert :
« C'est du grand art ! Quel artiste et quel psychologue ! Les deux premiers tomes sont époustouflants, écrit Flaubert. Il me semble qu’il y a des passages dignes de Shakespeare ! J'ai parfois crié d’enthousiasme pendant la lecture, et elle est longue ! Oui, c'est fort ! Très fort ! »*
À ce propos, Tolstoï a lui-même été profondément influencé par Madame Bovary de Flaubert, dont de nombreux critiques ont ensuite trouvé des échos dans Anna Karénine.
Dreiser voyait « la grandeur éternelle de Tolstoï » non pas dans les théories sociales et morales de l’écrivain, mais spécifiquement dans ses romans. « Dans ceux-ci, plus que partout ailleurs, brille et continue de briller son immense humanité, son désir d’une vie meilleure pour tous »*, écrivait le romancier américain dans un article rédigé à l’occasion du centenaire de la naissance de Tolstoï en 1928.
De plus, dans son livre autobiographique Aube, Dreiser admet qu'il a été particulièrement influencé par les œuvres tardives de Tolstoï que sont La Sonate à Kreutzer et La Mort d'Ivan Ilitch.
« J'ai été tellement enthousiasmé et frappé par la vitalité des scènes qui s’offraient à moi qu'une idée m'est soudain venue, complètement nouvelle pour moi : comme ce serait merveilleux de devenir écrivain. Si seulement il était possible d’écrire comme Tolstoï et de pousser le monde entier à vous écouter ! »*
Selon le traducteur russe de Thomas Mann, Solomon Apt, durant ses années de maturité, l'écrivain allemand s’est tourné vers Tchekhov, alors que Tolstoï était « la divinité de sa jeunesse ».
« Le monde n'a peut-être pas connu d’autre artiste chez qui l'élément épique et homérique était aussi fort que chez Tolstoï »*, a écrit Mann dans un article à l’occasion du centenaire de la naissance de Tolstoï.
« La puissance impressionnante de son art narratif est incomparable »*, estimait Mann, qui met en outre la force morale de l’œuvre de Tolstoï sur un même plan que les muscles contractés de l’Atlas de Michel-Ange.
L’écrivain allemand est allé jusqu’à imaginer que la Première Guerre mondiale n’aurait peut-être pas éclaté « si, en 1414, les yeux gris perçants et pénétrants du vieil homme de Iasnaïa Poliana avaient encore observé le monde »*. Tolstoï est un homme de la grande époque du XIXe siècle, « un titan dont les épaules ne pliaient pas sous le poids d’un fardeau épique qui aurait pu écraser les gens de la génération actuelle, maigre et asthmatique »*.
Artisan de l’indépendance de l’Inde, Mahatma Gandhi a correspondu avec Tolstoï. Gandhi a écrit à l’auteur de Guerre et Paix que ses œuvres avaient profondément influencé sa vision du monde. Il a en outre envoyé à Tolstoï des traductions de ses œuvres : « Inutile de dire que votre critique de cet ouvrage me sera extrêmement précieuse ». Il signait ses lettres : « Votre humble disciple ».
L'enseignement de Gandhi sur la résistance passive et non violente s'inspire, entre autres, de Tolstoï et de son idée de « non-résistance au mal par la violence ».
Dans son autobiographie, Gandhi admettait que la lecture du premier livre de Tolstoï, Le Royaume des cieux est en vous, l’avait « tellement marqué » que les autres livres lui ont semblé « insipides en comparaison avec l’indépendance de pensée, la profondeur morale et la sincérité de Tolstoï »*. Dans ses œuvres, Gandhi a fait référence à plusieurs reprises à Tolstoï et à sa « très haute autorité morale ».
En 1908, l’inventeur du phonographe a envoyé une lettre de New York à Iasnaïa Poliana, le domaine familial de l'écrivain russe. Il y demandait à Tolstoï la permission d'enregistrer sa voix en anglais et en français. Il a promis de lui envoyer du matériel et des assistants.
« Vous avez une réputation mondiale, et je suis sûr que vos paroles seront écoutées avec une grande attention par des millions de personnes qui ne pourront résister à l'effet immédiat des paroles que vous avez prononcées en personne ; grâce à un système tel que le phonographe, elles seront conservées pour toujours »*.
Et le projet a été réalisé : en 1909, des représentants de la société Graphophone ont enregistré la voix de Tolstoï parlant en russe, anglais, français et allemand. L'appareil a été offert en cadeau à Tolstoï qui s'est beaucoup intéressé à l'enregistrement, lisant des contes de fées pour enfants et des paroles pleines de sagesse.
Dans un article sur Tolstoï, Rolland confère à l'écrivain russe une place particulière dans la vie culturelle mondiale : « Jamais voix pareille à celle de Tolstoï n'avait encore retenti en Europe. Comment expliquer autrement le frémissement d'émotion que nous éprouvions alors à entendre cette musique de l'âme, que nous attendions depuis si longtemps et dont nous avions besoin ? Mais c'était trop peu pour nous d'admirer l'œuvre : nous la vivions, elle était nôtre »*.
Rolland a admis que Tolstoï avait exercé une profonde influence sur lui. « Jusqu'à la fin de mes jours, je serai fidèle et reconnaissant au maître du récit épique Guerre et Paix et à l'auteur de contes et d'histoires intemporels. Il occupe une place dans mon cœur à côté de Shakespeare, Goethe et Beethoven »*, a écrit Rolland.
« Je pense qu'Anna Karénine est le meilleur roman jamais écrit »*, a déclaré l'écrivain turc et prix Nobel de littérature lors d'une conférence à Moscou, après avoir reçu le prix littéraire Iasnaïa Poliana.
Pamuk a lu Anna Karénine à plusieurs reprises. Il admet qu'il le connaît presque par cœur et l'enseigne à l'Université de Columbia. « J'aime la scène où Oblonski déjeune avec Levine dans un restaurant. Je l'ai lue à de nombreuses reprises : c'est si vrai, si naturel et sans prétention »*.
Pamuk considère Tolstoï comme l'étalon de la littérature. « Cela nous donne une idée de ce qu'est la vie, et nous apprend ce qui compte dans la vie »*. Pamuk note en particulier que Tolstoï imprègne ses romans des valeurs les plus élevées.
En mars 2020, au tout début de la pandémie et du confinement, l’écrivaine américaine Yiyun Li a décidé de lancer une action originale centrée sur la lecture et des discussions communes du roman Guerre et Paix. Yiyun Li et ses auditeurs en ligne du monde entier sont restés fidèles à Tolstoï pendant 85 jours (ils ont laissé leurs impressions sur les réseaux sociaux sous le hashtag #TolstoyTogether).
Pour beaucoup, c'était l'occasion de lire ce roman mythique pour la première fois, mais il s'avère que Yiyun Li le relit chaque année ! « J’ai découvert que plus la vie est incertaine, plus Guerre et Paix apporte de la solidité et des fondements », estime l’auteure. En 2021, elle a renouvelé son action.
* Propos retraduits depuis le russe
Dans cette autre publication, découvrez les sept amis les plus proches de Léon Tolstoï.
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