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« Suis-je une créature tremblante ou ai-je le droit ? », se demande hardiment Raskolnikov, héros de Crime et châtiment. Pourquoi commet-il un crime aussi cruel, mais en même temps si lâche ? Peut-être parce qu'il est à la fois méchant et victime ? Raskolnikov traverse un enfer émotionnel dans sa quête de liberté morale et expiera son crime pendant le reste de sa vie. « Je n'ai pas tué la vieille femme, je me suis tué moi-même ! », explique Raskolnikov.
Le prince André Bolkonski, de Guerre et paix de Léon Tolstoï, est un personnage sophistiqué dont le cœur est empli de désirs romantiques. La tête dans les nuages, plein d'idéalisme et d'optimisme, il rêve de gloire militaire et d'amour sincère. Le caractère artificiel de la haute société semble faux et sans valeur à ses yeux. «Comment se fait-il que je n'aie pas vu jusque-là ce ciel si haut?, se demande le prince André, blessé au sol pendant la bataille d'Austerlitz. J'aurais pensé autrement alors. Il n'y a rien en dehors de ce ciel là-haut, mais même lui n'existe pas, il n'y a rien en dehors du silence, de la quiétude et du calme. Dieu merci…! ».
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Ironique, cynique et tranchant, Bazarov s'exprime sans réserve ni peur. Le jeune homme ne reconnaît ni l'art, ni le romantisme (« Un bon chimiste est vingt fois plus utile que n'importe quel poète », dit-il) ; il ne croit pas à l'amour et au mariage (« L'amour... c'est un sentiment imaginaire... ») et semble avoir sa propre opinion sur tout. Impitoyable et intransigeant, Bazarov est devenu un modèle pour une génération de jeunes Russes nihilistes, qui ont salué ses idées et ses espoirs pour l'avenir.
Ce beau noble se soucie de son apparence et peut facilement passer trois longues heures à se préparer pour le bal devant le miroir. Homme à femmes, Onéguine est un bon vivant aristocratique de premier ordre. Superficiel, célibataire et arrogant, il n’est pas du genre à faire des économies et sait s’y prendre pour séduire les femmes.
« Moins nous aimons une femme, plus nous avons chance de lui plaire ; et plus sûrement nous la faisons tomber dans nos filets ».
L'escroc Pavel Tchitchikov débarque dans une petite ville au milieu de nulle part dans le but d'acheter… des « âmes mortes », c’est-à-dire les paysans décédés répertoriés uniquement sur papier. Son stratagème frauduleux est conçu pour s’enrichir. Cependant, ses rêves ne sont pas voués à se réaliser. « Si vous voulez devenir riche rapidement, vous ne deviendrez jamais riche ; si vous voulez devenir riche sans penser au temps, vous le deviendrez rapidement », remarque Gogol dans sa grande œuvre Les Âmes mortes. En fait, avant qu'Alexandre II n'ordonne l'émancipation des serfs en 1861, les propriétaires terriens de l'Empire russe pouvaient acheter, vendre ou même hypothéquer des serfs. Le mot « âme » était utilisé pour désigner les serfs quand on comptait leur nombre exact.
Ilya Ilitch passe le plus clair de son temps allongé sur son canapé. Sa paresse est grotesque, son lit est sa caverne, il s’y prélasse 24h/24 et 7j/7. Et dès que le noble manifeste un semblant de désir d’activité, c’est pour appeler Zakhar, son serviteur, et continuer de perdre son temps en position horizontale. Quelle volonté ! Oblomov catapulte la paresse innée au plus haut niveau de la procrastination. Et il peut se le permettre ! Sa philosophie est simple : pourquoi améliorer les choses quand il est plus facile de les supporter telles qu'elles sont ? « Quand vous ne savez pas pourquoi vous vivez, vous vivez en quelque sorte jour après jour ; vous vous réjouissez que le jour soit passé, que la nuit soit passée et, dans votre sommeil, vous vous plongerez dans la question ennuyeuse de savoir pourquoi vous avez vécu ce jour et pourquoi vous continuerez à vivre demain ».
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Le héros du roman emblématique de Boris PasternakLe Docteur Jivago domine tant sur le plan moral qu’éthique son entourage. Diagnosticien de talent, c'est un homme d'action et de principe très réfléchi. Le docteur Jivago ne comprend pas les gens qui sont toujours sur la bonne voie. « Je ne crois pas que je pourrais t'aimer autant si tu n'avais aucune raison de te plaindre et rien à regretter. Je n'aime pas les gens qui ne sont jamais tombés ou n’ont jamais trébuché. Leur vertu est sans vie et de peu de valeur. La vie ne leur a pas révélé sa beauté. »
L'éloquent libre-penseur aux opinions libérales revient à Moscou après trois ans à l'étranger, rêvant de retrouver son amour d'enfance, Sophie. Mais c'est trop tard. La jeune femme s'est éprise de Moltchaline, un scélérat que Tchatski honnit et méprise. Tchatski ne peut tout simplement pas accepter le fait que Sophie lui ait préféré un homme aussi stupide et insensible. Il dénonce l'hypocrisie de la société aristocratique et décide de quitter définitivement Moscou.
« Adieu Moscou ! Et plus un pied ici ! Je pars sans me retourner, allant de par le monde en quête d’un coin pour un homme indigné ! ».
Un chirurgien de renommée mondiale transplante une glande pituitaire humaine sur un chien errant qui a trouvé refuge dans son spacieux appartement de sept pièces à Moscou. Le pauvre animal se transforme en un vrai salopard, le bolchevique typique qui ne fait que boire, fumer et jurer. « Le plus horrible, c'est qu'il n'a plus un cœur de chien, mais un cœur d'humain. Et le plus répugnant de tous ceux qui existe dans la nature. » Le professeur Preobrajenski, membre de l'intelligentsia russe et homme raffiné, qui déteste le prolétariat soviétique, reconnaît finalement qu'il vaut mieux laisser certaines expériences de côté…
Ce grand manipulateur et menteur pathologique connaît environ « quatre cents façons relativement honnêtes de chiper de l’argent aux autres ». Le plus grand défi de sa vie aventureuse est de trouver l'une des douze chaises remplies de diamants cousus dans le siège. Voyou hors-pair, Bender espère devenir riche et déménager sous le soleil de Rio de Janeiro. Sa devise ? « Le temps que nous avons est de l'argent que nous n'avons pas ».
Que cache réellement le concept d’« âme russe » ? Trouvez la réponse dans cette autre publication.
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